PATRIMOINE PHOTOGRAPHIÉ, PATRIMOINE PHOTOGRAPHIQUE
Journée d’étude organisée par l’équipe HISTARA (EPHE) avec le soutien de l’INHA
Lundi 12 avril 2010
Auditorium de la Galerie Colbert, INHA,
6, rue des Petits Champs et 2, rue Vivienne, 75002- Paris
(entrée libre dans la limite des places disponibles)
La photographie, comme tout la notion de patrimoine, sont des filles du XIXe siècle. Le procédé technique permettant de fixer une image obtenue par un procédé optique est inventé alors que se développe dans toute l’Europe une nouvelle conscience patrimoniale et que s’institutionnalisent des politiques de préservation de l’héritage du passé. Lors de la révélation du procédé photographique en 1839, le député François Arago, dans son discours à la Chambre des députés du 3 juillet, insistait sur les facultés documentaires du procédé qui intéressent l’archéologie et l’inventaire des richesses artistiques. L’image photographique devint ainsi dès l’origine un outil privilégié de représentation du patrimoine, qu’il soit architectural, sculptural, ou plus tard pictural. Entre les premières expériences romaines des photographes du Cafe Greco, ou la Mission héliographique de 1851, commandée par la Commission des Monuments Historiques, et les enquêtes photographiques de l’Inventaire Général du Patrimoine Culturel initié par André Malraux, d’innombrables campagnes de prises de vue ont ainsi contribué à reconnaître, identifier et répertorier les monuments historiques et les collections des musées.
Mais la photographie n’a pas uniquement un intérêt documentaire, elle est aussi par elle-même une forme d’expression artistique. Des travaux d’Atget sur le vieux Paris aux typologies des Becher sur les structures industrielles, la photographie du patrimoine s’est affirmée depuis longtemps comme un domaine spécifique de la scène photographique. Ces dernières décennies, à mesure que la photographie comme art a gagné une reconnaissance institutionnelle, les collections photographiques anciennes ou plus récentes ont acquis une dimension patrimoniale. Cette mise en abîme de l’objet patrimonial dans l’œuvre photographique se retrouve au cœur du travail de photographes contemporains, comme par exemple Thomas Struth dans les Museums Photographs. Ce double statut de document et d’œuvre, ce double intérêt historique et pour l’histoire, incite à écrire une histoire croisée du medium et de ce qu’il représente.
Cette journée d’étude organisée par l’École pratique des Hautes Études, avec le soutien de l’Institut national d’histoire de l’art, se propose de croiser les différentes questions soulevées par la photographie du patrimoine, dans sa pratique et dans ses usages, à travers l’histoire de la photographie. Le programme est conçu autour de deux questions, « La mise en scène du patrimoine, la photographie comme outil de l’inventaire » et « La mise en abîme du patrimoine, la photographie comme objet de l’inventaire ». Les interventions se répartissent en deux sessions consacrées respectivement aux représentations du paysage monumental et de l’architecture et aux représentations de la sculpture.
Sous la présidence de Lucien Clergue
9h. Mot d’accueil
Antoinette Le Normand-Romain, Directeur général de l’INHA
Jean-Claude Waquet, Président de l’EPHE
9h15 Présentation
François Queyrel, Directeur d’études à l’EPHE, Directeur de l’équipe de recherche HISTARA
Jean-Philippe Garric, Conseiller scientifique à l’INHA pour l’histoire de l’architecture
Raphaële Bertho, Doctorante en Histoire de la photographie, laboratoire HISTARA, EPHE
9h30 Ouverture
Lucien Clergue, membre de l’Institut
PREMIERE SESSION : LA PHOTOGRAPHIE DU PATRIMOINE MUSEAL
Modération: Anne Cartier-Bresson, Conservatrice générale, Atelier de Restauration et de Conservation des Photographies de la Ville de Paris
10h Histoire et fortune photographique d'une œuvre d'art : le cas du Laocoon
du Vatican
Maria-Francesca Bonetti, Responsable des collections photographiques de l’Istituto Nazionale per la Grafica, Rome
10h30 Le troisième œilLorenzo Scaramella, Photographe d’art, Professeur d’histoire des techniques photographiques, Directeur d’étude à l’Istituto Mythos, Rome.
11h Pause
11h30 Sculptures antiques et photographies à Constantinople : le Nouveau Mendel
Anne-Laure Pierre, Responsable des collections photographiques, dessins et cartons verts, Bibliothèque de l'Institut national d'histoire de l'art
Marc Bui, Professeur des universités, Directeur d’études à l’École pratique des Hautes Études
François Queyrel, Directeur d’études en Archéologie grecque à l’École pratique des Hautes Études
12h15 D'Émile Espérandieu au Nouvel Espérandieu : un patrimoine dans la tourmente
de la technologie
Danièle Terrer, Ingénieur Hors classe, CNRS, Centre Camille Jullian, UMR 6573
SECONDE SESSION : LA PHOTOGRAPHIE DU PATRIMOINE ARCHITECTURAL
Modération: Jean-Philippe Garric, Conseiller scientifique à l’INHA pour l’histoire de l’architecture
14h30 La Pratique photographique des ingénieurs des Ponts et Chaussées et la construction du Paris moderne
M. Sean Weiss, Doctorant en Histoire de l’art à The City University of New York, Boursier Kress de l’Institut national d’histoire de l’art
15h Le patrimoine de la Renaissance et la photographie comme outil entre inventaire et historiographie sous la Troisième République
Antonio Brucculeri, Maître assistant en Histoires et Cultures Architecturales à l’École nationale supérieure d’Architecture et du Paysage de Bordeaux, Chercheur associé à l’équipe HISTARA
15h30 Pause
16h The « Archivio dello spazio” (The Archive of Space): point of departure, point of arrival
Roberta Valtorta, Directrice scientifique au Museo Fotografia Contemporanea de Cinisello Balsamo-Milano
16h 30 L’industrie devenue patrimoine, enfin photographiée
Jean-François Belhoste, Directeur d’études à l’École Pratique des Hautes Études, Membre de la Commission du Vieux Paris, Membre de l’équipe HISTARA
17h De la photographie des monuments et richesses artistiques de la France à la photographie du patrimoine culturel : l’expérience de l’Inventaire général
Arlette Auduc, Conservatrice en chef du patrimoine, Chef du service Patrimoines et Inventaire, Région Île-de-France
(Communication de Raphaële Bertho, organisatrice de la journée d'études. Raphaële Bertho est doctorante en histoire de la photographie (EPHE Paris / TU Dresde), chargée de cours à l'Université de Paris III et lauréate de la Bourse Louis Roederer de la Bibliothèque nationale de France).