lundi 30 septembre 2019

Calendrier des conférences

 
ÉCOLE PRATIQUE DES HAUTES ÉTUDES
IVe Section, Sciences historiques et philologiques 

Conférence d’«Histoire et civilisation du livre» 

Madame Emmanuelle Chapron,
professeur d’histoire moderne à l’Université d’Aix-Marseille,
directrice d’études cumulante 

Anciens catalogues de la BNU de Strasbourg, époque wilhelminienne
Nota- Les conférences ont lieu le 4e vendredi du mois (sauf en décembre et en mai, où elles ont lieu plus tôt dans le mois), de 14h à 18h, à la Maison des sciences de l’homme (54 boulevard Raspail, 75005 Paris, premier sous-sol, salle 26).
(voir aussi https://www.ephe.fr/formations/conferences/histoire-et-civilisation-du-livre-0

25 octobre 2019: Archives en bibliothèques – Introduction
(attention, cette séance aura lieu en salle 21) 

22 novembre 2019: Archives en bibliothèques – L’époque moderne 

13 décembre 2019: Archives en bibliothèques – L’époque moderne 

24 janvier 2020: Archives en bibliothèques – L’époque moderne 

28 février 2020: Archives en bibliothèques – Le XIXe siècle: l’affaire Libri 

27 mars 2020: Nouveaux chantiers en histoire du livre – Bibliothèque et travail intellectuel. Avec la participation de Jonathan Barbier (chercheur associé à la BnF), Les bibliothèques des historiens. 


24 avril 2020 : Nouveaux chantiers en histoire du livre – La circulation des savoirs par le livre. Séance commune avec Émilie d’Orgeix (EPHE), et avec la participation des doctorants. 

15 mai 2020 : Nouveaux chantiers en histoire du livre – Bibliothèques et livre religieux. Avec la participation de Fabienne Henryot (ENSSIB), De l’oratoire privé à la bibliothèque publique. Histoire du livre d’heures.

mercredi 25 septembre 2019

Excursion en Italie du nord (3)

Le trajet vers Mantoue suit la vallée du Po, en traversant plusieurs villes historiques que, bien sûr, il faudrait aussi découvrir: citons Lodi, où l’on passe l’Adda, puis Crémone, sur le Po. On rappellera ici que Mantoue est, quant à elle, sur le Mincio (lat. Mincius), cette rivière qui, grâce à Virgile, a accédé au statut de type même du paysage idyllique. Même un latiniste médiocre goûte le plaisir des Bucoliques (Bucoliques, 7):
Siquid cessare potes, requiesce sub umbra. / Huc ipsi potum venient per prata juvenci
hic virides tenera praetexit harundine ripas / Mincius, eque sacra resonant examina quercu (1).
La situation de Mantoue, dans un large méandre de la rivière, a été très tôt exploitée pour assurer à la ville une position militaire forte: vue de la rive face au palais ducal, Mantoue apparaît presque comme une île… Nous ne nous attarderons pas sur les détails de la politique urbaine jusqu’à l’entrée en scène de la dynastie de Gonzague, en 1328 (avec l’aide des Della Scala, une famille que nous retrouverons à Vérone).
Une des librairies temporaires du "Festivlaettetratura", face à la cathédrale de Mantoue
Nous voici donc à Mantoue, mais notre arrivée a précisément lieu alors même que se déroule une grande manifestation autour du livre, le Festivaletteratura (cette année, du 9 au 13 septembre). À côté des multiples événements, rencontres et autres débats organisés dans les bâtiments historiques les plus remarquables (dont le charmant théâtre Bibiena), le festival est l’occasion d’ouvrir plusieurs grandes librairies temporaires, qui ne désemplissent pratiquement pas. Le Festivaletteratura est organisé par des bénévoles, il se tient depuis 1997, et plus de 135 000 visiteur y sont venus pour l’édition du vingtième anniversaire (2017). 
Mais le héros de Mantoue est évidemment Virgile, dont l’effigie en marbre rose de Vérone trônait depuis le début du XIIIe siècle sur une façade, puis à l’intérieur du Palazzo della Ragione, l’ancien palais communal devenu palais de justice (2). Le poète est représenté de face, en train d’écrire sur ce qui semble une tablette. Son buste couronné de laurier figure aussi dans les armoiries de la commune de Mantoue, et sur un certain nombre de ses médailles.
Virgile
Baptista Mantuanus

Parmi les autres bustes, signalons celui de Battista Spagnoli, prieur général des Carmes, décédé en 1516 à Mantoue, et tout particulièrement connu des spécialistes de la Renaissance (Baptista Mantuanus) non seulement comme auteur prolifique dans le domaine religieux, mais aussi pour certaines pièces de circonstances. Son très beau monument est en terre cuite, et a été réalisé au début du XVIe siècle (inv. 11699). 
La famille de Gonzague s’est donc imposée à Mantoue au début du XIVe siècle, et le moins que l'on puisse dire est qu'elle reste trèst attentive à conforter son pouvoir et à l'étendre. Les Gonzague s’allient d’une part aux plus grandes familles du Saint-Empire, mais aussi à la dynastie régnante de Ferrare –ville éloignée seulement de quelque quatre-vingts kilomètres: François II de Gonzague († 1502) épouse Isabelle d’Este († 1533), l'une des grandes figures de la Renaissance.
L’activité de la dynastie régnante sur le plan du mécénat est à tous égards exceptionnelle. Le palais ducal est un ensemble impressionnant construite du XIIIe au XVIe siècle, tandis que le Palazzo Te constitue un exemple exceptionnel de grande villa suburbaine élevée au début du XVIe siècle.Tout proche du Palazzo Te, la maison de Mantegna.
Après la disparition de la ligne directe des Gonzague (1627), puis de celle des Gonzague-Nevers, la ville et le duché passent en 1707-1708 aux Habsbourg, et se trouvent réunis à Milan. Marie-Thérèse y mène une politique analogue à celle conduite à Brera, en installant dans deux salles de l’ancienne résidence libérée par les Jésuites en 1773, une bibliothèque publique, dite Biblioteca Teresiana. La bibliothèque, liée à l’Académie des sciences et des belles lettres, rassemble un certain nombre de fonds spécifiques (ceux des Jésuites, de l’Académie, des Carmélites, etc.), des doubles de Vienne et de la Braidense, mais aussi des dons et des acquisitions. Les collections en seront encore notablement accrues à la suite de la fermeture d’un certain nombre de maisons religieuses. Elle est confiée, des origines à 1823, à la direction du préfet Leopoldo Volta, dont la bibliothèque personnelle est intégrée après son décès.
Salle ancienne de la Biblioteca Teresiana
De fait, la Lombardie possède un certain nombre de bibliothèques historiques, dont certaines des plus belles font l’objet d’un site Internet.Mais, après quelques jours passés à Mantoue, un agréable petit train omnibus nous amène à quelques dizaines de kilomètres au nord: c’est Vérone, et nous avons quitté la région Lombardie pour celle de Vénétie.

Au teatro Bibiena, une touriste admirative
Notes
(1) Notre cliché est tiré de l’édition donnée par Sweynheim et Pannartz à Rome en 1469 (GW M 49932), dans le superbe exemplaire de la Bibliothèque Sainte-Geneviève à Paris. L’ISTC ne signale que huit exemplaires connus à travers le monde, dont trois en France et deux en Italie (Florence et le Vatican).Le texte ici reproduit figure en réalité sur deux pages.
(2) L’original est aujourd’hui conservé au Palazzo di S. Sebastiano, dans les collections du Museo della città (inv. 11605).

Bibliographie
La Biblioteca Comunale Teresiana fra storia e futuro, réd. Cesare Guerra, Mantova, Publi Paolini, 2014.
La Tipografia a Mantova nel Quattrocento [catalogue d’exposition], réd. Andrea Canova, Pasquale Di Viesti, Mantova, Publi Paolini, 2014.
Le Materie dei libri. Le legature storiche della Biblioteca Teresiana [catalogue d’exposition], réd. Carlo Federici, Federico Macchi, Mantova, Publi Paolini, 2014.

samedi 21 septembre 2019

Excursion en Italie du nord (2)


La fortune de Milan ne provient pas, comme c’est souvent le cas, de sa position sur une grande voie d’eau, mais du contrôle exercé sur une plaine agricole particulièrement fertile, sur l’activité de la soie… et sur les débouchés de plusieurs itinéraires alpins majeurs –donc, des échanges commerciaux et financiers engageant toute l'Europe. À une cinquantaine de kilomètres au nord de la ville, le lac Majeur et le lac de Côme marquent en effet le terme des routes du Simplon (vers la vallée du Rhône), du Saint-Gothard (vers la Suisse centrale, Zurich et Bâle) et du Splügen (vers le Rhin supérieur).
Mais la beauté de leurs paysages et la douceur de leur climat ont aussi, dès l’époque romaine, fait de ces lacs un lieu privilégié de villégiature.
Cette position a des conséquences intéressantes pour l’historien du livre. À quelques kilomètres de la frontière, Lugano est la première ville de Suisse italienne à accueillir une imprimerie, en l’occurrence celle des Agnelli, dont l’activité est essentiellement tournée vers la diffusion en Lombardie (1746-1799). Le mouvement se poursuivra en s’amplifiant: c’est ainsi que, en 1817, Stendhal nous explique que la société milanaise –entendons, la «bonne société»– lit les nouveautés françaises directement en français, et que par suite les éventuelles traductions italiennes ne rencontrent qu’un succès médiocre. Comme le nouveau canton du Tessin appartient à la Confédération helvétique et qu’il ne connaît pas la censure, les imprimeurs de Lugano ne se font pas faute de contrefaire les titres parisiens, pour les diffuser en Lombardie autrichienne:
Illustration 2
On a traduit le Congrès de Vienne [de Dufour de Pradt, Paris, 1815], duquel l’on n’a pas vendu vingt exemplaire ; tout le monde achetait la contrefaçon française de Lugano…
Cette dernière est publiée sous la fausse adresse de Paris, mais avec l’indication de la véritable adresse (À Paris et à Lugan, chez François Veladini et Comp., 1816), et elle semble relativement rare. Signalons encore que Lugano est aussi adopté comme adresse fictive par des imprimeurs-libraires vénitiens… et revenons en notre début du XXIe siècle.
La magnifique ligne ferroviaire de la Bernina gagne la Valteline et les Alpes en desservant d’abord toute la rive orientale du lac de Côme, où le charmant bourg de Varenna constitue un centre très commode pour rayonner (ill. 2). Une simple traversée du lac amène à Bellagio, qui occupe un site mondialement connu. Le village de pêcheurs est devenu depuis le XVIIIe siècle un centre de villégiature et de tourisme. La présence de grandes familles très fortunées, entourées d’intellectuels et d’artistes, explique la construction à Bellagio d’une élégante bibliothèque municipale, aujourd’hui parfaitement restaurée (ill. 3).
Illustration 3
Au tout début du XIXe siècle, le comte Francesco Melzi d’Eril fait construire à Bellagio une villa, au-dessus du lac, avec un superbe parc: Melzi est successivement vice-président de la République italienne, puis chancelier du royaume, mais il comprend bientôt que l’unité de la péninsule ne figure pas à l’agenda de Paris, et il se tient de plus en plus volontiers en retrait jusqu’à son décès (1816). Stendhal le dira quelques mois plus tard: «Melzi vint pleurer la patrie dans la belle villa où j’écris» (1817). La bibliothèque Melzi sera plus tard dispersée à Milan.
Une deuxième brève traversée nous amène sur la rive ouest du lac, à Tremezzo, pour y visiter la Villa Carlotta: nous allons y retrouver une problématique inattendue en ces lieux, et qui intéresse aussi l’historien du livre, à savoir le rôle des petites capitales princières d’Allemagne au XIXe siècle. La villa en effet, après avoir appartenu à la famille milanaise des Clerici, est donnée par Marianne d’Orange-Nassau à sa fille, Charlotte de Prusse, à l’occasion du mariage de celle-ci avec le duc Georges (Georg) II de Saxe-Meiningen-Hildburghausen (1850). Le jeune homme a reçu une excellente formation, il est ancien étudiant des universités de Bonn et de Leipzig, et il se passionne pour l’histoire et l’histoire de l’art, pour le théâtre et pour la musique, ainsi que pour la botanique. Le théâtre de la cour de Meiningen jouit alors d’une renommée européenne. L'absence de rôle politique réel que peuvent désormais avoir ces petites principautés explique en partie l'investissement des élites dans les domaines artistiques et intellectuels.
Illustration 4
Après le décès précoce de sa jeune épouse, le duc séjourne volontiers dans son palais de la Villa Carlotta, dont il a supervisé les aménagements et où il invite artistes, écrivains et savants (1). La Villa conserve aujourd’hui une très belle collection de sculptures et d’objets d’art néo-classiques, mais on y découvre aussi les pièces où résidait le duc, notamment son bureau (ill. 4). Le mobilier, d’une élégante sobriété, est Jugendstil: il comprend entre autres un remarquable petit bureau (éclairé par une lampe à pétrole), et plusieurs meubles pour le rangement des usuels (ouvrages de botanique, et littérature allemande), dont le Konversations-Lexicon de Meyer. Rappelons que Joseph Meyer ouvre en 1828 à Hildburghausen sa maison d’édition du Bibliographisches Institut, et inaugure bientôt un programme orienté en partie vers les contrefaçons; dont le célèbre titre du Konversations Lexicon lancé par son collègue Brockhaus à Leipzig. Rien que de normal si le duc régnant utilise de préférence le titre du Bibliographisches Institut, même après le transfert de ce dernier à Leipzig.
C’est peu de dire, on le voit, que les lacs d’Italie du nord s’insèrent dans une géographie transnationale européenne...
[À suivre: Mantoue].

Note bibliographique
Herzog Georg II. von Sachsen-Meiningen und die Villa Carlotta [réd. Axel Schneider], Meiningen, Staatliche Museen, 1992. 

mercredi 18 septembre 2019

Excursion en Italie du nord (1)

Même si l’objet premier du voyage n’était pas celui de l’histoire du livre et des bibliothèques, le livre se rencontre souvent au cours de ces quelques jours de pérégrinations en Italie du Nord, en une agréable fin d’été. Notre première étape sera celle de Milan, où le savant libraire Antoine Augustin Renouard avait déjà, au début du XIXe siècle, exploité les richesses d’un certain nombre de bibliothèques, publiques ou non: l’Ambrosienne et la Braidense, mais aussi les collections de Francesco Reina, du comte Gaetano Melzi, du marquis Gian Giacomo Trivulzio, des comtes Fagnani Arese et Étienne de Méjan, ce dernier comme représentant du vice-roi d’Italie, Eugène de Beauharnais (1).
Nous commencerons notre promenade par la vénérable Bibliothèque Ambrosienne, toute proche de l’hôtel où nous sommes descendus, et dont le bâtiment ancien a été pour partie conservé (2). Nous sommes dans la perspective post-tridentine, lorsque le cardinal-archevêque Federico Borromeo (1564-1631) entreprend la construction d’un bâtiment (1602) pour abriter une bibliothèque publique (fondée en 1607), laquelle constituera l'un des premiers exemples de dispositif en «grande salle» observé en Europe après celui de l'Escorial. L’institution, inaugurée en 1609, est dédiée à la figure emblématique de l’Église milanaise, à savoir saint Ambroise: elle s’insère dans un ensemble constituant un véritable centre d’études et de recherches, avec le Collège des docteurs (1604), la Pinacothèque (1618) et l’Académie de dessin (1620). Les pièces les plus célèbres conservées à l’Ambrosienne le manuscrit de Virgile ayant appartenu à Pétrarque (et un temps déplacé à la Bibliothèque impériale de Paris), et le Codice atlantico de Léonard de Vinci…
Plus au nord, mais sans quitter le centre ancien, nous voici devant le complexe de Brera. L’ancien couvent est passé aux Jésuites en 1572, et le bâtiment est complètement restructuré en 1627-1628. Lorsque les Jésuites seront «détruits», en 1773, le complexe abritera conjointement l’Académie des Beaux Arts et celle des Sciences et Lettres, un observatoire, un jardin botanique… et une bibliothèque. Cette dernière avait été fondée en tant que bibliothèque publique trois années avant son déplacement à Brera: la grande salle dédiée à l’impératrice Marie-Thérèse d’Autriche est aménagée sur deux niveaux par Giuseppe Piermarini, l’architecte du théâtre de La Scala. Quant aux collections elles-mêmes, elles ont été considérablement enrichies à la suite des sécularisations opérées en Lombardie au tournant des XVIIIe et XIXe siècles.
Le bâtiment de Brera abrite aussi une très célèbre Pinacothèque, dont les origines sont liées à l’Académie –il s’agissait de réunir des modèles pour les élèves–, mais qui connaît un développement spectaculaire à l’époque napoléonienne. L’ensemble est ouvert au public à compter de 1809. Nous y rencontrons à plusieurs reprises une thématique touchant à l’histoire du livre, comme l’illustre la fresque de Bramante représentant «Héraclite et Démocrite» et réalisée en 1477 pour Gaspare Ambrogio Visconti, à la casa Panigarola
L'œuvre met en scène deux personnages emblématiques, l’un qui pleure (Héraclite) et l’autre qui sourit (Démocrite, qui serait dans le même temps un autoportrait de l’artiste). Devant les deux philosophes, sur une table, quelques livres ouverts, et une mappemonde, dont le dessin précis reflète l’état des connaissances une quinzaine d’années avant le voyage de Colomb. L’interprétation aujourd’hui admise serait que la fresque fait partie d’un ensemble plus vaste, illustrant les quatre éléments, et qu’elle symbolise la terre. Quant aux deux philosophes, ils mettraient en scène les deux attitudes contraires devant les vicissitudes de la vie, dans l’optique de s’en défendre et de recommander à l’homme la «Tempérance» (3).
Enfin, nous gagnons le Castello Sforzesco (la château des Sforza): l’imposante forteresse a été édifiée entre le XIIIe et la seconde moitié du XVe siècle, et elle devient la résidence des ducs de Milan à l’époque de Galéas Maria Sforza. Le Musée d’art ancien qui y est aujourd’hui abrité (avec d’autres institutions, dont la Biblioteca Trivulziana) conserve le monument funéraire sculpté par Bonino da Campione pour Bernabò Visconti († 1385). La figure du cavalier de marbre qui domine le monument est impressionnante, mais nous nous arrêterons à un détail du sarcophage, soit, sur l’un des petits côtés, la représentation des quatre évangélistes identifiables chacun par son animal symbolique. Les personnages se présentent de face, dans la position classique du maître à son pupitre, et ils sont en train d’écrire chacun sur un rotulus. Peut-être est-ce par souci de la symétrie que les positions se présentent en miroir, avec un scripteur droitier et un gaucher? 
Même s’il resterait beaucoup d’autres exemples à évoquer, qui mettent en scène le monde de l’écrit et du livre dans la capitale de la Lombardie (à la Pinacothèque ambrosienne, mais aussi à la basilique Saint-Ambroise, et dans nombre d'autres lieux), le séjour milanais s’achève, et il est temps de gagner les rives du lac de Côme, d’où nous irons ensuite à Mantoue.
[Billet suivant: le lac de Côme]

Notes
(1) A. A. Renouard, Annales de l'imprimerie des Alde, ou l'histoire des trois Manuce et de leurs éditions, tome III, À Paris, chez A.-A. Renouard, 1812. A. Coletto, «Vicende milanesi degli annali dei Manuzio di Renouard», dans Le Edizioni aldine della Biblioteca Nazionale Braidense, Milano, 1995, p. 27-30.
(2) Marie Lezowski, L’Abrégé du monde. Une histoire sociale de la bibliothèque Ambrosienne (v. 1590-v. 1660), Paris, Classiques Garnier, 2015 («Bibliothèque d’histoire de la Renaissance», 9).
(3) Marisa Dalai, Germano Mulazzani, «L’espace impossible de Bramante: étude sur le Cycle des hommes d’armes», dans Actes de la recherche en sciences sociales, 23 (1978), p. 37-50 (disponible en ligne sur Persée).