Dans la cour de l'université de Padoue |
Padoue, ville romaine, puis lombarde, est administrée par son évêque-comte de la fin du IXe siècle à la première moitié du XIIe siècle. En 1318, elle passe à la dynastie des Carrara, avant d’entrer sous la domination de Venise en 1406. Si l’ordinaire du lieu est de droit chancelier de l’université, celle-ci sera désormais prise en charge par l’administration de la Sérénissime, et confiée au collège des Riformatori dello studio di Padova. Dans le même temps, les représentants du patriciat vénitien occupent un certain nombre des postes les plus importants de la ville…
2- Le "Théâtre anatomique" de Padoue |
Padoue possède encore plusieurs autres bibliothèques historiques absolument remarquables. Le couvent des Franciscains, qui jouxte la monumentale basilique Saint-Antoine de Padoue (Il Santo) abrite ainsi une somptueuse bibliothèque (Biblioteca Antoniniana), fondée au XIIIe siècle, et aujourd’hui riche d’un fonds exceptionnel de manuscrits, de 200 incunables et de 3500 éditions du XVIe siècle. Si la porte extérieure reste relativement modeste, il faut la pousser pour découvrir avec étonnement l’impressionnante entrée intérieure, laquelle donne sur le cœur de la bibliothèque, la superbe salle historique du XVIIIe siècle (3: 3 clichés successifs).
Comme de très nombreuses villes de la péninsule, Padoue a encore une «académie», entendons une société savante: fondée en 1599, l’Académie des Ricovrati pendra en 1998 le nom, plus classique, d’Accademia Gallileana, et elle est aujourd’hui toujours abritée dans des locaux de l’ancien Palais Cararra. Sa bibliothèque est accessible au public, et comprend un riche fonds d’archives. Enfin, la Bibliothèque municipale (Biblioteca Civica) a été fondée beaucoup plus récemment (1839), mais sa richesse en fait un élément clé du patrimoine et de la mémoire de la ville.
Plus tard, Gregorio Barbarigo descend d’une grande famille vénitienne et fait des études de droit à Padoue (1655). Ordonné prêtre, il est nommé évêque de Bergame et cardinal, avant d’être transféré à Padoue. Il met en œuvre la réforme tridentine dans son diocèse, en donnant toute son attention au séminaire épiscopal, en fondant une imprimerie typographique et en créant une bibliothèque attachée au séminaire.
Padoue constituera le terme de nos excursions en direction de l’est –nous n’irons pas à Venise, distante d’une quarantaine de kilomètres mais désormais submergée aussi par l’afflux des touristes. Notre dernière halte sera, sur la route du retour, pour le lac Majeur et la station de Stresa, où nous retrouverons une dernière fois la famille des Borromée et la culture de la villegiatura...
Armoiries de Jacopo Zeno, évêque de Padoue |
Note bibliographique
François Dupuigrenet-Desroussilles, «L'università di Padova dal 1405 al Concilio di Trento», dans Storia della cultura veneta, vol. III/2, Vicenza, Neri Pozza, 1980, p. 607-647.
Tiziana Pesenti Marangon, La Biblioteca universitaria di Padova dalla sua istituzione alla fine della Repubblica veneta (1629-1797), Padova, Antenore, 1979.
G. Mariani Canova, «La miniatura a Padova nel tempo de Iacopo da Montagnana: l'attività di Antonio Maria da Villafora per Pietro Barozzi», dans Jacopo da Montagnana e la pittura padovana del secondo Quattrocento, Padova, Il Poligrafo, 2002, p. 261-284.
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