dimanche 20 décembre 2020

Nouvelle publication

Le Siècle de Labrouste. Un élève, un ami, un maître,
éd. Jean-Philippe Garric, Marc Le Cœur,
Paris, Éditions des Cendres, 2020,
284 p., ill.
ISBN 978-2-86742-297-3

Voici les Actes d’un colloque tenu à Paris en 2012, et consacré à «Labrouste et son temps». Il semblera paradoxal à l’historien du livre que les deux réalisations emblématiques de Labrouste, à savoir la Bibliothèque Sainte-Geneviève et la Bibliothèque impériale, ne figurent qu’à l’arrière-plan du présent volume. Mais la théorie des contributions lui permettra d’enrichir sa connaissance de l’architecte en pénétrant des milieux qui lui sont sans doute moins familiers –la villa Médicis, l’atelier, le maître et ceux qui l’entourent, sans oublier l’Institut de France.
Le plan du volume suit, en trois parties, la biographie de Labrouste (1801-1875). D’abord, les années de formation, où l’on retrouvera notamment le volet de la problématique patrimoniale, voire archéologique, entre l’intérêt pour les Étrusques, le travail sur le forum romain et celui sur Paestum. La seconde partie est celle de la carrière: alors que le jeune architecte est attaché à la Commission des monuments historiques, il retrouve la question du patrimoine, à propos notamment de la restauration de la collégiale de Mantes. La dernière partie est consacrée au «maître» et à son héritage.
Nous apprécions tout particulièrement, il va de soi, les passages où les bibliothèques apparaissent, même plus ou moins fugitivement: p. 10 et 141 (la salle de lecture de la BN), p. 29 (les «berceaux métalliques» de Sainte-Geneviève), ou encore p. 177 (les ornements de cette même bibliothèque). À l’automne 1857, et en prélude à ses travaux parisiens, Labrouste passe quelques jours à Londres, pour y découvrir la nouvelle bibliothèque du British Museum (p. 258). Mais nous retrouvons aussi, au passage, des personnalités connues, comme celle de Louis Fould, frère du ministre d’État (Louis Fould et son hôtel, p. 187 et 190) (1). Ajoutons qu'il n'est pas utile de signaler la parfaite venue d'un volume publié par les Éditions des Cendres... mais qu'il n'y a évidemment aucune raison de se priver de ce plaisir.

Sommaire

Introduction. Un élève, un ami, un maître, par Jean-Philippe Garric et Marc Le Cœur
Les années de formation
De maître à élève: Augustin Nicolas Caristie et Henri Labrouste. Correspondance, 1822-1826, pat Marie-Agnès Gilot
Henri Labrouste, l’Étrusque. De l’Antiquité rêvée à l’archéologie, par Natacha Lubtchansky
Le progrès vers le primitif: le mémoire de Labrouste sur Paestum en perspective, par Sigrid de Jong
Le monument à La Pérouse : Labrouste et le topos d’un tombeau face à la mer, par Jean-Philippe Garric
L’œuvre dans son époque
Labrouste et la prison, par Caroline Soppelsa
«Que nos constructions conservent le caractère d’étais». Labrouste, architecte attaché à la Commission des monuments historiques, par Corinne Bélier
Le monument funéraire comme paradigme du rapport au passé chez Labrouste, par Martin Bressani et Marc Grignon
Guillaume Abel Blouet et Labrouste, regards croisés, par Fabienne Doulat
«Un art nouveau complet». On Simon Claude Constant-Dufeux’s Project for a Chamber of Deputies, par Ralph Ghoche
Labrouste en partage
«Mon cher maître et ami…» Parcours croisés de Labrouste et de ses élèves, par Marc Le Cœur
Entre Labrouste et Viollet-le-Duc, Gustave Klotz architecte de l’œuvre Notre-Dame à Strasbourg, par Hervé Doucet
Labrouste dans la généalogie des maîtres. Voies divergentes du rationalisme et conflits de mémoire académique dans la rénovation de l’enseignement de l’architecture à la fin du XIXe siècle, par Guy Lambert
Le rationalisme des enfants de Labrouste, par Estelle Thibault
Chronologie
Bibliographie
Index nominum

Note
(1) Frédéric Barbier, Finance et politique: la dynastie des Fould, XVIIIe-XXe siècle, Paris, Armand Colin, 1991.

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