lundi 25 novembre 2019

Nouvelle publication sur l'histoire des bibliothèques

bibliothèques, décors, années-1780-années 2000
Nationalités, historicisme, transferts
[Actes du colloque de Budapest, 6-8 avril 2017],
dir. Frédéric Barbier, István Monok, Andrea De Pasquale,
Budapest, Bibliothèque de l’Académie hongroise des sciences, Bibliothèque du Parlement de Hongrie ; Roma, Bibliothèque nationale centrale, 2019,
246-[2] p., index, ill. en coul.
ISBN 978-963-7451-49-2

NB- Cet ouvrage constitue la seconde partie de la série consacrée à l’histoire du décor des bibliothèques. Le premier volume traitait de la période moderne : bibliothèques, décors, XVIIe-XIXe siècle, dir. Frédéric Barbier, Andrea De Pasquale, István Monok, Paris, Éditions des Cendres, 2016, 306 p., index, ill. en coul. (ISBN 978-2-86742-254-6).
Le volume de 2019 suit exactement la même mise en page, et il se signale pareillement par la richesse de l’illustration.

Table générale
En hommage aux Parlements, par Éric Fournier, ancien ambassadeur de France en Hongrie
Préface, par Frédéric Barbier
Construire et aménager
En France, les bibliothèques en révolution: abandonner, aménager, construire, 1789-années 1830, par Frédéric Barbier
La Bibliothèque Corsiana: parcours et événements au XIXe siècle, par Marco Guardo
Il riallestimento del Collegio romano per la Biblioteca Nazionale di Roma, par Andrea De Pasquale
Les aménagements de la bibliothèque-musée Inguimbertine de Carpentras aux XIXe et XXe siècles, par Jean-François Delmas
Illustrer
Bibliothèques, architecture et espaces urbains dans la capitale du royaume: un parcours de modèles espagnols du XIXe siècle, par Maria Luisa López-Vidriero
Les décors de la bibliothèque du Sénat, Palais du Luxembourg: classicisme contre identité nationale, par Jean-Michel Leniaud
Décorer une bibliothèque, embellir une ville: science, urbanisme et politique à Strasbourg, 1871-1918, par Christophe Didier
Expériences centre-européennes
Die k. u. k. Familien-Fideikommissbibliothek. Orte einer dynastischen Sammlung als Indikatoren des Wandels von Privatheit zu Öffentlichkeit, par Rainer Valenta
Library in the Country House": Social Representation and Use of Space in 19th Century Hungary, par Zsuzsa Sidó
The Houses of the Library of the Hungarian Academy of Sciences between 1827 and 1988: the Architectural Profile of an Institution, par Gábor György Papp
Between Modernity and Tradition: the Central Library of the Budapest University of Technology (formerly the Royal Joseph University) and the Mural of its Reading-room, par Bálint Ugry
La bibliothèque du Parlement hongrois, par József Sisa
Exporter
La Bibliothèque nationale de Rio de Janeiro: la construction d’un nouveau palais pour la république brésilienne (1905-1911), par Marisa Midori Deaecto

Index locorum et nominum
Les auteurs
Crédits photographiques
Tables
L’histoire des bibliothèques a traditionnellement été considérée comme une branche de l’histoire du livre, ou, pour mieux dire, de l’histoire des médias liés à l’écrit (schriftorientierte Medien), et les travaux parfois très érudits conduits dans ce cadre ont permis d’aboutir a des résultats scientifiques souvent de grande valeur. Pour autant, cette approche s’est heurtée à plusieurs limitations majeures.
Nous sommes en effet confrontés à une bibliographie écrasante, mais en majorité constituée de monographies factuelles portant sur des collections ou sur des établissements, et à partir desquelles il reste difficile de tirer des enseignements plus généraux (1). D’autre part, on a trop longtemps mis l’accent sur l’analyse des contenus, sans beaucoup s’inquiéter des pratiques de lecture, voire des pratiques bibliothécaires, et en privilégiant certaines périodes bien spécifiques, au premier chef celle des Lumières (2). Le recours aux catalogues et autres inventaires en tant que sources a conduit à ignorer, jusqu’à une époque récente, d’autres éléments pourtant très riches, à commencer par l’étude des exemplaires et de leurs particularités (3). Le troisième point concerne le discours lui-même, ou plutôt ses présupposés: le chercheur est confronté à une forme d’hagiographie plus ou moins naïve, soulignant par exemple la participation de telle ville ou de telle région à l’idéologie du progrès développée par les Lumières, pour ne rien dire des phénomènes liés au nationalisme à partir du XIXe siècle (4).
Pourtant, de nouvelles perspectives ont été progressivement ouvertes depuis les années 2000… [Extrait de la Préface, par Frédéric Barbier].
Pendant une pause du colloque, un petit tour sur les toits du Parlement
Notes
1) Il ne s’agit évidemment pas ici, bien au contraire, de condamner globalement les monographies, qui fournissent toujours des informations très précieuses, mais d’insister sur l’impératif de la contextualisation: dès lors qu’elle dépasse le cadre de l’érudition pure, la monographie ne prend sens que par sa mise en perspective, sur le plan aussi bien chronologique que géographique. Ajoutons que même les séries «nationales», comme l’Histoire des bibliothèques françaises (1ère éd., Paris, Promodis, Éditions du Cercle de la Librairie, 1989-1992, 4 vol.), posent des problèmes méthodologiques, dans la mesure où elles font appel à des épisodes qui n’ont en l’occurrence rien à voir avec la France (par ex. les bibliothèques de l’Antiquité hellénistique ou romaine), et où la définition même de la géographie envisagée (une géographie «nationale») est évidemment changeante.
2) En France, le texte fondateur est probablement celui de Daniel Mornet, «Les enseignements des bibliothèques privées, 1750-1780», dans Revue d’histoire littéraire de la France, 17, 1910, p. 449-496.
3) Un colloque  tenu à Wolfenbüttel attire l’attention sur ce point: Biographien des Buches, éd. Ulrike Gleixner [et al.], Göttingen, Wallstein Verlag, 2017 («Kulturen des Sammelns», 1).
4) Nous aurions aussi tort de négliger les effets négatifs induits par la structure des institutions universitaires: la non-reconnaissance de l’histoire du livre comme une discipline autonome (sauf rarissimes exceptions), la séparation généralement admise, au niveau des facultés, entre «Philologie» (voire «Philosophie» au sens allemand du terme) et «Histoire», ou encore la distinction des travaux concernant le Moyen Âge ou l’époque moderne. On ne peut que regretter, par exemple, que tant d’études excellentes concernant les bibliothèques du XVe siècle ne traitent que des manuscrits, y compris après 1460… 

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mercredi 20 novembre 2019

Colloque d'histoire du livre

L’Imprimerie nationale: 250 ans d'histoire.
Le livre, le savoir et l'État

Colloque
Université autonome de Lisbonne
Auditorium 1
28-29 novembre 2019

La décision royale du 24 décembre 1768 institue une officine typographique qui «se rendrait utile et honorable par la perfection de ses caractères et par l'abondance et la qualité de ses impressions».
Dans les deux cent cinquante ans qui se sont écoulés depuis lors et que l’on commémore aujourd'hui, l’Imprimerie royale («nationale» à compter de 1833) a rempli, à travers son lien indéfectible avec l'État, un rôle incontournable dans la promotion des arts typographiques et dans la définition d'une action publique en matière de culture écrite au Portugal.
Associant caractère d'atelier et vocation culturelle et éducative, l’Imprimerie nationale a été l’école et a fait école dans le domaine de la typographie, de la gravure et des arts graphiques en général. En reprenant et en enseignant les techniques et en planifiant leur évolution, elle a formé des générations d'artisans, voire d'artistes. En tant qu'imprimeur-éditeur officiel, elle était responsable de la diffusion privilégiée de textes et de savoirs multiples, parmi lesquels les œuvres littéraires, classiques ou non, n’ont été que plus récemment redécouvertes.
Destiné à commémorer les 250 ans de l’Imprimerie nationale, ce colloque vise à rendre compte de la richesse et de la complexité de son parcours, à étudier l'évolution de ses missions et de ses réalisations tout au long de son histoire et, prenant prétexte de son caractère central, à esquisser une réflexion sur les principaux défis auxquels le monde éditorial contemporain est confronté.
Dans un spectre nécessairement étendu aux espaces et aux réalités de l'ancien Empire portugais, plusieurs questions se posent. Entre autres: quelles sont les motivations qui sous-tendent la décision d'intervention directe de l'État, à travers son Imprimerie, dans l'activité économique, la vie sociale et la production culturelle? Quel rôle joue une institution officielle de ce type dans le contexte des différents régimes politiques et idéologiques qui se succèdent, et qui déterminent les conditions et les limites de son action?

La réflexion proposée s’articule autour de cinq axes principaux:
1- L’histoire institutionnelle d'une entreprise d'État: le passage de l'Imprimerie royale à l’Imprimerie nationale, les usages et les manipulations politico-idéologiques, la relation indirecte et complémentaire avec le contexte colonial.
2- Le livre et sa matérialité: la contribution de l’Imprimerie nationale à l'évolution des techniques et des métiers, les changements dans la matérialité du «livre» (de l'édition papier à l'édition électronique), la circulation transnationale des savoirs et des techniques.
3- De l'artisanat à l'art: la gravure, son caractère créatif et artistique et son utilisation dans le livre.
4- Enseignement et formation professionnelle: le rôle de l'État et de l’Imprimerie nationale dans le développement de la formation spécialisée dans le domaine des arts graphiques au Portugal.
5. Livre, savoir et lecture: politiques éditoriales, action éducative et scientifique, problématique de la réception et des pratiques de lecture.

Un des premiers titres de la nouvelle Imprimerie royale (1769) (© Imprensa nacional)


Programme du colloque

Jeudi 28 novembre
 9h30 - Cérémonie d'ouverture
10h00-10h45 - Conférence inaugurale. L’imprimerie nationale dans le contexte de la réforme pédagogique du XVIIIe siècle, par Artur Anselmo, professeur émérite à l’Université nouvelle de Lisbonne, ancien président de l'Académie des Sciences de Lisbonne

10h45-11h00 - Pause

11h00-13h00 - Histoire institutionnelle. Nuno Monteiro (ICS), modération
Les imprimeurs aux origines de l'imprimerie royale: Miguel Manescal da Costa et Niccolò Pagliarini, par João Luís Lisboa (Nova, FCSH)
Entre pouvoir et savoir: la production graphique de l’Imprimerie royale (1768-1800), par Fernanda Guedes de Campos (CHAM - Nova, FCSH), et Margarida Ortigão Ramos Paes Leme (INCM / IEM - Nova, FCSH)
L'Imprimerie royale et la crise de l'Ancien Régime: la couronne, les auteurs et les tensions politiques et sociales au Portugal et au Brésil, par Luiz Carlos Villalta (Université fédérale du Minas Gerais)
Industrie, arts et lettres: 250 ans d’Imprimerie nationale, par Maria Inês Queiroz (IHC - Nova, FCSH / INCM) et Margarida Ortigão Ramos Paes Leme (INCM / IEM – Nova, FCSH)

13h00-14h30 - Déjeuner

14h30-16h00 - De l'artisanat à l'art, I. Raquel Henriques da Silva (Nova FCSH), modération
Joaquim Carneiro da Silva. De la classe de l'Imprimerie royale au plan de l'Académie Royale des Beaux-Arts, par Miguel Figueira de Faria (UAL)
Les livres religieux édités par l’Imprimerie royale et leurs gravures: production, circulation et influences en Amérique portugaise, par Camila Guimarães Santiago (Université fédérale du Recôncavo da Bahia)
De l'Europe à Lisbonne: une réflexion sur l'activité du graveur Francesco Bartolozzi au service de l'Imprimerie royale, par Alexandra Gomes Markl (MNAA)

16h00-16h15 - Pause

16h15-17h15 - De l’artisanat à l'art, II. José Luís Cardoso (ICS), modération
L'atelier d'António Rodrigues Galhardo aux origines de l’Imprimerie nationale, par Maria Teresa Payan Martins (CHAM, Nouveau FCSH)
La Flora Fluminense de Frei Veloso et les publications botaniques de la Casa Literária do Arco do Cego: considérations sur l'image imprimée, par Regiane Caire da Silva (Université fédérale du Maranhão, UFMA)

17h15-18h00 – Conférence débat. Aline Hall de Beuvink (UAL), modération
L'édition de service public à l’Imprimerie nationale. Quel avenir pour l’Imprimerie nationale?, par Duarte Azinheira (INCM)

18h00-19h00 - Présentation de publications:
Frei Veloso e a tipografia do Arco do Cego, par Ermelinda Moutinho Pataca et Fernando José Luna (Edusp)
Indústria, Arte e Letras. 250 Anos da Imprensa Nacional, par Maria Inês Queiroz, Inês José et Diogo Ferreira (Éditions de l'Imprimerie nationale, Casa da moeda)

vendredi 29 novembre
9h30-11h00 - Politiques du livre I. Diogo Ramada Curto (Nova FCSH), modération
Les éditions de l'Imprimerie nationale dans l'étude des collections et des musées portugais du XVIIIe siècle, par João Brigola (CIDEHUS/Université d'Évora)
La Librairie de la poste: les imprimés de l'Arco do Cego dans le capitainerie du Maranhão, par Marcelo Cheche Galves (Université d'État du Maranhão)
Politique linguistique et Imprimerie royale: grammaires, manuels d'orthographe et dictionnaires (1768-1800), par Ana Cristina Araújo (Université de Coimbra)

11h00 -11h30 -Pause
Poster. Les premiers pas de l’Imprimerie au Brésil: d'António Isidoro da Fonseca à la Gazeta do Rio de Janeiro et au Correio Braziliense, par Nicoli Braga Macêdo et Sabrinne Cordeiro (UAL)

11h30-13h - Politique du livre, II. Duarte Freitas (UAL), modération
Imprimerie et édition dans les colonies: l’Imprimerie nationale à Luanda et à Macao, par Cátia Miriam Costa (CEI-IUL)
Édition, État et régime politique: phénoménologies sous la dictature portugaise, par Nuno Medeiros (IHC - Noa FCSH / ESTeSL-IPL)

13h-14h30 - Déjeuner

14h30-16h30 Le livre dans sa matérialité, Paula Lopes (UAL), modération
Série Ph. L'édition de livres de photographies dans une maison d'édition publique, par Cláudio Garrudo (INCM)
Siècles d'aujourd'hui, livres de demain, par Rúben Dias (École d'art et de design de Matosinhos)
Les jardins de la mémoire, par Jorge Silva, Communication Designer
Le Livre entre matérialité et virtualité, par Dália Guerreiro (CIDEHUS - Université d'Évora)

16h30-17h00 - Pause
Poster. Illustrer les connaissances, ou: que révèle l'image dans le livre?, par Sofia Carrola (UAL)

17h-17h45 - Conférence de clôture
Les espaces du livre en France de 1640 à la Révolution, par Frédéric Barbier (CNRS, École Pratique des Hautes Études)
17h45-18h00 - Clôture du colloque

NB- Traduit par nos soins...
Programme officiel (en portugais) et résumé des communications.
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vendredi 15 novembre 2019

Padoue et Galilée (Excursion en Italie du Nord, 8)

À plusieurs reprises, nous avons fait allusion sur ce blog à la chronologie de l’histoire générale des idées, et notamment au basculement qui se produit dans ce domaine au cours du premier tiers du XVIIe siècle. C’est alors l’émergence de la science moderne: Voilà le môle temporel sur lequel l’Europe des Lumières, à l’état second, et la civilisation scientifique du XXe siècle même, un peu plus indirectement mais tout aussi sévèrement, prennent extension et appui (Pierre Chaunu).
Face à ce processus, l’hypothèse de l’historien du livre est de rendre toute sa place à la mutation des «moyens sociaux de communication» (des médias) engagée alors depuis plusieurs générations. L’économie de l’information se trouve en effet reconfigurée par les conséquences de la première révolution du livre, avec une masse beaucoup plus importante de données désormais recensées et disponibles (notamment sous une forme imprimée), avec de nouvelles pratiques de travail sur les textes (l’herméneutique et la critique) et avec la mise en place de nouveaux types de bibliothèques (les premières bibliothèques publiques «modernes» du monde occidental, d’abord en Italie, puis en France). Mieux: le travail même des savants se déploie au sein d’un véritable forum dont le média principal est l’imprimé –même s'il ne faut évidemment jamais négliger le rôle de la correspondance manuscrite, ni, bien sûr, celui des conversations.
À l'université de Padoue, la chaire dite "chaire de Galilée"
Et nous voici de retour à Padoue, à travers le personnage de Galilée (1564-1642). Galilée vient de Toscane et, s’il n’a jamais accompli de cursus universitaire, il s’intéresse vivement aux mathématiques et à la mécanique. Remarqué par le cardinal vénitien Francesco Maria Del Monte, il est nommé à la chaire de mathématiques de l’université de Pise (1589), avant de venir à Padoue trois ans plus tard: son enseignement associera les mathématiques à des éléments de mécanique et d’architecture (poliorcétique) (1). Rappelons que, à Padoue, nous sommes sur le territoire de la Sérénissime de Venise, territoire relativement abrité de la censure ecclésiastique, et dans une université qui n’exige pas de professio fidelis et qui fonctionne par conséquent sur un mode multiconfessionnel. Galilée peut y développer plus librement son travail, pour lequel il dispose en outre d’une bibliothèque exceptionnelle, en l’espèce de celle rassemblée par Gian Vincenzo Pinelli (quelque 10 000 volumes) dans sa maison de l’actuelle via del Santo (2).
On sait que Copernic (lui aussi ancien étudiant de Padoue) avait le premier théorisé le système héliocentrique du monde et calculé les principaux paramètres de la rotation de la terre (son livre, De revolutionibus orbium coelestium, paraît à Nuremberg l’année même de son décès, en 1543). Galilée est informé de ces travaux, qu'il reprendra en leur apportant la preuve expérimentale que Copernic n’avait pas les moyens d’administrer: ses compétences en matière de mécanique et d’optique lui permettent en effet d’améliorer radicalement les lunettes d’approche déjà existantes aux Provinces-Unies (Middelburg), pour étudier plus précisément la lune et pour observer directement des astres invisibles à l’œil nu (1610).
Le Sidereus nuncius (Messager céleste), publié à Venise chez Tommaso Baglioni en 1610, fait connaître les premiers résultats de ce travail: pour Isabelle Pantin, il s’agit d’un «livre expérimental», qui s’apparente à un rapport d’observations scientifiques et que l’auteur veut publier très vite, en l’illustrant de manière à le rendre plus facilement accessible pour son public de lecteurs. Les gravures deviennent un instrument de la démonstration. Signalons que la Bibliothèque de l’université de Padoue conserve un exemplaire de l’ouvrage (B.99.b.67), provenant de l’ancienne Natio Germanica de cette ville.
Le renom de Galilée lui permet d’être appelé à Florence et de recevoir une pension confortable du grand-duc de Toscane, puis d’être invité à Rome par le cardinal Maffeo Barberini pour y présenter ses recherches. On sait comment il se heurtera à l’opposition des partisans d’une lecture littérale de l’Écriture sainte, qui considèrent que celle-ci détermine nécessairement le fonctionnement du monde physique: plus que de cosmographie, il s'agit de fixer a priori la hiérarchie des connaissances (un problème qui s'apparente à la systématique bibliographique), alors même que le statut de la théologie comme base du savoir semble être mis en cause. En 1616, l’héliocentrisme est condamné comme contraire aux Écritures, mais Galilée n’est pas lui-même inquiété. Lorsque le cardinal Barberini est élu pape (Urbain VIII, 1623), sa position est même suffisamment renforcée pour lui permettre de publier le Saggiatore (Rome, Giacomo Mascardi), où l’on trouve la citation devenue classique: L'univers (…) est écrit en langue mathématique, et ses caractères sont des triangles, des cercles et autres figures géométriques, sans le moyen desquels il est humainement impossible d'en comprendre un mot.
Il donnera encore, à Florence chez Landini en 1632, son Dialogo sopra i due massimi sistemi del mondo, qu’il réussit à faire paraître à l’abri de la censure, et qu’il rédige en vernaculaire (en italien) – ce qui lui sera reproché. À nouveau condamné à Rome l’année suivante, il doit pourtant se rétracter –mais pourra se réfugier près de Florence jusqu’à son décès. La diffusion de ses idées à travers l’Europe se fera d’abord par le biais de la géographie protestante: Mathias Bernegger traduit le Dialogo en latin (Systema cosmicum) à Strasbourg, et le texte en sera publié en 1635 à Strasbourg et à Leyde (3).
Concluons. Nous savons que la lecture et l’appropriation d’un contenu textuel sont nécessairement encadrées par le dispositif matériel lui-même dans lequel ce contenu se présente: c’est toute la problématique de la «mise en livre» d’abord élaborée par Henri-Jean Martin. Nous savons aussi, surtout depuis Reinhart Koselleck, comment l’histoire des concepts (Begriffsgeschichte) (4) se donne tout particulièrement à comprendre à partir d’une histoire du langage et de ses pratiques. Mais la même observation que pour la «mise en livre» s’applique ici: les inflexions que nous pouvons observer dans l’histoire des concepts se donnent aussi à comprendre à partir de leurs conditions matérielles d’émergence, c’est-à-dire de l’économie de l’information dans laquelle ceux-ci se développent. Cet environnement reste, trop souvent, absent des ouvrages spécialisés, alors même que son rôle apparaît comme absolument fondamental.

Notes
1) Zygmunt Wazbinski, II Cardinale Francesco Maria Del Monte, 1549-1626, Firenze, Leo S. Olschi, 1994, 2 vol.
2) Anna Maria Raugei, Gian Vincenzo Pinelli e la sua biblioteca, Genève, Droz, 2018 («CHR»).
3) Galileo Galilei, Systema cosmicum, authore Galilaeo Galilaei (…). Ex italica lingua latine conversum [per Matthiam Berneggerum], Augustae Treboc., impensis Elzeviriorum, typis D. Hautti, 1635-1636, 2 part. en 1 vol. (la 2e partie est datée de 1636) (VD17 14:074200H). Le traducteur a joint deux annexes, consacrées à Kepler et à Foscarini (cf Paris, Bib. Mazarine, 4°, 15818). Stéphane Garcia, «L'édition strasbourgeoise du Systema cosmicum (1635-1636), dernier combat copernicien de Galilée», dans Bulletin de la Société de l'histoire du protestantisme français, 146 (2000-2), p. 307-334.
4) Nous privilégions le terme de concept afin d’éviter toute confusion avec une théorie d’idées immuables qui serait inspirée de Platon.

vendredi 8 novembre 2019

À Tours, une exposition sur Balzac

Balzac et sa joyeuse Touraine
Trésors de la Bibliothèque municipale de Tours

Après l’exposition du Musée des Beaux-Arts de Tours consacrée à la statuaire érigée en hommage à Balzac, et celle des Archives municipales consacrée aux rapports entre Balzac et la ville de Tours, la Bibliothèque municipale présente au Musée des Beaux-Arts une nouvelle exposition, traitant cette fois des rapports entre Balzac et la Touraine. À travers une sélection de documents issus des collections précieuses de la Bibliothèque (épreuves corrigées du roman Béatrix, correspondances, éditions originales ou bibliophiliques), mais aussi quelques documents prestigieux prêtés par la Bibliothèque nationale de France (manuscrit d’Une Ténébreuse affaire) et le Musée Balzac de Saché (épreuves corrigées du Lys dans la vallée, correspondances), le public découvrira les liens qui unissent l’écrivain à sa province natale et la manière dont il la met en scène dans son œuvre...
Si la naissance en 1799 d’Honoré de Balzac à Tours est due aux hasards de l’affectation de son père Bernard-François dans l’administration des vivres, les liens ainsi créés entre le futur écrivain et sa ville natale seront profonds et durables. Placé en nourrice à Saint-Cyr, puis en pension au collège de Vendôme, le jeune Balzac quitte Tours à l’automne 1814 pour suivre son père, muté à Paris. De 1821 à 1848, il revient en Touraine une douzaine de fois, pour des séjours qui s’étendent de quelques jours à plusieurs mois. Son lieu de prédilection est le château de Saché, où l’accueillent les époux Margonne, liés de longue date à ses parents. 
La Touraine de Balzac (© Musée de Saché)
À plusieurs reprises, Balzac envisage d’acquérir une propriété en Touraine, pour y revenir plus aisément: d’abord la Grenadière (à Saint-Cyr-s/Loire), avec Mme de Berny, puis le château de Moncontour, avec Mme Hanska. Mais la mort rattrapera l’écrivain avant que ce projet ne puisse se concrétiser.
Au sein d’une œuvre prolifique, une vingtaine de romans ou de nouvelles de Balzac voient tout ou partie de l’action se dérouler en Touraine ou dans un Val de Loire élargi. Les plus importants paraissent dans la première moitié des années 1830: Les Deux amis (1830), La Grande Bretèche (1831), Maître Cornélius (1831), La Grenadière (1832), Le Médecin de campagne (1833), L’Illustre Gaudissart (1833). La langue artificielle des Contes drolatiques (1832 à 1837), mêlant termes médiévaux et néologismes, ainsi que leur ton résolument comique et paillard, rebutent les lecteurs. Balzac laisse inachevée cette œuvre évoquant la Touraine idéalisée du Moyen Age et de la Renaissance.
Inscrit dans son époque, Le Curé de Tours (1832) oppose à travers les personnages de l’abbé Troubert, de Sophie Gamard et de l’abbé Birotteau, la mesquinerie et la méchanceté à la bêtise et à l’indolence. L’action se déroule dans le quartier du cloître Saint-Gatien, dont Balzac dépeint l’atmosphère comme silencieuse et mortifère. Le Lys dans la vallée (1836) enfin, véritable hymne à la Touraine, est le dernier roman à prendre pour cadre la province natale de l’écrivain.
Les Cent contes drolatiques (© Musée de Saché)
La Touraine de Balzac apparaît comme une sorte de paradis terrestre, où il fait si bon vivre que les esprits et les caractères s’émoussent dans une torpeur évoquant l’Orient fantasmé des Romantiques. Le Tourangeau qui veut réussir n’a dès lors d’autre choix que de quitter sa province natale, comme le fit l’écrivain lui-même. La Loire, indissociable de la ville de Tours, présentée comme une seconde Venise, donne lieu à de nombreuses évocations. Le lyrisme y rejoint la description très concrète d’un fleuve bruissant d’activités humaines.
La Touraine de Balzac est aussi celle des châteaux, des églises ou des vieux hôtels, héritages d’un passé que l’on redécouvre alors même qu’il disparaît sous la pioche des démolisseurs. «Balzac archéologue» est aussi l’un des précurseurs du tourisme culturel dans sa province d’origine.
Enfin, l’écrivain dresse le portrait de certains types tourangeaux: le noble nostalgique de l’Ancien Régime, comme M. de Mortsauf dans Le Lys dans la vallée; le notable de village, enrichi par ses activités et profitant de la vie comme Vernier, l’ancien teinturier de Vouvray, dans L’Illustre Gaudissart; ou encore le prêtre, avec les figures si contrastées des abbés Troubert et Birotteau, dans Le Curé de Tours.
La Touraine et le Val de Loire s’inscrivent aussi dans la grande Histoire de France avec les personnages célèbres que constituent Louis XI et Catherine de Médicis. Depuis le succès du roman Quentin Durward de Walter Scott, la figure de ce roi connaît un engouement considérable, auquel Balzac cède dans ses Contes drolatiques et dans Maître Cornélius. Le château du Plessis commence à attirer l’attention des historiens. La vision que l’écrivain offre de Catherine de Médicis tranche sur celle de ses contemporains: au-delà de l’intrigante assoiffée de pouvoir, il présente une femme d’État qui a su sauver la couronne à une époque particulièrement troublée. 
La canne de M. de Balzac (© Musée de Saché)
Balzac se fait aussi l’écho d’affaires survenues en Touraine et qui ont défrayé la chronique judiciaire et politique au niveau national: l’enlèvement du sénateur d’Indre-et-Loire Clément de Ris dans son château à Azay-sur-Cher en 1800 lui inspire directement le roman Une Ténébreuse affaire (1841). L’assassinat en 1825 de l’écrivain et pamphlétaire Paul-Louis Courier par ses domestiques fournit quant à lui la trame du roman inachevé Les Paysans (1844).

Espace de projection
La Touraine de Balzac: 50 ans d’éditions illustrées
Un espace de projection propose au sein de l’exposition une sélection d’illustrations extraites des œuvres tourangelles de l’écrivain. Moins connus que leurs célèbres aînés du XIXe siècle –Daumier, Gavarni, Bertall, Doré ou Grandville–, les illustrateurs rassemblés dans cette sélection, actifs dans la première moitié du XXe siècle, ont pour nom Vladimir Néchoumoff, Charles Picart Le Doux, Henri Rivoire, Jean Gradassi, Georges Pichard ou Édouard Toudouze, pour n'en citer que quelques-uns. Qu'ils pratiquent le dessin, la gravure ou la peinture, ces artistes ont su accompagner le récit balzacien dans des compositions très personnelles. Peignant les tourments de personnages entraînés dans le drame romanesque, ils les font évoluer au gré des textes dans des paysages de Touraine et des bords de Loire plus ou moins réalistes.
Nous vous invitons à (re)découvrir ces éditions du siècle dernier illustrées avec talent. Toutes les éditions reproduites sont conservées et consultables à la Bibliothèque municipale de Tours.
Durée de la projection : 13 minutes.

Programmation culturelle
Visite commentée de l’exposition par le commissaire tous les samedis à 14h30 du 9 novembre au 8 février (hors vacances scolaires).
Visite commentée pour les groupes
Visite guidée pour des groupes de 20 personnes maximum, 45 € pour la conférence + 3 € par personne.
Sur réservation auprès de Monsieur Régis Rech: r.rech@bm-tours.fr

Conférences: Une heure, une œuvre
- Samedi 30 novembre: Mme Aline Mura-Brunel, professeure des universités en littérature française des 19e et 20e siècles présentera «Le Curé de Tours: une histoire du temps présent».
- Samedi 1er février: Mme Isabelle Lamy, responsable du Musée Balzac au château de Saché, interviendra sur le sujet «Honoré de Balzac: mon adresse est à Saché».

Public scolaire
- Dossier pédagogique.
- Une rencontre pour les enseignants est programmée le mercredi 13 novembre. Elle leur permettra de venir en visite libre avec leur classe.

Programmation pour le jeune public
- Un espace enfants prendra place dans l’exposition.
- Samedi 11 janvier, 14h30-17h: Adolescents en création / Mang’Art pour les 12-15 ans. Les adolescents, accompagnés par un médiateur et un auteur de bande dessinée (Philippe de La Fuente), décryptent deux illustrations dans l’exposition Balzac et la Touraine puis les interprètent en atelier à la façon d’une vignette de manga.
Visite et atelier: 5€ par adolescent
Réservation obligatoire sur www.mba.tours.fr, rubrique Visites et ateliers.

Communiqué par Monsieur Régis Rech, que nous remercions chaleureusement ici.

jeudi 7 novembre 2019

Colloque d'histoire des bibliothèques

Archives en bibliothèques (XVIe-XXIe siècle) 
Colloque, Aix-en Pr.,
Maison méditerranéenne des Sciences de l'homme
salle Georges Duby

Programme
Jeudi 14 novembre, 14h-18h
Introduction, par Emmanuelle Chapron (AMU, EPHE) et Fabienne Henryot (ENSSIB)
Archives et bibliothèques du XIIe au XVIIe siècle, par Pierre Chastang (UVSQ) et Pauline Lemaigre-Gaffier (UVSQ)

Session 1. Travailler, administrer, se présenter en archives
Jean Boutier (EHESS), Présidence
- La collection de François-Roger de Gaignières (1642-1715), par Anne Ritz-Guilbert (École du Louvre)
- Pierre Clairambault en archiviste de la Marine: propositions pour une lecture réflexive du fonds Clairambault de la BnF, par Maxime Martignon (Université Paris Nanterre)
- Les manuscrits des Harlay: des greniers de Grosbois au site Richelieu, par Sihem Kchaou (Université de la Manouba)
- Publication manuscrite et fabrication de la réputation : les écrits d’Antoine Grimoald Monnet (1734-1817) déposés à la bibliothèque de l’Ecole des mines de Paris, par Isabelle Laboulais (Université de Strasbourg) 
- Femmes, archives familiales et bibliothèques (Provence et Avignon, XVIIIe siècle), par
Camille Caparos (AMU-TELEMMe)

Vendredi 15 novembre, 9h30-12h
Session 2. Collecte et intégration des archives dans les bibliothèques centrales 
Fabienne Henryot (ENSSIB), Présidence
- Le fonds Pierre Pansier (1864-1934) à la médiathèque Ceccano d’Avignon, par Shirley Daumas (Université d’Avignon)
- Archive et mémoire: la bibliothèque royale privée d’Espagne, par Maria Luisa López-Vidriero Abelló (Real Biblioteca, Madrid)
- Catalogues manuscrits anciens des livres imprimés de la Bibliothèque nationale de France, par Laurent Portes (Bibliothèque nationale de France)
- Une bibliothèque occupée par des archives ? La Bibliothèque d’histoire de la France contemporaine, entre centre de documentation et fonds d’archives privées (1939-1949), par Anne Leblay-Kinoshita (Bibliothèque nationale de France) et Yann Potin (Archives nationales-Université Paris-Nord-CERAL)

Vendredi 15 novembre, 13h30-17h
Session 3. Archives de la création scientifique, littéraire et artistique en bibliothèques
Pierre Pinchon (AMU, TELEMMe), Présidence
- La littérature grise dans la production documentaire en SHS de la deuxième moitié du XXe siècle, à la frontière entre archives et bibliothèques, par Goulven Le Brech (EHESS)
 - Les archives des écrivains dans les bibliothèques : une longue tradition italienne, par Andrea De Pasquale (Biblioteca nazionale centrale di Roma)
- Les archives littéraires: explorer et penser les archives de l’archivage, par Louis Hincker (Université Clermont-Auvergne)
- Dossiers et cartons: le non-livre à la Bibliothèque d’art et d’archéologie, par Caroline Fieschi (INHA)
- Archives en musée, l’exemple des fonds d’artistes conservés à la bibliothèque Kandinsky, par Stéphanie Rivoire (bibliothèque Kandinsky)
- Conclusions, par Philippe Martin (Université Lyon II) et André-Pierre Syren (ENSSIB )

Peiresc, figure tutélaire lorsque l'on parle d'archives, de livres et de collections à Aix-en-Provence (© FB)
Programme Pépinière d’excellence
Aix-Marseille Université, UMR 7303 Telemme (AMU-CNRS)
École nationale supérieure des sciences de l’information et des bibliothèques, Centre Gabriel Naudé

Organisation: Emmanuelle Chapron (AMU, EPHE) et Fabienne Henryot (ENSSIB).

Comité scientifique : Jean-François Bert (Université de Lausanne), Pierre Chastang (UVSQ), Maria Pia Donato (CNRS-IHMC), Olivier Poncet (École nationale des chartes), Yann Potin (Archives nationales-Université Paris-Nord-CERAL)

dimanche 3 novembre 2019

Conférence d'histoire du livre

Cercle d’Études de la Fondation Napoléon

Mardi 12 novembre 2019
à 18 heures

 Libraires et éditeurs de Napoléon Ier: Treuttel & Würtz,
par Madame Annika Haß,
docteur de l’EPHE,
chargée de cours à l’Université de Francfort-s/Main 

Le livre imprimé est un objet porteur d’une valeur économique (il est une «marchandise»), mais il communique aussi un contenu politique, philosophique, scientifique ou autre… C’est cette double approche, et surtout la perspective de la librairie comme vecteur d’influence, qui a permis à la librairie internationale Treuttel & Würtz de se développer à partir des dernières décennies de l’Ancien Régime, à Strasbourg, puis à Paris et plus tard à Londres.
L’argumentaire élaboré par les dirigeants de la maison, et leurs relations avec l’élite politique et culturelle du temps, leur ont permis de bénéficier de privilèges considérables pendant le Premier Empire. Éditeurs d’une quantité d’ouvrages juridiques, dont le Code civil, Treuttel & Würtz ont assuré leur distribution à l’étranger, soit en langue originale, soit sous forme de traductions. Fournissant de nombreuses bibliothèques européennes de publications provenant de l’étranger, ils ont par ailleurs édité des auteurs de tout premier plan comme Benjamin Constant, Johann Wolfgang Goethe ou encore Germaine de Staël. Guizot réalise pour eux, en 1810, l'un de ses premiers travaux de jeunesse, en l’espèce d’une traduction de l’allemand  (cf cliché).

Madame Annika Haß a suivi un parcours universitaire franco-allemand. Elle est auteur d’une thèse de doctorat sur La librairie internationale au tournant du XVIIIe au XIXe siècle, pour laquelle elle a reçu une bourse d’études de la Fondation Napoléon. Elle enseigne l’histoire contemporaine à l’Université de l’Université Johann Wolfgang Goethe à Francfort-s/Main. 

L’accès à la conférence est gratuit, sur réservation dans la limite des places disponibles. Dès l’ouverture des inscriptions, il est possible de s’inscrire:
- par courriel : ce@napoleon.org
- par téléphone au 01 56 43 46 00
Inscriptions à partir du 6 novembre 2019. 

Fondation Napoléon, 7 rue Geoffroy Saint-Hilaire, 75005 Paris (salle Gourgaud) www.fondationnapoleon.org
 
Pour être tenu informé par courriel des activités du Cercle d’études de la Fondation Napoléon, merci d’adresser vos noms, prénoms, adresses postales et internet, par courriel à:
ce@napoleon.org