dimanche 22 mars 2020

Une exposition virtuelle d'histoire du livre sur l'agronomie

Pierre de Crescens, Le Livre des prouffits champestres, Lyon, 1539 (© BmLyon)
En ces temps d’expositions virtuelles, je voudrais vous signaler celle que la Bibliothèque de Lyon (Part-Dieu) a consacré au
«Ménage des champs: du savoir agricole antique aux livres d’agriculture de la Renaissance».
Le site Internet de l’exposition est accessible ici:
https://www.bm-lyon.fr/expositions-en-ligne/agriculture_antique_renaissance/
Vous verrez que la présentation se décline en cinq thèmes principaux, qui tous intéressent l’historien du livre et de sa civilisation:
1- Transmettre le savoir agricole antique: la constitution d’un corpus (les Scriptores rei rusticae); les manuscrits; les premiers imprimés (à partir de 1472); la philologie des XVe et XVIe siècles (la problématique de la «mise en livre» apparaît notamment sous cette rubrique).
2- Traduire (à travers l’exemple du De re rustica de Columelle, traduit en allemand à la fin du XVe siècle, et en français au XVIe).
3- Créer: de nouveaux textes sont rédigés, sur le modèle des Anciens, à partir du XVIe siècle, et publiés le plus souvent en langue vernaculaire. L’Agriculture et maison rustique, donnée par Charles Estienne en 1564, s’impose rapidement comme un classique à travers toute l’Europe, jusqu’au renouvellement de l’époque des Lumières.
4- Enquêter: la connaissance agronomique à la croisée des savoirs. Il s’agit d’abord des «herbes» et des Herbiers (nous touchons aussi à la médecine), puis de la constitution d’un savoir botanique et agronomique spécialisé, des outils (serpes, etc.) et des pratiques. Cette quatrième section aborde notamment la problématique de l’iconographie.
5- Lire et pratiquer: les livres d’agronomie sont d’abord utilisés pour la pratique, et l’examen de leurs particularités d’exemplaires informe sur la typologie de leurs publics et de leurs lecteurs, et sur les usages que ceux-ci en font. La Bibliothèque de Lyon a reçu la collection de Mathieu Bonafous (1793-1852), soit 57 manuscrits et 5600 imprimés traitant notamment d’agronomie et de botanique.
Terminons en félicitant nos collègues pour cette réalisation réellement très aboutie, et en reprenant la présentation de l’exposition faite par le responsable du Fonds ancien de la bibliothèque de Lyon, lié au projet:
«Réalisée dans le cadre du projet AgroCCol, cette exposition prend appui sur les livres d’agronomie conservés à la bibliothèque municipale de Lyon. Elle recourt également à des documents extérieurs (manuscrits médiévaux ou modernes, livres imprimés, films). Elle montre comment les écrits des agronomes de l’Antiquité ont influencé l’œuvre des auteurs de la fin du Moyen Âge et de la Renaissance (transmission, traduction, création). Elle explore la manière dont le savoir agronomique s’est construit à travers les siècles et l’apport des études modernes et contemporaines (philologie, archéologie…) pour la connaissance des pratiques agricoles de l’Antiquité. Enfin, cette exposition virtuelle aborde la question de la lecture des livres d’agriculture et de leur impact sur les pratiques culturales».
Bref, promenez-vous dans les livres, et profitez-en pour vous promener, même si virtuellement, au jardin ou dans la campagne. Vous pouvez aussi, bien sûr, profiter de cette étrange période de confinement (en Europe notamment) pour vous promener dans le blog, où plus de 800 billets relatifs à l’histoire du livre ont été publiés depuis dix ans (on peut utiliser la fonction "Recherche" ou les mots-clés figurant dans la colonne de droite, par ex. "Agriculture", ). N'hésitez pas à intervenir, à donner votre avis, à compléter, à corriger et à informer les autres lecteurs...
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