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mercredi 21 avril 2021

Translittération (1)

La translittération décrit une opération qui porte sur l’écriture elle-même: il s’agit de remplacer un système d’écriture par un autre, par ex. en transcrivant sous une forme cursive une inscription épigraphique. La métamorphose peut être plus radicale, lorsque l’on adopte un nouveau système d’écriture pour une langue existant déjà sous forme écrite: ce sera doublement le cas du turc, qui utilise d’abord l’alphabet arabe, alors que celui-ci n’est pas le mieux adapté à la phonétique turque. En 1928, Atatürk fait procéder à une réforme de l’écriture, qui impose l’emploi de l’alphabet latin et qui fait le choix de l’orthographe phonétique (fotograf, tünel, etc.).
Les historiens du livre aussi sont familiers du processus de translittération, qui concerne dans leur cas la substitution d’un support à un autre, et en particulier le remplacement du rouleau (volumen) sur papyrus par le livre en cahiers (codex) sur parchemin, remplacement à peu près généralisé en Europe au IVe siècle. Quatre siècles plus tard, la réforme carolingienne ne marque pas un nouveau changement de support: nous restons sur le principe du codex, même si le format change (le modèle tend à devenir celui d’un format carré). En revanche, comme on sait, la nouvelle écriture, dite minuscule caroline, est imposée en quelques décennies à partir du palais d’Aix-la-Chapelle, et des grands scriptoria de Corbie et de Tours.
Le deuxième temps fort de mutation est constitué, dans le domaine de l'histoire du livre, par l’invention de la typographie en caractères mobiles, à partir du milieu du XVe siècle, tandis que le passage aux nouveaux médias marquera, peut-être, la troisième mutation majeure. Bien évidemment, on ne recopie pas sur les nouveaux supports tous les contenus anciens mais on se concentrera, en fonction des moyens disponibles, sur les textes auxquels on accorde plus de valeur ou dont on estime avoir plus besoin. Les autres sont négligés, et cet abandon prélude à leur destruction.
Certains domaines de la connaissance supposeront d’introduire, au fil des siècles, des dispositifs particuliers, par ex. pour insérer des jeux d’équations algébriques dans des formes typographiques. Pourtant, il est un domaine spécifique qui permet de mieux démonter le schéma de la translittération et de mieux percevoir certaines conséquences du phénomène sur le plan socio-culturel: il s’agit de la musique, dont l’écriture doit associer la portée, la hauteur de la note et sa longueur, outre, le cas échéant, un certain nombre de signes particuliers (#, ♭, etc.). La logique typographique ne s’adapte pas à la notation musicale, pour laquelle la solution reste d’abord la copie, puis la gravure sur bois ou en taille douce. Les inconvénients de la gravure sont connus, notamment l’impossibilité de modifier ou de corriger, et son coût relativement élevé, mais une reconfiguration radicale apparaît avec l’invention de la lithographie: grâce à la lithographie, il est possible de dessiner directement sur la pierre la page musicale dans son ensemble, partition et notation, et on pourra dès lors la reproduire très facilement. Les coûts sont d’autant plus réduits que la pierre peut le cas échéant être lavée, donc réutilisée pour un autre travail.
Mais, dans l’immédiat, c’est «l’âge d’or» des copistes de musique, et Sylvie Mamy souligne avec raison le fait que les grands compositeurs italiens de l’époque des Lumières ne connaissent que très mal les travaux de leurs contemporains, parce que ceux-ci ne sont pas diffusés. Même avec la lithographie, l’édition, les transcriptions et les adaptations ne sont réalisées qu’après coup –entendons, après les premières représentations publiques, pour lesquelles, s’agissant de pièces faisant intervenir un orchestre, c’est encore le règne de la copie qui se poursuit. Les archives de l’Opéra de Paris témoignent d’ailleurs de la présence dans les rôles du personnel, sous la monarchie de Juillet, d’un groupe de copistes et de leur chef, lesquels sont responsables de la mise au net des partitions pour les différents pupitres. Bien évidemment, les copistes spécialisés peuvent aussi travailler au coup par coup pour des amateurs, désireux par exemple d’exécuter en privé telle ou telle aria entendue sur la scène.
La diffusion de la pratique musicale privée (et celle du piano droit) bouleversent cette économie dans les premières décennies du XIXe siècle, et des maisons d’édition spécialisées s’appuient sur la conjoncture montante pour assurer leur développement. La musique devient en effet aussi alors à l’origine de tout un domaine spécifique d’écriture et de réécriture, d’adaptation et de transcription pour le piano, qui permettra aux amateurs qui ne peuvent pas venir au spectacle de se familiariser avec une certaine composition ou avec ses thèmes principaux. Les séries de partitions publiées sous la forme de cahiers par les grands éditeurs spécialisés constituent des collections gigantesques et font la fortune de maisons industrielles à Paris comme à Bruxelles ou à Leipzig. Les grandes séries éditoriales compteront à terme plusieurs centaines, voire des milliers de numéros. À Leipzig à partir de 1755, Breitkopf et Härtel mettent sur pieds une imprimerie de référence, à laquelle est jointe une maison d’édition en partie spécialisée dans la musique et qui fera un très large appel à la lithographie à partir de la première moitié du XIXe siècle : elle est alors l’une des principales d’Europe.

Arrêtons-nous pourtant sur un exemple parisien. Moritz (Maurice) Schlesinger (1798-1871) est le fils d’un libraire de Berlin spécialisé dans la musique (il publie le Berliner allg. musikalische Zeitung et est l’éditeur de Weber). Il vient à Paris (comme hussard de Brandebourg!) en 1815, et s’y installe, travaillant d’abord à la librairie internationale de Martin Bossange. En 1822, Schlesinger fonde sa propre maison, 13 quai Malaquais, avant de traverser la Seine pour se transporter quelques mois plus tard rue de Richelieu. Fondateur de la Gazette musicale en 1834 (Débats, 27 févr. et stt 5 déc. 1835), Il passe des commandes pour des arrangements et autres réductions devant permettre à chaque amateur de s’approprier les motifs des pièces les plus célèbres, et il s’adresse pour ce faire à des musiciens débutants: Le Dilettante d'Avignon est l’une des premières pièces de Fromental Halévy, donnée en 1828. L’éditeur commande à Henry Lemoyne un arrangement pour piano qui puisse être utilisé pour les danses de salon. Wagner lui-même travaillera comme petite main chez lui, précisément sur des partitions de Halévy (Le Figaro, 21 fév. 1861).
Mais Schlesinger est un personnage ambigu, avec lequel les compositeurs ont des relations parfois… houleuses, et les procès ne manquent pas. Ce redoutable négociateur et homme d’affaires, qui traite de tout (rue de Richelieu, on peut souscrire ou s’abonner, mais aussi prendre des billets, etc.) peut se muer en maître de maison attachant et ouvert (son salon est l’un des plus en vogue de la capitale). Pour Flaubert, il
tenait le milieu entre l’artiste et le commis-voyageur; il était orné de moustaches; il fumait intrépidement; il était vif, bon garçon, amical; il ne méprisait point la table (…). Il était venu [à Trouville] dans sa chaise de poste, avec son chien, sa femme, son enfant, et vingt-cinq bouteilles de vin du Rhin.
Il est vrai que le jeune Flaubert est tombé follement amoureux de Madame Schlesinger (1810-1888, mariée en deuxièmes noces avec Schlesinger en 1840), et qu’il se rappellera de la figure de son mari au moment de présenter Monsieur Arnoux, dans L'Éducation sentimentale… Mais pour d’autres, chez qui les sentiments ne sont pas les mêmes, Schlesinger n’est qu’un «foutu drôle» (Franz Liszt), avant tout attentif à tirer un maximum de son écurie de compositeurs.
C’est bien, en définitive, l’invention de la lithographie et l’essor de l’économie des médias qui rendront possible d’atteindre, pour telle œuvre ou tel auteur, un retentissement et des rentrées financières jusque-là inconnus. Bien évidemment, le processus de reclassement est plus que jamais à l’œuvre: les collections nouvelles publiées par la lithographie ne reprennent pas de manière exhaustive l’ensemble du corpus préexistant; a contrario, elles sont aussi à l’origine de l’écriture de très nombreuses petites pièces répondant à la demande sociale de la «musique de salon».
Notre second billet consacré aux logiques de la translittération en matière d’édition musicale abordera brièvement les phénomènes liés au techniques permettant d’enregistrer le son, et à leur diffusion.

Cliché: le piano de Maurice Schlesinger (© Hôtel Bertrand, Musée de Châteauroux).

jeudi 15 avril 2021

Histoire des techniques d'imprimerie

Nous sommes très heureux de signaler la publication d’un ouvrage scientifique italien consacré à l’histoire des techniques d’imprimerie et de reproduction graphique. Le lecteur francophone y trouvera d’autant plus son intérêt que l’approche résolument transnationale donne à cette étude une dimension trop souvent négligée. Nous publions ci-après le sommaire détaillé, et faisons suivre la notice d’une brève présentation historiographique visant à replacer l’histoire des techniques d’imprimerie dans le champ plus vaste de la recherche historique: certes, l’histoire des techniques doit être «œuvre de techniciens», mais chaque technique ne se donne à comprendre qu’au sein d’un ensemble, celui des «systèmes techniques» tels que les avait définis notre maître Bertrand Gille. Pour l’historien, la technique n’est pas une donnée, mais une variable, qui s’organise nécessairement par rapport à des conditions sociales, économiques et culturelles plus générales auxquelles elle répond.

Maria Gioia Tavoni,
Storie di libri e tecnologie. Dall’avvento della stampa al digitale,
Roma, Carocci editore, 2021,
221 p., ill., glossaire, index nominum
(« iblioteca di testi e studi»).
ISBN : 9788829001101

Sommaire

1. Con l’avvento della stampa
Nuove procedure/Il modello per la stampa/Interventi degli editori e/o dei compositori/Con la stampa si cambia mestiere/Carattere e caratteri/Convivere con il manoscritto/Veri imprenditori: i Gryphe di Lione/Il collezionismo/Vendere girovagando e cantando/La conquista di un’audience femminile/Nei chiostri/I traguardi delle donne/Per interesse o per passione?/Figure legate alla stampa: i correttori/Per meglio veicolare i testi: le immagini a stampa/Al servizio della scienza/Accorgimenti per una più attenta fruizione
2. Dalla parte dei bambini
Luoghi del lavoro/Educare anche all’arte/L’apprendimento con tavole e disegni/L’editoria scolastica/Premiare a scuola/Produrre il libro scolastico/Crescere con i torchi/Apprendere il mestiere/Quanti e quali bambini all’opera/Il contesto lavorativo/In sorte ai bambini anche nell’industrializzazione/Il magistero della Chiesa/Il pedaggio dell’industrializzazione
3. Il balzo dei giornali e i problemi della carta
Dalla domanda di lettura alle svolte editoriali/Le donne e i giornali/Un genere che seppe imporsi: il feuilleton/Oltreoceano e in Europa con nuove macchine/I traguardi nell’uso della carta/In Italia, il problema della carta/Da ricerche del passato e di imprenditori/L’autarchia/Un caso fra tanti/In risposta alla domanda di lettura

4. Contro la massificazione: le nicchie
Incipit/Un movimento e i suoi adepti/Le specializzazioni/Donne e stampa manuale/La Scuola viennese/L’arte del libro in Germania/La tecnica al servizio del libro d’arte/Una rivista fuori dall’ortodossia di stampa/Belli e utili i caratteri di legno/Un’impresa fra storia e attualità/L’Italia, una meta/Rinnovare il passato/E domani?
5. La fiction: un altro caso a sé
Romanzi ma del genere reality/Honoré de Balzac, editore e tipografo/Le Illusions perdues e la macchina editoriale/Un tecnico narratore/Nelle segrete cose: Ezio D’Errico docente/Due autori a confronto/Conteso fra due esperienze
6. Dal passato, uno sguardo al futuro
Il nuovo che avanza/Il libro: àncora o ancora?/Un nuovo corso/Tempora mutantur, et nos mutamur in illis/Le nuove macchine di stampa digitale/Le macchine e il loro utilizzo/Il print on demand, un’opportunità?/ Il print on demand in biblioteca/Un motivato auspicio
Glossario a cura di Edoardo Fontana
Indice dei nomi a cura di Chiara Moretti   

C’est peu de dire que l’histoire des techniques se place, traditionnellement, au cœur de l’histoire du livre, puisque la grande mutation de celle-ci avait été identifiée à l’invention de la typographie en caractères mobiles par Gutenberg et ses épigones au mitant du XVe siècle. Pour Henri Berr projetant (comme plus tard pour Lucien Febvre préparant) L’Apparition du livre, le fait majeur réside dans la mise au point de la presse –ce que nous désignons aujourd’hui comme l’innovation de procédé. Ce choix aboutit à séparer radicalement l’«avant» et l’«après» tout en insistant sur le rôle décisif de l’inventeur génial. Par suite, la concurrence entre les nations s’accompagnera aussi, dans la seconde moitié du XIXe et un partie du XXe siècle, de l’essor de la controverse autour de la figure de l’inventeur et de la première localisation des presses (Haarlem, Mayence ou Strasbourg?). Le titre même de L’Apparition du livre (1958) donne au phénomène une dimension quasi-surnaturelle que nous retrouvons dans la lecture de l’invention par Luther: l’imprimerie n’est-elle pas le dernier don par lequel Dieu se manifeste aux hommes avant l’Apocalypse? Son «apparition» fonctionnerait bien comme une épiphanie.

Pour autant, la recherche aboutit, depuis plusieurs décennies, à insérer cette approche dans une double mise en perspective. Sur le plan de la chronologie, d’abord: les lecteurs de notre blog connaissent notre position, selon laquelle le changement ne peut se donner à comprendre que par l’analyse de ses conditions de réalisation. Pour faire bref, il faut qu’il soit rendu possible par un certain nombre de mutations ou d’évolutions qui lui sont antérieures, et dont la moindre ne réside pas dans la mutation du système d’ensemble des techniques. Les développements de la sidérurgie et de la métallurgie sont la condition liminaire pour passer à la typographie en caractères mobiles, tandis que seule la diffusion du nouveau support d’écriture, le papier en place du parchemin, rend possible une large utilisation des presses. Le marché lui-même se déplace, dans la mesure où l’innovation suppose d’engager un capital important, ce qui ne sera effectif que si l’investisseur perçoit des possibilités de développement lui permettant de se rémunérer. Un coup d’œil rétrospectif montre que la réflexion sur ces thèmes a été considérablement enrichie par l’apport du comparatisme entre les différentes «révolutions du livre», jusqu’à la révolution actuelle des nouveaux médias.
La seconde mise en perspective est elle aussi familière aux lecteurs de ce blog, qui concerne la dynamique même du changement. L’innovation de procédé n’épuise évidemment pas le processus d’innovation: la typologie très sommaire met en évidence le rôle de l’innovation organisationnelle –on pensera d’abord à l’organisation et aux pratiques de travail dans les nouveaux ateliers de production, puis dans les usines du XIXe siècle. Il ne s’agit d’ailleurs pas du seul petit monde de la production stricto sensu, mais aussi de ses conditions extérieures de fonctionnement: par ex., «l’apparition du livre» supposera de mettre en place des structures de distribution qui bien évidemment n’existaient pas jusque-là. On pense notamment aux librairies de détail, dont nous voyons le réseau commencer à s’étendre à travers l’Europe occidentale dans les premières décennies du XVIe siècle –et, comme on le sait, la problématique de la distribution figure à nouveau au premier plan dans l’agenda des transformations liées aux médias informatiques.
Nous n’avons jusqu’ici considéré que les conditions de fonctionnement du système-livre en tant que système clos, mais il est bien évident que celui-ci ne pourra se développer de manière viable que s’il rencontre in fine un type d’innovation très complexe, à savoir l’innovation de produit, auquel devra répondre l’accueil favorable du marché et des consommateurs. Pour assurer l’essor de leurs affaires, les professionnels proposeront en effet des produits nouveaux (par ex., le livre imprimé, en tant qu’il est essentiellement différent du manuscrit et de ses avatars), qui doivent être favorablement accueillis par les consommateurs (l’innovation dans la consommation). Nous avons suffisamment exposé ces points pour qu’il ne soit pas nécessaire d’y revenir plus longuement ici.
Tout en concentrant son travail sur l’histoire des techniques, Madame Tavoni n’ignore évidemment rien de l’économie d’ensemble de la branche de la «librairie». Elle remporte ainsi, grâce à un plan astucieux, le challenge difficile consistant à articuler la chronologie au sein d'une présentation systématique, et à intégrer la synthèse efficace avec la problématique historique la plus récente.

Cliché: Gutenberg, tiré de Les Veber's, Paris, 1895.

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lundi 5 avril 2021

Conférence d'histoire du livre

Nous sommes d’autant plus heureux d’annoncer la prochaine conférence de la direction d’études d’«Histoire et civilisation du livre» (EPHE), que cette conférence envisage une problématique d’une très grande importance, mais qui s’est trouvée jusqu’à présent particulièrement négligée: il s’agit du statut et du rôle de la «copie» d’un texte ou d’un ensemble de textes.
Bien entendu, l’économie de la copie est complètement différente en Occident dans le système du manuscrit (pour l’essentiel, avant 1450), mais sa pratique monte peut-être paradoxalement en puissance à l’époque de l’imprimé. Bien entendu aussi, le statut de la copie engage, du moins à partir de l’époque moderne, celui de l’original éventuel. L’œuvre d’art originale prend une valeur que n’auront pas les copies (comme le montre l’exemple des copies de L'École d’Athènes dans les bibliothèques), et il est possible que ce modèle ait été décalqué dans le domaine littéraire. Les aléas de l’histoire peuvent d’ailleurs aboutir à inverser l’équilibre entre les deux termes, quand la disparition de l’original donne à la copie une valeur nouvelle. On le voit, l’intitulé de la conférence suscite toutes sortes de réflexions, qui pourraient aussi toucher à l'approche de la copie (de l'acte de copier/ recopier) en termes de technique ou de pratique, ou encore à l’ordre de la lexicographie.
La conférence insistera tout particulièrement sur la dimension anthropologique de la pratique de la copie et de son utilisation dans l’élaboration d’un certain mode et modèle de connaissance. Pour conclure sur un sourire: l'actualité du sujet n'est-elle pas démontrée par le fait que la copie reste, aujourd’hui, à la base du travail de l’historien (et de l’historien du livre) constituant sa propre collection d’extraits qui lui permettront de charpenter et de dérouler son discours à venir.

Mais il est temps de laisser la parole à l’organisatrice, que nous remercions de l'information par elle transmise. Les auditeurs souhaitant participer à la séance (par le biais de Zoom) sont invités à s’adresser à Madame Emmanuelle Chapron pour se faire communiquer l’indicatif et le code secret de la réunion (emmanuelle.chapron-lebianic@ephe.psl.eu).

Chères auditrices, chers auditeurs,
Voici l'annonce de la prochaine séance de mon séminaire, qui sera commun avec celui de Mme d'Orgeix.
Je me réjouis de vous retrouver à cette occasion.
Emmanuelle Chapron

La valeur de la copie et du fragment
Séance commune aux séminaires d’Emmanuelle Chapron (Histoire et civilisation du livre)
et d’Émilie d’Orgeix (Histoire culturelle des techniques).

Vendredi 9 avril, 14h-17h

Les copies sont nombreuses dans les fonds d’érudits de l’époque moderne conservés aujourd’hui dans les bibliothèques –copies d’inscriptions, de lettres, de manuscrits, voire d’ouvrages imprimés. Durant cette séance, on cherchera à déplier les enjeux de cette pratique, le rôle que la copie tient dans l’économie des échanges savants, du travail intellectuel et des techniques de reproduction de l’écrit. Comment les savants et les professionnels d’Ancien Régime travaillent-ils en copiant ou plutôt, quel genre de travail ont-ils l’impression de faire avec la copie? Qui sont les écrivains, copistes ou «misérables secrétaires», petites mains de l’ombre fugacement évoqués dans les sources? Quelle est la valeur, intellectuelle et financière, de ces copies? Comment ces copies finissent-elles par «faire livre» et constituer des bibliothèques?
La séance portera également sur l’usage de la copie de fragments de textes dans des recueils manuscrits. Comment expliquer ces compositions et comment étudier ce type d’ouvrages et quelle valeur leur donner?
On présentera plusieurs études de cas, à partir de la correspondance du savant Jean-François Séguier (1703-1784) et de recueils d’architecture «composés» à partir de fragments (XVIe-XVIIe siècle).

Les participants au séminaire sont chaleureusement invités à réfléchir à ce qui, dans leur corpus, relève de la copie et du fragment, et à en proposer une rapide présentation (5-10 minutes).

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mercredi 13 janvier 2021

Esthétique de la diffusion (à la "Librairie nouvelle" en 1857)

Nous annoncions il y a quelques jours (mais c’était déjà l’an dernier…) la publication d’un article consacré au statut et au rôle de la librairie de détail, et nous revenons aujourd'hui d’autant plus volontiers sur cette thématique importante qu’elle se trouve généralement bien trop négligée par les historiens du livre.
L’innovation désigne l’un des concepts majeurs sur lesquels s’appuient l’histoire économique et, bien évidemment, l’histoire des techniques. À plusieurs reprises, ce blog a déjà insisté sur son rôle s'agissant d’histoire du livre, et sur l’intérêt d’en proposer une typologie. La thèse sur l’histoire comparée de l’industrialisation de la «librairie» en France et en Allemagne au XIXe siècle s’est en partie appuyée, sans doute pour la première fois dans notre domaine, sur la distinction entre innovation de procédé (les nouvelles machines) et innovation de produit (1), articulation qui fonde aussi en grande partie l’analyse de la «révolution gutenbergienne» (2). Cette approche peut se prolonger au niveau de la  typologie elle-même, permettant par exemple de montrer comment, à l’époque industrielle, l’innovation passe d’un atelier à l’autre (des presses à la composition) par un jeu subtil de décrochements et de rééquilibrages. Il conviendrait bien entendu de prendre aussi en considération les conditions de fonctionnement des branches annexes à la typographie, notamment celle de la papeterie, mais aussi de la fonderie typographique, etc.
La typologie binaire (le procédé et le produit) a été par la suite enrichie avec l'introduction d'un troisième ensemble d’innovations, que nous avons désigné comme celui de l’innovation organisationnelle. L’exemple le plus démonstratif en sera donné par l’invention, au XIXe siècle, de l’«usine à livres» (3), soit une structure dont l’organisation et le mode de fonctionnement rompent complètement avec ceux des anciens ateliers typographiques. Installer une imprimerie industrielle suppose d’innover aussi au niveau du fonctionnement même de l’entreprise, qu’il s’agisse par exemple de la prise en compte d’effectifs d’ouvriers beaucoup plus importants, de l’intégration nécessaire des ateliers les uns par rapport aux autres, ou encore de la montée en puissance de la bureaucratie et de la catégorie nouvelle des «cols blancs».
Une autre branche d’activités devra elle aussi s’adapter –et innover– en fonction des changements touchant le processus de production des livres et des périodiques: il s’agit de la diffusion et de la distribution. Pour parler crûment, il est évidemment inutile de produire en plus grande quantité, si on ne peut pas écouler sa production dans des conditions adéquates.
Le phénomène s’observe dès la fin du Moyen Âge, d'abord dans les centres les plus développés (tout particulièrement à Paris, étudié par Richard et Mary Rouse en 2000), mais aussi dans des villes de moindre importance, comme Haguenau. Dès lors que le marché existe, les ateliers de copistes laïques se multiplient, dont certains s’adjoignent une activité de négoce spécialisé (pour la papeterie, mais aussi pour les manuscrits). Ces dispositifs deviennent cependant insuffisants quand, avec l’imprimerie, la production augmente dans des proportions inédites: la réponse sera d’abord donnée par les revendeurs (Buchführer), puis par les librairies de détail, dont la première représentation iconographique est peut-être celle proposée par la Danse macabre des imprimeurs à Lyon en 1500. Le grand négoce de livres constituera à terme une autre phase de développement, dont la silhouette du libraire Heinrich Kepner à Nuremberg en 1543 nous donne une image très frappante.
La multiplication des canaux de diffusion caractérise le XVIIIe siècle, une période que l’on présente souvent comme celle d’un premier décollage de la presse périodique, du moins dans le monde occidental. Le phénomène nous confirme un point, s’agissant de la diffusion et de la distribution. Cet essor très réel de la presse se fonde en effet sur l’existence d’un marché plus important, un marché dont l’élargissement provient en partie d’une intégration géographique elle-même croissante: d’une manière générale, la circulation des informations, des exemplaires et des paiements doit être suffisamment régulière et d’un coût suffisamment accessible pour autoriser la pratique des abonnements. Autrement dit, l’innovation du secteur s’insère dans un processus de changement beaucoup plus général, et la typologie des distributeurs, du libraire-négociant au petit revendeur, voire aux personnes privées, ainsi que celle des pratiques professionnelles mises en œuvre, est en grande partie déterminée par l’ampleur et par les conditions d’accessibilité du marché potentiel.
Enfin, nous voulons maintenant nous arrêter sur les phénomènes constitutifs de la «deuxième révolution» du livre, à savoir la révolution de la librairie de masse et de l’industrialisation. Nous étions, dans les anciennes librairies, dans un petit monde fréquenté d’abord par les notabilités de l’endroit, et dont le superbe tableau de Johannes Jelgerhuis nous fournit comme le miroir, à Amsterdam en 1820 (Rijksmuseum). Pour le client, il faut entrer et s’adresser à un commis ou au maître lui-même si l'on souhaite avoir accès aux livres que l’on a choisis. Pourtant, et même si nous sommes aux Pays-Bas dans l’une des géographies les plus avancées du monde, ce modèle est déjà dépassé. À Londres en effet, l’heure est à l’ouverture en direction du public: la librairie Lackington, ouverte sur Finsbury Square en 1784, est un établissement d’un genre nouveau, avec beaucoup d’espace, un fonds de livres considérable (on parle de 100 000 volumes), la possibilité de se servir soi-même et la disponibilité de salons spécialisés, notamment pour la présentation des exemplaires les plus précieux.

À ce stade de la présentation, nous sommes revenus là d’où nous étions partis, à savoir sur les Grands boulevards parisiens dans la décennie 1850. Le 26 décembre 1857, l’hebdomadaire du Monde illustré contient, en cette période cruciale consacrée aux étrennes, un article que nous pouvons considérer comme publicitaire, pour présenter au lecteur la «Librairie nouvelle», à savoir les «magasins» de son propre éditeur. Encore une fois, l’iconographie met en scène un monde relativement privilégié, si nous en jugeons par la mise des clients –des élégantes, des messieurs dûment chapeautés, des enfants, un lycéen en uniforme… Mais ce qui frappe, c’est surtout le dispositif nouveau qui est celui du grand magasin parisien (on pense au «Bon Marché»), avec des comptoirs où les volumes sont à disposition pour consulter librement, le cas échéant pour s’y plonger, après avoir trouvé refuge au fond d’un confortable fauteuil ou sur un siège. La mezzanine constitue un espace plus réservé, tandis que, au fond de la salle, se distingue la silhouette du caissier, l’ensemble étant largement éclairé au gaz. Bien entendu, on peut imaginer l’opposition entre l’aménagement recherché des locaux ouverts au public, et celui, probablement plus modeste, des services intérieurs et autres bureaux…
L’article que l’illustration accompagne n’est pas long. Il s’agit pratiquement d’une réclame, dont le texte a été préparé par un rédacteur, en l’occurrence Fulgence Girard (4), et sans doute attentivement relu par l’éditeur lui-même. De fait, il ne traite que des titres publiés par la «Librairie nouvelle» au moment des Fêtes, en laissant complètement de côté le local et ses aménagements. L’article qui suit est d’ailleurs consacré aux «Étrennes», avec le sous-titre: «Promenade dans les magasins de Paris». Mais, il est vrai, la «Librairie nouvelle» bénéficie d'une illustration à pleine page, ce qui constitue la marque d'un traitement logiquement privilégié.
La cause est entendue: le rôle de la distribution et de la diffusion doit impérativement être bien davantage pris en considération, en tant que facteur d'innovation, par les historiens du livre, dès lors qu’il s’agit d’observer et d’analyser les transformations de l’économie des médias –et la situation n’est pas différente aujourd’hui, quand nous discutons d’une éventuelle régulation à introduire dans le fonctionnement des grands «réseaux sociaux». Mais revenons une dernière fois en France sous le Second Empire. À l’époque, les grandes vitres donnant sur le boulevard donnent à voir l’intérieur lui-même du magasin (et on peut bien comprendre que cet intérieur soit pour certains quelque peu intimidant). Une génération plus tard, nous serons entrés dans la grande époque de la vitrine: cette fois, il ne s’agira plus d’attendre que le chaland entre dans la boutique, même en sollicitant son attention par des publicités, mais de l’y attirer presque mécaniquement, par les dispositifs présentés à la vue de tous ceux qui sont à l’extérieur. Nous nous réservons d’y revenir.

Notes
(1) Frédéric Barbier, L’Empire du livre. Le livre imprimé et la construction de l’Allemagne contemporaine (1815-1914), préf. Henri-Jean Martin, Paris, Éditions du Cerf, 1995 («Bibliothèque franco-allemande»).
(2) Frédéric Barbier, L'Europe de Gutenberg. Le livre et l'invention de la société moderne occidentale (XIIIIe-XVIe siècle), Paris, Librairie Belin, 2006.
(3) Matthias Middell, «L’usine à livres: die Druck- bzw. Buchfabrik», dans Rev. fr. d’histoire du livre, 110-111 (2001), p. 151-173.
(4) Fulgence Girard (1807-1873), originaire de la Manche, est avocat à Avranches, où il dirige conjointement le Journal d’Avranches, avant d'être un temps papetier dans la vallée de la Sée. Auteur d’un certain nombre de romans, recueils de poèmes, etc., il est surtout actif dans le domaine de la presse périodique (notice biographique ici)

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vendredi 23 octobre 2020

Conférences d'"Histoire et civilisation du livre"

Reprise de la conférence d’«Histoire et civilisation du livre» à l’École pratique des Hautes Études
2020-2021

Chères auditrices, chers auditeurs,
J'espère que vous allez toutes et tous bien, en cette rentrée un peu particulière. Je me réjouis de vous retrouver pour la reprise de la conférence «Histoire et civilisation du livre» qui aura lieu, comme les années précédentes, à raison d'une séance par mois, le vendredi de 14h à 18h, sur le site Raspail, salle 26, à partir du vendredi 30 octobre.
Vous pouvez en consulter le calendrier sur mon carnet:
https://archivbib.hypotheses.org/1121
Les dates sont fixées mais le contenu pourra encore évoluer.
Pour le moment, il est prévu que nous puissions assurer nos séances presque normalement, quoique tous masqués. Je peux prévoir une retransmission synchrone pour ceux et celles qui, pour des raisons légitimes, préfèreraient ne pas se déplacer sur site: signalez-vous à moi, très simplement, pour que je pense à planifier une réunion Zoom et à vous en communiquer le lien (courriel: emmanuelle.chapron-lebianic@ephe.psl.eu).
Vous pouvez transmettre ces informations autour de vous ou me demander de vous retirer de la liste de diffusion.
Très cordialement
Emmanuelle Chapron

NB- Les personnes intéressées sont invitées à consulter le site hypotheses.org (référence ci-dessus) pour les annonces, informations ou modifications éventuelles concernant la conférence et son programme. FB

vendredi 28 août 2020

Une publication de circonstance

Chers Amis,
Aujourd’hui, un essai un petit peu particulier, dont nous ne pouvons qu’espérer qu’il soit concluant.
Nous avons en effet reçu hier 27 août un charmant petit volume en PDF, et serions heureux de le partager avec les lecteurs qui le souhaiteront.
Le lien pour le téléchargement est ici (même si la dénomination manque quelque peu de poésie):

https://drive.google.com/file/d/1BV7-9sjtfRHDrHtNa1lzwx7-V8d-yvKV/view?usp=sharing

 
Bien sûr, il reste à voir si cela fonctionne effectivement…
Si vous ouvrez le fichier PDF en demandant l'affichage sur double page, vous aurez la disposition d'un livre classique... entendons, d'un livre sur papier (il faut commencer non pas par la couverture, mais par la p. 2, de couleur bleue).

En attendant, encore mille mercis aux auteurs et initiateurs!

vendredi 24 juillet 2020

Histoire et civilisation du livre. Index des noms de lieux. 2005-2020

INDEX LOCORUM
Tomes I à XV (Genève, Librairie Droz)

Afrique
VIII, Book history in Africa: A historiography, par Élizabeth le Roux
voir aussi Soudan
 

Allemagne
V, 1958-2008: cinquante ans de recherche en histoire allemande du livre, par Ursula Rautenberg; VII, Les almanachs francophones dans l’aire culturelle allemande au XVIIIe et au début du XIXe siècle: contexte socio-culturel, évolution, structures, par Hans Jürgen Lüsebrink; IX, De la France, de l'Allemagne: les relations transnationales de librairie à Strasbourg dans la première moitié du XIXe siècle, par Frédéric Barbier; XIII, Les risques du métier: être conservateur de bibliothèque dans une ville annexée par l’Allemagne national-socialiste, par Catherine Maurer; XIV, Aperçu du champ éditorial bruxellois durant la seconde occupation allemande (1940-1944), par Michel Fincœur
voir aussi BERLIN

 
Amérique latine

IV, Le Dictionnaire de l’Académie espagnole, sa réception critique et la norme linguistique d’Espagne et d’Amérique, par Rafael Rodriguez Marín; VIII, L’Espace atlantique et la civilisation mondialisée: histoire et évolution du livre en Amérique latine, par Eliana Regina De Freitas Dutra; VIII, Paris et la présence lusophone dans la première moitié du XIXe siècle, par Diana Cooper-Richet
 
AMIENS

VII, Lire par dessus l’épaule de Manon Phlipon: livres et lectures au fil de ses lettres aux demoiselles Cannet (1772-1780), par Martine Sonnet
 
Angleterre voir Grande-Bretagne

 
Arabo-musulman (monde –)

VIII, Le livre dans l’espace arabe: dimensions transnationales, par Franck Mermier
 
Autriche

XIV, Rébellions et gazettes. La médiatisation des guerres des paysans en Autriche (1626) et en Suisse (1653), par Andreas Würgler
voir aussi VIENNE

 
AVIGNON

XIII, Les contrefaçons du Dictionnaire de l’Académie française au XVIIIe siècle: Nîmes et Avignon, par Isabelle Turcan
 
BEAUCAIRE

VII, Commerce et police du livre prohibé aux foires de Beaucaire, par Dominique Varry
 
Belgique (après 1830)

VIII, Le monde du livre face aux lois de copyright international au XIXe siècle: Grande-Bretagne, France, Belgique, États-Unis, par Marie-François Cachin et Claire Parfait
voir aussi (également pour la période antérieure à 1830) Brabant; BRUXELLES; Flandres; LIEGE; PAYS-BAS DU SUD
 

BELLEY
I, Traductions et traducteurs italiens de Jean-Pierre Camus, évêque de Belley et romancier du XVIIe siècle, par Daniela Camurri
 
BERLIN

V, La librairie française à Berlin: le rôle de la diaspora huguenote et de la librairie hollandaise, par Christiane Berkvens

Bohême

I, Un «Art de mourir» du siècle des Lumières, par Claire Madl; III, Le début de la guerre de Trente ans en Bohême d’après les imprimés de la Bibliothèque Mazarine à Paris, par Veronika Prochazkova; IV, La vernacularisation comme alternative au concept d’«éveil national»? L’exemple de la Bohême, par Michael Wögerbauer; V, Reconstruction des pratiques plurilingues d’un aristocrate des Lumières à partir de sa bibliothèque et de ses écrits, par Claire Madl
 
BOLOGNE (Bologna)

VI, Il tipografo nel paratesto: identità, pubblicità, celebrità, par Anna Giulia Cavagna

Brabant

XIV, Diffuser des lettres pour contracter des alliances: la communication des rebelles en Flandre et en Brabant au bas Moyen Âge, par Jelle Haemers
 
Brésil

III, L’Almanaque Abril (Almanach Avril), 1974-2004: histoire d’un best-seller brésilien, par Mateus H. F. Pereira; VIII, Romans et commerce de librairie à Rio de Janeiro au XIXe siècle, par Sandra Guardini Teixeira Vasconcelos; XI, Arthur de Gobineau et l’Interrègne brésilien (mars 1869-mai 1870), par Marisa Midori Deaecto
voir aussi
RIO DE JANEIRO; SÃO PAULO
 
BRUXELLES

XIV, Dossier: Bruxelles et le livre (XVIe-XXe siècle)
 
Canada

III, Le livre en Nouvelle-France et au début du régime britannique au Canada (XVIIe et XVIIIe siècles), par Marcel Lajeunesse; VIII, L’histoire du livre en Amérique du Nord, par Jacques Michon; XIII, La Bibliothèque enfantine francophone d’Hochelaga (1925-1945), par Marie-Hélène Grivel; XIV, La contrefaçon belge sans frontières: les imprimeurs bruxellois à l’assaut des marchés italiens et québécois, par Jacques Hellemans
voir aussi MONTREAL (Québec)

 
Carniole (Krain)

III, Le commerce de livres en Carniole (XVIe-début du XIXe siècle), par Anja Dular; V, Sprachen in Büchern und Bücher in Sprachen auf slowenischem Gebiet, par Anja Dular
 
CHAMBERY

X, Chambéry, Torino o Ginevra? Le (s)fortune editoriali di un criminalista del primo Seicento, par Rodolfo Savelli

Chine

III, Dossier: Chine-Europe: histoires de livres; VIII, Considérations brèves sur l’histoire du livre chinois dans une perspective transculturelle, par Jean-Pierre Drège
voir aussi SHANGHAI


Confédération helvétique voir Suisse

 
Corse

IV, L’imprimé et l’affirmation du statut linguistique de la langue corse (1750-1919), par Vanessa Alberti 

Croatie
XI, La dualité nationale et universitaire des bibliothèques de Strasbourg et Zagreb: une histoire parallèle entre empires, nations et régions, par Daniel Baric

DIJON
XIII, L’estampillage des contrefaçons en 1777 et l’édition juridique, d’après les archives des chambres syndicales d’Orléans, de Dijon et de Nancy, par Sébastien Évrard; XIV, Un imprimeur dijonnais à la Bastille: 
Louis Hucherot et l’affaire du Parlement outragé (1761), par Anthony Béhin

Espagne
IV, La «Biblioteca de Autores Españoles»(1846-1878), ou la difficile construction d’un panthéon des lettres espagnoles, par Jean-François Botrel; IV, Le Dictionnaire de l’Académie espagnole, sa réception critique et la norme linguistique d’Espagne et d’Amérique, par Rafael Rodriguez Marín; VI, Pages arrachées du livre de Satan… Quelques réflexions sur le combat des bibliophobes et des bibliophiles dans l’Espagne du XVIe siècle, par François Géal; IX, L’âme des royaumes: l’opinion à l’époque moderne et la polémique autour de la bataille de Montijo (1644-1645), par Daniel Saraiva; XII, Les campagnes pamphlétaires de don Juan José de Austria : des mazarinades espagnoles?; XII, La bataille de l’imprimé en Catalogne à l’époque de la Guerre de Séparation (1640-1652), par Alain Hugon et Mathias Ledroit 

États-Unis d’Amérique du Nord
VIII, L’histoire du livre en Amérique du Nord, par Jacques Michon; VIII, Le monde du livre face aux lois de copyright international au XIXe siècle: Grande-Bretagne, France, Belgique, États-Unis, par Marie-François Cachin et Claire Parfait; XII, Inter folia venenum: les collections de mazarinades aux États-Unis (1865-2014), par Laurent Ferri; XIII, La contrefaçon «légale» dans le livre et l’estampe aux États-Unis (1831-1891), par Alexandre Page

Europe

II, Géographie européenne des incunables lyonnais: deux approches cartographiques, par Philippe Nieto; IV, L’invention de l’imprimerie et l’économie des langues au XVe siècle, par Frédéric Barbier; IV, Un siècle de publication de la Bible en Europe: la langue des éditions des Textes sacrés (1455-1555), par Max Engammare; VIII, Pour une histoire européenne du livre et de l’édition : enseignements et perspectives, par François Vallotton; XII, Politisation de l’écrit et système de communication dans l’Europe du XVIIe siècle, par Héloïse Hermant; XIV, Dosssier: La médiatisation des révoltes en Europe (XVe-XVIIIe s.)

Europe centrale et orientale

I, Livres et réseaux jansénistes en France et en Europe centrale aux XVIIe-XVIIIe siècles, par Juliette Guilbaud; VIII, Le livre parisien en Hongrie et en Europe centrale (XVe-XVIIIe siècle), par István Monok; IX, L’édition vénitienne et l’Europe centrale, XVe-XVIe siècles, par István Monok; XI, Strasbourg et l’exportation des livres vers l’Est de l’Europe au XVIIIe siècle, par Claire Madl
voir aussi Bohême; Carniole; Croatie; Hongrie historique; Roumanie; Russie

 
Flandres

XIV, Diffuser des lettres pour contracter des alliances: la communication des rebelles en Flandre et en Brabant au bas Moyen Âge, par Jelle Haemers
 

Franche-Comté
VII, La lecture féminine en Franche-Comté au XVIIIe siècle, par Michel Vernus

GENEVE
X, Chambéry, Torino o Ginevra? Le (s)fortune editoriali di un criminalista del primo Seicento, par Rodolfo Savelli

Grande-Bretagne

VI, Une comparaison Trans-Manche: les gens du livre en Basse-Normandie et dans le sud-ouest de l’Angleterre au XVIIIe siècle, par Ian Maxted; VI, Le livre idéal dans l’Europe de 1900: essais préraphaélites autour de l’Ut pictura poesis, par Florence Alibert; VII, Le monde du livre face aux lois de copyright international au XIXe siècle: Grande-Bretagne, France, Belgique, États-Unis, par Marie-François Cachin et Claire Parfait; XIV, «Rebelle malgré lui» – récits de réconciliation et de réintégration dans les biographies politiques britanniques du XVIIIe siècle, par Monika Barget; XIV, «Great Conspiracy» et «Bloody Plot»: la médiatisation de la révolte irlandaise et le déclenchement de la guerre civile anglaise (1641-1642), par Stéphane Haffemayer 

Hollande voir Pays-Bas

Hongrie historique (jusq. 1918)

I, Mélanges: Histoire du livre en Hongrie; III, Qu’est-ce qu’un bibliothécaire en Hongrie à l’époque moderne (XVIe-XVIIIe siècle)?, par István Monok; IV, Les langues de lecture dans la Hongrie moderne (1526-milieu du XVIIIe siècle), par István Monok; VII, Le livre français dans les lectures hongroises à l’époque moderne, par István Monok; X, Diffusion du livre en français en Hongrie: bilan et perspectives des recherches sur les bibliothèques privées de l’aristocratie (1770-1810), par Olga Granasztói; XI, La Hongrie et l’édition alsacienne, 1482-1621. Conjoncture éditoriale et évolution des représentations d’un pays, par István Monok 

Inde
VIII, Book history in India, par Abhijit Gupta
 

Indes néerlandaises
VIII, Le livre dans les Indes néerlandaises: un marché nouveau pour les Pays-Bas, par Lisa Kuitert

Indonésie voir Indes néerlandaises


Irlande

XIV, «Great Conspiracy» et «Bloody Plot»: la médiatisation de la révolte irlandaise et le déclenchement de la guerre civile anglaise (1641-1642), par Stéphane Haffemayer

Italie
I, Traductions et traducteurs italiens de Jean-Pierre Camus, évêque de Belley et romancier du XVIIe siècle, par Daniela Camurri; VI, L’Apparition du livre et l’histoire du livre en Italie, par Mario Infelise; IX, L’histoire du livre en Italie: entre histoire de la bibliographie, histoire sociale et histoire de la culture écrite, par Lodovica Braida; X, Des musées dans les bibliothèques: le cas des bibliothèques d’État en Italie, XIXe-XXe siècle, par Andrea De Pasquale; XIV, La contrefaçon belge sans frontières: les imprimeurs bruxellois à l’assaut des marchés italiens et québécois, par Jacques Hellemans
voir aussi BOLOGNE; NAPLES; PARME; ROME; THUN; TURIN; VENISE


Japon
III, La réception au Japon des albums de peintures chinois du XVIIe siècle, par Christophe Marquet 

Languedoc
IX, Les États de Languedoc, éditeurs des Lumières?, par Henri Michel 

LIEGE
IV, La diffusion du livre romantique à Liège: quelques glanes, par Anthony Glinoër; VII, Images de livres: Raynal, Buffon, Mercier, dans une «Visite à l’imprimerie» perdue et retrouvée, par Daniel Droixhe

LYON

II, Dossier: Lyon et les livres; IV, Édition et traduction à Paris et à Lyon, 1500-1550: la chose et le mot, par William Kemp et Mathilde Thorel; X, «Le rameau d’or et de science». La bibliothèque humaniste de l’architecte Joseph-Jean-Pascal Gay (1775-1832), par Philippe Dufieux; XIII, L’origine lyonnaise de la fausse édition Bassompierre du Bélisaire de Marmontel (1777), par Daniel Droixhe; XIII, Une réponse aux contrefaçons. Le privilège partagé: le cas d’Antoine Dezallier à Paris et Thomas Amaulry à Lyon, par Henriette Pommier

MAESTRICHT (Maastricht)

XIII, Des beaux ornements aux belles bibliothèques. À propos de l’édition clandestine des Œuvres de Brantôme par Jean-Edme Dufour (Maastricht, 1779), par Muriel Collart 

MONTREAL
III, Une analyse des livres anglais du XVIIe siècle conservés à la bibliothèque de l’université de Montréal, par Joyce Boro

NANCY

XIII, L’estampillage des contrefaçons en 1777 et l’édition juridique, d’après les archives des chambres syndicales d’Orléans, de Dijon et de Nancy, par Sébastien Évrard 

NAPLES (Napoli)
XIV, Texts, publics, and networks of the Neapolitan Revolution of 1647-1648, par Davide Boerio

NEUCHATEL

VIII, Les réseaux commerciaux d'une presse périphérique à l'aube de la Révolution : la Société typographique de Neuchâtel, par Frédéric Inderwildi

NIMES
XIII, Les contrefaçons du Dictionnaire de l’Académie française au XVIIIe siècle: Nîmes et Avignon, par Isabelle Turcan; XIII, Un Lyonnais pris en flagrant délit d’impression du Contrat social (1762), par Dominique Varry
Nord-Pas-de-Calais (région)

V, Une entreprise éditoriale improbable: publier en picard au Pays noir au début du XXe siècle, par Jacques Landrecies

Normandie (région)

VI, Une comparaison Trans-Manche: les gens du livre en Basse-Normandie et dans le sud-ouest de l’Angleterre au XVIIIe siècle, par Ian Maxted

ORLEANS
XIII, L’estampillage des contrefaçons en 1777 et l’édition juridique, d’après les archives des chambres syndicales d’Orléans, de Dijon et de Nancy, par Sébastien Évrard
Plan de Paris, dit Plan de Turgot. Le quartier de Saint-Germain-des-Prés (© Quelleriana)

PARIS
V, Dossier: Une capitale internationale du livre: Paris, XVIIe-XXe s.

PARME
V, La formazione della Regia Biblioteca di Parma, par Andrea De Pasquale
 

Pays-Bas
III, «Le miracle hollandais»: le rôle des libraires hollandais aux XVIIe et XVIIIe siècles, par Otto S. Lankhorst; V, La librairie française à Berlin: le rôle de la diaspora huguenote et de la librairie hollandaise, par Christiane Berkvens; VIII, Le monde du livre face aux lois de copyright international au XIXe siècle: Grande-Bretagne, France, Belgique, États-Unis, par Marie-François Cachin et Claire Parfait
voir aussi Flandres; Indes néerlandaises; MAESTRICHT
 

Pays-Bas du sud
XIV, Damned usury, «Cologne», «1715»: Delusion or bona fide? Typographical evolution on title pages in the Southern Netherlands in the 18th century and its potential as a means of identification, par Goran Proot
voir aussi Belgique (après 1830);
Brabant; BRUXELLES; Flandres; LIEGE

Portugal
IX, L’âme des royaumes: l’opinion à l’époque moderne et la polémique autour de la bataille de Montijo (1644-1645), par Daniel Saraiva; X, La création de la Bibliothèque royale publique de la Cour de Portugal: une responsabilité partagée, 1796-1803, par Maria Luísa Cabral; XIV, La diplomatie d’une révolte entre information et publication: le cas des ambassades portugaises en France, 1642-1649, par Daniel Pimenta Oliyeira de Caryalho
 

Provinces-Unies voir Pays-Bas

RIO DE JANEIRO
X, La création de la Bibliothèque royale publique de la Cour de Portugal: une responsabilité partagée, 1796-1803, par Maria Luísa Cabral

ROCHEFORT
XIV, L’affectation des bibliothèques confisquées à Rochefort, ville-arsenal de la Marine (1790-1803), par Olivier Desgranges 

ROME (Roma)
IX, La censura ecclesiastica romana e la cultura dei «semplici», par Gigliola Fragnito

ROUEN
XII, Les imprimeurs rouennais et la Fronde: une étude des fonds normands de mazarinades, par Chloé Kürschner
 

Roumanie
XIV, Observations sur le livre illustré imprimé à Bucarest (XVIe-XIXe siècle), par Anca Elisabeta Tatay, Cornel Tatai-Baltӑ
voir aussi BUCAREST; Transylvanie 


Russie
VIII, Les libraires français en Russie au Siècle des Lumières, par Vladislav Rjeoutski; XI, Strasbourg et l’exportation des livres vers l’Est de l’Europe au XVIIIe siècle, par Claire Madl
voir aussi SAINT-PETERSBOURG
 

SAINT-PETERSBOURG
III, Le comte de Choiseul-Gouffier, premier directeur de la Bibliothèque impériale publique de Russie, par Ludmila Wolfzun
 

SÃO PAULO
La ville et les livres, ou comment former une bibliothèque? Notes historiques sur la formation et sur le catalogue de la première bibliothèque publique de São Paulo (1825-1887), par Marisa Midori Deaecto
 

SHANGHAI
III, Le livre, une marchandise? Les conceptions du livre aux Presses commerciales de Shanghai (1903-1937), par Jean-Pierre Drège
 

Slovénie voir Carniole
 
Soudan
V, «Reliures soudanaises», par Natalia Viola
 

STRASBOURG
IX, De la France, de l'Allemagne: les relations transnationales de librairie à Strasbourg dans la première moitié du XIXe siècle, par Frédéric Barbier; X, Schoepflin et les origines de la Bibliothèque de la Ville de Strasbourg, par Magali Jacquinez; X, Livres et bibliothèques à Strasbourg et dans sa région du milieu du XVe siècle à la veille de la Réforme, par Georges Bischoff; XI, Dossier: Strasbourg, le livre et l’Europe, XVe-XXIe siècle; XII, La dualité nationale et universitaire des bibliothèques de Strasbourg et Zagreb: une histoire parallèle entre empires, nations et régions, par Daniel Baric; XIII, Dans la tourmente révolutionnaire: Les bibliothèques de Strasbourg et leurs catalogues, par Marie-Claire Boscq; XIII, Les risques du métier: être conservateur de bibliothèque dans une ville annexée par l’Allemagne national-socialiste, par Catherine Maurer; XIV, Libreria publica:
 la bibliothèque de Saint-Jean de Strasbourg 
au berceau de l’humanisme rhénan, par Georges Bischoff; XIV, Le livre à Strasbourg sous le Premier Empire, par Nicolas Bourguinat
 
Suisse

VII, De l’image de la Suisse aux réseaux commerciaux: les livres suisses en pays tchèques à l’époque des Lumières, par Claire Madl; XIV, Rébellions et gazettes. La médiatisation des guerres des paysans en Autriche (1626) et en Suisse (1653), par Andreas Würgler
voir aussi GENEVE; NEUCHATEL; YVERDON
 

Tchèque, République – voir Bohême
 

THUN
X, Una biblioteca nobiliare ai piedi delle Alpi. La raccolta libraria dei conti di Castel Thun tra XV e XIX secolo: un primo sguardo, par Giancarlo Petrella
 

Transylvanie voir Hongrie historique
 

TROYES
VI, Aux sources iconographiques des Figures de la Bible troyenne, par Marie-Dominique Leclerc; VII, Un livre fugitif, par Carla Hesse; XV, Pierre de Provence dans le papier bleu, par Marie-Dominique Leclerc
 

TURIN (Torino)
X, Chambéry, Torino o Ginevra? Le (s)fortune editoriali di un criminalista del primo Seicento, par Rodolfo Savelli
 
VENISE (Venezia)

VII, La riflessione di Saverio Bettinelli sull’uomo di lettere (Le «Lettere inglesi» e «Dell’Entusiasmo delle belle arti»), par Lodovica Braida; IX, IX, Le traité de Sebastiano Serlio: œuvre d’une vie et chantier éditorial magistral du XVIe siècle, par Sabine Frommel; IX, L’édition vénitienne et l’Europe centrale, XVe-XVIe siècles, par István Monok; X, De la bibliothèque savante à la bibliothèque publique: collections et lecteurs à Venise au XVIIIe siècle, par Antonella Barzazi
 

VIENNE (Wien)
XI, Ni Gessner ni Possevino: Hugo Blotius et la réorganisation de la bibliothèque impériale de Vienne à la fin du XVIe siècle, par Paola Molino
 

YVERDON
X, La diffusion des connaissances utiles au XVIIIe siècle: Élie Bertrand, la Société économique d'Yverdon, sa bibliothèque et son cabinet de curiosités, par Thierry Dubois

Note: les toponymes retenus dans la table ci-dessus sont pour l’essentiel ceux qui apparaissent explicitement (ou parfois implicitement) dans les intitulés des contributions (le détail des contenus textuels n’a pas été indexé). Le rédacteur s’est efforcé de rendre compte des modifications de la géographie politique européenne depuis plusieurs siècles. Les noms de ville sont portés en petites capitales. La vedette «France» n'a pas été retenue.
Cliché: détail du Plan de Paris, dit Plan de Turgot, 1734-1739 (le quartier de Saint-Germain-des-Prés). © Collectio Quelleriana.