On admirera l’élégance de la couverture –un superbe dessin de Dürer conservé à Bayonne, bien connu mais finalement peu exploité par les historiens du livre.
Le sommaire se déploie en quatre parties, dont les titres s’organisent de manière à la fois évocatrice et parfaitement logique -les différentes contributions sont très bien articulées pour constituer un ensemble en définitive tout à fait cohérent:
1) Genèse et évolution des catalogues, bibliographies et inventaires régionaux et nationaux – malgré le titre, il s’agit uniquement d’exemples français.
2) De l’«ouvrouer» du typographe aux «fenestres» des libraires: les savoirs mis en texte – la liaison entre titre et sous-titre n’est pas des plus claires, et les six contributions présentées sous ce chapitre ne se rapportent apparemment pas toutes à la «mise en texte» au sens classique du terme.
3) De l’«estude» du clerc au cabinet du bibliophile : les incunables au fil des siècles. Cette partie historiographique est tout particulièrement intéressante pour l’historien du livre comme pour celui des bibliothèques.
4) Du bristol au disque dur: incunables et nouvelles technologies: parmi les trois contributions réunies sous cette rubrique en définitive un peu brève, signalons celle consacrée par Bettina Wagner, de la Bayerische Staatsbibliothek, aux catalogues en ligne (à travers le cas de l’Allemagne).
Avouons notre étonnement en découvrant en tête d'un volume scientifique l’allocution de l’ancien directeur du Livre et de la Lecture, Monsieur Benoît Yvert, allocution qui ne se rapportait d'ailleurs qu’à la manifestation de 2005. Mais peu importe. L’ouvrage, à la mise en page fort élégante (elle a été réalisée au CESR), propose in fine un précieux index librorum, locorum et nominum («Index général»).
On remarquera, dans l’état de la collection des catalogues régionaux d’incunables, la mention (p. 360) du volume IX, consacré au Nord – Pas-de-Calais, et dont la publication est annoncée pour 2009. Les historiens du livre, et tout particulièrement les incunabulistes, travaillent dans et pour le long terme, et à ce titre ils sont sensibles à tout ce qui peut relever de l’archéologie administrative. Nous verrions pourtant non sans satisfaction sortir le volume en question, dont nous avons remis le manuscrit à la direction du Livre en 1982, et corrigé personnellement les épreuves imprimées en… 1985.
Le Berceau du livre imprimé. Autour des incunables, dir. Pierre Aquilon, Thierry Claerr, Turnhout, Brepols, 2010, 380 p. , ill., index.
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RépondreSupprimerBonjour,
RépondreSupprimerPourquoi les catalogues d'incunables ne sont-ils pas publiés en ligne ? Il faut parfois attendre une publication papier parce que tel exemplaire n'a pas encore été vu... comme si addenda et errata devaient être évités, alors qu'il s'agit du processus même de la recherche ! La publication d'un catalogue sur papier (et son temps long) est-elle une nécessité ou un archaïsme ?
Merci de votre commentaire, dont je prends connaissance avec retard. Il me semble évident que les nouveaux médias offrent des moyens inconnus jusque là, non seulement pour publier des catalogues, mais aussi pour les enrichir et les corriger, voire pour joindre des illustrations ou des liens aux notices, etc. L'intérêt financier n'est pas non plus à négliger.
RépondreSupprimerFB