Après un dîner dans l’ancienne poudrerie de la citadelle reconvertie en restaurant et une nuit reposante à l’hôtel Parc, nous quittons Alba Julia de bon matin par la route du Nord (N 1). La route remonte la large vallée de la Mureș, où le paysage de hauts plateaux apparaît très dénudé. La forêt a été exploitée de manière sauvage à l'époque de Ceaucescu, de sorte que nous nous demandons si elle aurait été alors pratiquement détruite, ou si le paysage naturel est plutôt celui de prairies et de landes que nous avons sous les yeux.
Une première étape nous fait découvrir l’ancienne église fortifiée d’Aiud (Nagyenyed / Straßburg), devenue temple calviniste (cliché 1). L'église surprend par la présence d’une petite enceinte qui permettait à la population de s’abriter en cas de danger. À l'inverse de ce que nous désignons en France sous le terme d’église fortifiée, cette disposition s’apparente plus à celle d’un petit château-fort dont l’église serait le donjon. Face au temple, le collège calviniste impressionne par l’ampleur de ses bâtiments du XVIIIe siècle. Il a été restitué à l’Église, de sorte qu'il fonctionne à nouveau aujourd’hui en tant qu'un établissement d’enseignement d'ailleurs réputé.
Après Torockó, nous reprenons la route 75 le long de la rivière Aries jusqu’à Câmpeni, dans un très beau paysage de moyennes montagnes. C’est à Câmpeni que nous bifurquons vers le Nord, par une route non revêtue (route 108), qui ressemble souvent plutôt à une piste et qui va nous conduire à travers le massif du Gyalu (Motzenland). Une quantité de très petites scieries témoigne de l’exploitation des superbes forêts (cliché 3), mais bientôt il n’y a pratiquement plus personne, et on ne rencontre que de minuscules bourgades dont on imagine l’isolement par temps de neige et en hiver.
À proximité du lac de Belis, nous sommes dans le département de Cluj. Huedin (Bánffyhunyad), où nous retrouvons la N. 1, possède une très belle église calviniste, qui a conservé son style d’origine avec plafond à caissons décorés du XVIe siècle (cliché 4).
Pourtant, la ville se fait aussi remarquer par ses stupéfiantes maisons construites par les chefs des communautés tziganes (les fameux Roms), et qui ne sont pour la plupart pas terminées (cliché 5).
Au-delà de Huedin, c’est la vallée de la Criș rapide (Schnelle Kreisch), avant qu’un petit col (Király hágó) ne nous fasse déboucher sur la plaine : nous traversons Oradea (Nagyvarad / Großwardein), admirant au passage sa cathédrale impressionnante et ses anciennes maisons de chanoines, et passons la frontière hongroise. Je prends le train à 18h27 à Szolnok, après avoir à nouveau traversé la Tisza (et donc en Cistibisquie!), pour Budapest Keleti, où je change pour Munich et Paris, et, après une excellente nuit en sleeping, je suis très confortablement Gare de l'Est le lendemain dimanche à 12h34.
Quelques autres clichés sur la Hongrie et la Transylvanie.
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