À l’occasion du quatrième centenaire de leur fondation, les Archives Vaticanes présentent du 29 février au 9 septembre 2012 une exposition absolument exceptionnelle, et qui intéressera entre autres l’historien du livre et de l’écrit.
Les Archives ont en effet été fondées par Paul V en 1612, soit à une époque où, après le concile de Trente, la papauté est très activement engagée dans une politique de reconquête catholique face à la Réforme, politique qui doit s’accompagner de l’actualisation de la doctrine de l’Église par rapport à la modernité et au mouvement des idées. Parallèlement, l’administration romaine est restructurée, avec notamment la mise en place des Congrégations (qui peuvent être assimilées à des ministères) sous le règne de Sixte-Quint. La création des Archives s’inscrit dans cette perspective de rationalisation administrative.
Pour ceux qui n’auront pas la chance de pouvoir visiter l’exposition à Rome (au Musée du Capitole), un remarquable catalogue a été édité:
Lux in arcana. L’Archivio Segreto Vaticano si rivela. IV Centenario dalla fondazione dell’Archivio Segreto Vaticano, Roma, Palombi & Partner, 2012. ISBN 978-88-6060-392-0
Il s’agit de la présentation commentée de plusieurs dizaines de documents, la plupart d’importance exceptionnelle, mais qui sont restés pratiquement inaccessibles des siècles durant.
Sommaire
Introduzione
Nel Palazzo dei Conservatori (Dans le Palais des conservateurs)
Il custode della memoria (Le gardien de la mémoire). On remarque dans cette section la bulle «Inter cetera», de 1493, par laquelle Alexandre VI donne les terres nouvellement découvertes ou à découvrir au roi d’Espagne, mais aussi les actes du procès de Galilée ou encore l’Édit de Worms contre Luther (1521).
Tiara e corona (Tiare et couronne). Les archivistes et les historiens du Moyen Âge seront particulièrement intéressés par la «Fausse donation de Constantin» (754), sur laquelle est censé se fonder le pouvoir temporel de la papauté, mais dont l’authenticité a été mise en cause dès le XVe siècle: Nicolas de Cuse pensait que le document était un faux, ce que Lorenzo Valla a démontré. D’autres pièces illustrent les rapports de la papauté et des puissances temporelles, parmi lesquelles, pour ce qui regarde la France, l’original du Concordat de 1801 (mais aussi la reddition des troupes pontificales en 1870, et les Accords du Latran de 1929).
Nel segreto del conclave (Dans le secret du conclave): différentes pièces remarquables sur le lieu du secret par excellence, les conclaves.
Sante, regine e cortigiane (Saintes, reines et courtisanes), dont une lettre de Lucrèce Borgia à son père, le pape Alexandre VI...
La riflessione e il dialogo (La réflexion et le dialogue), dont des pièces relatives au rapprochement des Églises, ou encore à l’organisation des conciles de Trente et de Vatican II.
Eretici, crociati e cavalieri (Hérétiques, croisés et chevaliers): parmi d'autres documents, la bulle «Decet Romanum Pontificem» par laquelle Léon X excommunie Luther (1521); des pièces relatives à Giordano Bruno; la lettre de Jean Sobieski annonçant à Innocent XI la levée du siège de Vienne par les Turcs (1683); ou encore le dossier du procès des Templiers en France.
L’oro e l’inchiostro (L’or et l’encre): Bartolomeo Platina, premier bibliothèque de la nouvelle Bibliothèque pontificale, achève en 1480 le Liber privilegiorum Romanae Ecclesiae, dans lequel sont copiés plus de 400 documents relatifs aux droits de l’Église (cliché ci-dessus).
Scienziati, filosofi e inventori (Scientifiques, philosophes et inventeurs). Cette section intéresse l’histoire des idées, avec des documents concernant Copernic, Érasme ou encore Voltaire.
Nel Palazzo Clementino Caffarelli (Au Palais Clementino Caffarelli).
I segni del potere (Les signes du pouvoir), ou une sigillographie spectaculaire.
Il «periodo chiuso» (La «période de fermeture»): pièces relatives aux événements de la Seconde Guerre mondiale.
Compléments : Profili biografici, Glossario, Bibliografia, Referenze iconografiche, etc.
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