Biblioteca civica de Vérone, ouverte en 1892 |
Vérone est une ville très ancienne, dont la fortune vient certes de l'exploitation et du commerce des productions du plat-pays, mais aussi de sa situation comme pôle de voies de circulation très importantes. Avec ses affluents, le Val d’Adige contrôle en effet les routes vers l’Europe du nord. La plus fréquentée est celle du Brenner, le col le plus bas de toute la chaîne alpine (1371m), et qui débouche directement sur Innsbruck. Selon la saison, l'Adige est navigable dans son cours inférieur, de sorte que les marchandises qui l'empruntent peuvent circuler directement jusqu’à l'Adriatique.
Bien plus tard, la route du Brenner sera celle suivie par Goethe lors de son célèbre voyage d’Italie, en 1786 –même s’il l'abandonne à hauteur de Rovereto pour faire le détour par le lac de Garde. Enfin, dès 1867, on inaugure le chemin de fer du Brenner, tracé à ciel ouvert et constituant un des grands axes de circulation de l’empire des Habsbourg.
Mais nous reviendrons sur cette route du nord, et restons pour l’instant à Vérone. Si l’on note que la ville est protégée par un méandre accentué de l’Adige, on comprend tout l’intérêt stratégique de sa position. De longue date alliée de Rome, elle est pleinement intégrée à l’empire comme municipium au Ier siècle av. J.-C. Devenue un très important nœud de communication, elle dépasse 20 000 habitants au Ier siècle ap. J.-C. –les célèbres Arènes témoignent de cette expansion. Nous trouverons, au fil de la découverte de la ville ou dans les salles du Musée (au Castelvecchio), nombre de témoignages de l’époque romaine, comme les portes monumentales, les nombreuses inscriptions épigraphiques ou encore le matériel des scribes.
Le bâtiment de la Bibliothèque capitulaire |
Salle de la Bibliothèque capitulaire de Vérone |
Notre propos n’est évidemment pas de retracer ici l’histoire de Vérone. En 1258, le pouvoir y est pris par les Della Scala, fondateurs de la dynastie des Scaliger, et Cangrande Scaliger y attire dans son palais (actuelle préfecture) les auteurs et les artistes les plus célèbres, parmi lesquels Dante. La ville et son plat-pays passeront ensuite brièvement aux Visconti de Milan, puis à Venise au tout début du XVe siècle, et jusqu’à la fin de la Sérénissime… La visite du Castelvecchio est l’occasion de découvrir cette imposante forteresse élevée au XIVe siècle à la fois pour défendre Vérone, mais aussi pour servir de refuge à la famille Scaliger en cas de révolte – ce qui n’empêchera pas leur chute, quelques décennies plus tard. La forteresse abrite aujourd’hui un musée d’art et d’archéologie dont la présentation nous a semblé réellement remarquable.
Un manuscrit en fresque:le Tacionum sanitatis |
Histoire sainte en images |
Nous terminons notre promenade dans Vérone par la bibliothèque de la Ville, dont le bâtiment, ouvert au public en 1802, et toujours conservé, jouxte la bibliothèque moderne (cliché 1). Les collections sont d’une importance absolument considérable, comme en témoignent les seuls chiffres de 1200 incunables et de 8000 éditions du XVIe siècle. Il est vrai que nous sommes en Italie...Mais nous allons maintenant abandonner momentanément la grande route de la plaine, pour gagner le piémont alpin.
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