Le samedi 13 novembre est une journée où (tout arrive!) nous abandonnons livres et bibliothèques, pour nous consacrer à la découverte de la Transyl- vanie des paysages et des petites villes historiques appartenant aux diverses confessions que l'on rencontre dans le pays - calvinistes, catholiques, luthériens, orthodoxes, uniates, etc.
Après un dîner dans l’ancienne poudrerie de la citadelle reconvertie en restaurant et une nuit reposante à l’hôtel Parc, nous quittons Alba Julia de bon matin par la route du Nord (N 1). La route remonte la large vallée de la Mureș, où le paysage de hauts plateaux apparaît très dénudé. La forêt a été exploitée de manière sauvage à l'époque de Ceaucescu, de sorte que nous nous demandons si elle aurait été alors pratiquement détruite, ou si le paysage naturel est plutôt celui de prairies et de landes que nous avons sous les yeux.
Une première étape nous fait découvrir l’ancienne église fortifiée d’Aiud (Nagyenyed / Straßburg), devenue temple calviniste (cliché 1). L'église surprend par la présence d’une petite enceinte qui permettait à la population de s’abriter en cas de danger. À l'inverse de ce que nous désignons en France sous le terme d’église fortifiée, cette disposition s’apparente plus à celle d’un petit château-fort dont l’église serait le donjon. Face au temple, le collège calviniste impressionne par l’ampleur de ses bâtiments du XVIIIe siècle. Il a été restitué à l’Église, de sorte qu'il fonctionne à nouveau aujourd’hui en tant qu'un établissement d’enseignement d'ailleurs réputé.
À Turda, nous bifurquons franchement par la route 75 vers l’Ouest et vers la montagne. Peu après, par une petite route de traverse (107M), c’est le village de Torockó, dont le nom allemand (Eisenmarkt, roum. Rimetea) dit bien l’activité: il s’agit d’une communauté majoritairement hongroise et surtout étroitement liée à l’exploitation minière de la région. Le site magnifique fait penser à certains paysages des Cévennes, et le village, pratiquement préservé aujourd’hui, avec ses petites maisons blanches traditionnelles (cliché 2), intègre pourtant un médiocre immeuble de style communiste et une nouvelle et rutilante église orthodoxe qui déparent quelque peu l’ensemble... Un grand lavoir sert à la fourniture d'eau potable, et il est toujours utilisé comme lavoir. Internet abrite un certain nombre de sites intéressants et bien illustrés sur Torockó (exemple), mais la plupart sont en hongrois et malheureusement sans traduction.
Après Torockó, nous reprenons la route 75 le long de la rivière Aries jusqu’à Câmpeni, dans un très beau paysage de moyennes montagnes. C’est à Câmpeni que nous bifurquons vers le Nord, par une route non revêtue (route 108), qui ressemble souvent plutôt à une piste et qui va nous conduire à travers le massif du Gyalu (Motzenland). Une quantité de très petites scieries témoigne de l’exploitation des superbes forêts (cliché 3), mais bientôt il n’y a pratiquement plus personne, et on ne rencontre que de minuscules bourgades dont on imagine l’isolement par temps de neige et en hiver.
Mais pour l'heure il fait très beau, de sorte que la route empierrée reste praticable malgré le ravinement. Comme partout dans la région, une bonne partie des transports de proximité se fait grâce à de petits chariots en longueur tirés par des chevaux ou, parfois, par une solide paire de bœufs.
Il y a quelques années encore, avant le "changement" (c'est-à-dire la chute du régime Ceaucescu), il n'y avait pas l'électricité, mais même aujourd'hui on a le sentiment de se trouver face à une société rurale dont certains caractères se rencontraient encore en France dans les années 50 ou 60, mais qui a aujourd'hui complètement disparu...
À proximité du lac de Belis, nous sommes dans le département de Cluj. Huedin (Bánffyhunyad), où nous retrouvons la N. 1, possède une très belle église calviniste, qui a conservé son style d’origine avec plafond à caissons décorés du XVIe siècle (cliché 4).
Pourtant, la ville se fait aussi remarquer par ses stupéfiantes maisons construites par les chefs des communautés tziganes (les fameux Roms), et qui ne sont pour la plupart pas terminées (cliché 5).
Au-delà de Huedin, c’est la vallée de la Criș rapide (Schnelle Kreisch), avant qu’un petit col (Király hágó) ne nous fasse déboucher sur la plaine : nous traversons Oradea (Nagyvarad / Großwardein), admirant au passage sa cathédrale impressionnante et ses anciennes maisons de chanoines, et passons la frontière hongroise. Je prends le train à 18h27 à Szolnok, après avoir à nouveau traversé la Tisza (et donc en Cistibisquie!), pour Budapest Keleti, où je change pour Munich et Paris, et, après une excellente nuit en sleeping, je suis très confortablement Gare de l'Est le lendemain dimanche à 12h34.
Quelques autres clichés sur la Hongrie et la Transylvanie.
Après un dîner dans l’ancienne poudrerie de la citadelle reconvertie en restaurant et une nuit reposante à l’hôtel Parc, nous quittons Alba Julia de bon matin par la route du Nord (N 1). La route remonte la large vallée de la Mureș, où le paysage de hauts plateaux apparaît très dénudé. La forêt a été exploitée de manière sauvage à l'époque de Ceaucescu, de sorte que nous nous demandons si elle aurait été alors pratiquement détruite, ou si le paysage naturel est plutôt celui de prairies et de landes que nous avons sous les yeux.
Une première étape nous fait découvrir l’ancienne église fortifiée d’Aiud (Nagyenyed / Straßburg), devenue temple calviniste (cliché 1). L'église surprend par la présence d’une petite enceinte qui permettait à la population de s’abriter en cas de danger. À l'inverse de ce que nous désignons en France sous le terme d’église fortifiée, cette disposition s’apparente plus à celle d’un petit château-fort dont l’église serait le donjon. Face au temple, le collège calviniste impressionne par l’ampleur de ses bâtiments du XVIIIe siècle. Il a été restitué à l’Église, de sorte qu'il fonctionne à nouveau aujourd’hui en tant qu'un établissement d’enseignement d'ailleurs réputé.
À Turda, nous bifurquons franchement par la route 75 vers l’Ouest et vers la montagne. Peu après, par une petite route de traverse (107M), c’est le village de Torockó, dont le nom allemand (Eisenmarkt, roum. Rimetea) dit bien l’activité: il s’agit d’une communauté majoritairement hongroise et surtout étroitement liée à l’exploitation minière de la région. Le site magnifique fait penser à certains paysages des Cévennes, et le village, pratiquement préservé aujourd’hui, avec ses petites maisons blanches traditionnelles (cliché 2), intègre pourtant un médiocre immeuble de style communiste et une nouvelle et rutilante église orthodoxe qui déparent quelque peu l’ensemble... Un grand lavoir sert à la fourniture d'eau potable, et il est toujours utilisé comme lavoir. Internet abrite un certain nombre de sites intéressants et bien illustrés sur Torockó (exemple), mais la plupart sont en hongrois et malheureusement sans traduction.
Après Torockó, nous reprenons la route 75 le long de la rivière Aries jusqu’à Câmpeni, dans un très beau paysage de moyennes montagnes. C’est à Câmpeni que nous bifurquons vers le Nord, par une route non revêtue (route 108), qui ressemble souvent plutôt à une piste et qui va nous conduire à travers le massif du Gyalu (Motzenland). Une quantité de très petites scieries témoigne de l’exploitation des superbes forêts (cliché 3), mais bientôt il n’y a pratiquement plus personne, et on ne rencontre que de minuscules bourgades dont on imagine l’isolement par temps de neige et en hiver.
Mais pour l'heure il fait très beau, de sorte que la route empierrée reste praticable malgré le ravinement. Comme partout dans la région, une bonne partie des transports de proximité se fait grâce à de petits chariots en longueur tirés par des chevaux ou, parfois, par une solide paire de bœufs.
Il y a quelques années encore, avant le "changement" (c'est-à-dire la chute du régime Ceaucescu), il n'y avait pas l'électricité, mais même aujourd'hui on a le sentiment de se trouver face à une société rurale dont certains caractères se rencontraient encore en France dans les années 50 ou 60, mais qui a aujourd'hui complètement disparu...
À proximité du lac de Belis, nous sommes dans le département de Cluj. Huedin (Bánffyhunyad), où nous retrouvons la N. 1, possède une très belle église calviniste, qui a conservé son style d’origine avec plafond à caissons décorés du XVIe siècle (cliché 4).
Pourtant, la ville se fait aussi remarquer par ses stupéfiantes maisons construites par les chefs des communautés tziganes (les fameux Roms), et qui ne sont pour la plupart pas terminées (cliché 5).
Au-delà de Huedin, c’est la vallée de la Criș rapide (Schnelle Kreisch), avant qu’un petit col (Király hágó) ne nous fasse déboucher sur la plaine : nous traversons Oradea (Nagyvarad / Großwardein), admirant au passage sa cathédrale impressionnante et ses anciennes maisons de chanoines, et passons la frontière hongroise. Je prends le train à 18h27 à Szolnok, après avoir à nouveau traversé la Tisza (et donc en Cistibisquie!), pour Budapest Keleti, où je change pour Munich et Paris, et, après une excellente nuit en sleeping, je suis très confortablement Gare de l'Est le lendemain dimanche à 12h34.
Quelques autres clichés sur la Hongrie et la Transylvanie.
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