L'horloge, symbole de la ville |
Cette position géographique peut expliquer comment les premières presses de la région tournent non pas à Sens ou à Auxerre, mais dans la petite ville de Chablis, à une quinzaine de kilomètres. Chablis est une enclave du comté de Champagne, mais elle appartient aussi à l’abbaye Saint-Martin de Tours, depuis l’époque où les moines s’y sont repliés pour se mettre à l’abri des incursions normandes. La collégiale bénédictine de Saint-Martin abrite une école réputée, où ont peut-être été formés certains membres de la famille Le Rouge. On sait que les Le Rouge sont liés à Troyes comme à Paris, mais c’est Pierre Le Rouge qui, en 1478, fait «gémir» les presses de Chablis –et la petite ville est ainsi la quatrième du royaume à accueillir l’art nouveau. Le Rouge donnera en 1483 le premier Bréviaire imprimé d’Auxerre et, peut-être, des Heures de Tours en 1485-146 (d’après l’ISTC, avec le seul exemplaire connu conservé à Varsovie), avant de venir à Paris.
Non loin de l'horloge, la maison Fournier |
Séance de travail à Auxerre... sur les livres |
Dans l’orbite de l’évêché, nous trouvons encore la célèbre famille des Fournier, imprimeurs, libraires et surtout graveurs et fondeurs de caractères. Michel François Fournier est imprimeur à Auxerre à compter de 1742, où il travaille pour la ville et pour l’évêché –même si une partie importante de sa notoriété vient de ce que son atelier accueille, en 1751, le jeune Nicolas Rétif de La Bretonne, venu de son village de Sacy pour y faire l’apprentissage d’imprimerie. Bien d'autres ouvrages ont été présentés à l'occasion de la séance foraine de la conférence d'Histoire et civilisation du livre, tenue à Auxerre le 6 juin dernier. Un grand merci à toutes celles et à tous ceux qui ont fait le succès de la journée!
On doit écrire Rétif de la Bretonne et non Rétif de La Bretonne.
RépondreSupprimerC'est au bas de son acte de mariage du 22 avril 1760 que Nicolas signa pour la première fois "Restif" [sic] ; en 1767, il signa "M. de la Bretone" [sic], du nom de la ferme que ses parents avaient acheté à Sacy en 1740 ; et c'est en 1769 qu'il décida de devenir "Rétif de la Bretonne" [sic].
Amusante remarque : "On doit ..." alors que l'auteur lui-même était empreint d'un certain relativisme au sujet de son nom !
RépondreSupprimerHeureusement que le ridicule ne tue pas...
Le ridicule ne tue que les anonymes.
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