dimanche 30 mai 2010

Séance foraine d'Amiens

École pratique des hautes études
IVe Section, Sciences historiques et philologiques
Conférence d'histoire et civilisation du livre

En 2010, la traditionnelle séance foraine organisée à titre privé par la Conférence d’Histoire et civilisation du livre se déroulera à Amiens, grâce à l’obligeance de Madame Séverine Montigny, conservateur, directrice de la Bibliothèque municipale de cette ville, qui veut bien nous accueillir. La date retenue est celle du mardi 15 juin prochain. Au cas où vous viendriez par le train, les horaires sont les suivants :
Paris (Gare du Nord) 8h04 (9h14), 8h19 (9h56) (TER),  9h07 (10h29) (TER).
La ligne d’Amiens suit le tracé de la ligne classique Paris-Lille, une des premières radiales françaises, construite par les Rothschild. Après la sortie de l’agglomération parisienne, elle laisse sur sa droite l’aéroport de Roissy / Charles-de-Gaulle avant d’atteindre la forêt de Chantilly. Elle surplombe le site de la Reine blanche, puis traverse Chantilly et passe en viaduc la vallée de la Nonette. Chantilly est connu de tous les historiens du livre par la très riche bibliothèque du château, à laquelle la Conférence avait consacré une de ses précédentes séances foraines. Après la forêt, nous débouchons sur la belle vallée de l’Oise, malheureusement défigurée par les implantations industrielles des abords de Creil et de Montataire. Rappelons cependant que Montataire est lié depuis 1921 au nom d’Hippolyte Marinoni († 1904), le célèbre constructeur de machines à imprimer.
Peu après la gare de Creil, on passe la bifurcation par laquelle la ligne de Compiègne, Bruxelles, Cologne et au-delà (Hambourg et Berlin) se débranche, sur la droite, de celle d’Amiens, Calais et Lille. Nous remontons alors le cours de la petite rivière de la Brèche jusqu’à hauteur de Clermont-de-l’Oise. Les familles de la plus haute noblesse du royaume ont leurs noms attachés à certains villages proches, notamment Fitz-James et Liancourt. Puis, par la vallée de l’Arré, nous grimpons sur le plateau picard, à Saint-Just-en-Chaussée, dont la toponymie dit bien l’origine gallo-romaine. Les maisons en briques commencent à apparaître dans les villages. Le charmant site du château de Saint-Rémy-en-l’Eau, avant Saint-Just à droite, nous fait ressouvenir de Charles Claude Flahaut de la Billarderie : né à Saint-Rémy, il est plus connu sous son titre de comte d’Angivillier et comme le dernier directeur des Bâtiments du roi.
La croupe entre les bassins de la Seine et de la Somme est une région de grandes cultures céréalières (env. 120 m. d’altitude) : le paysage présente de rares grosses fermes, des silos… et quelques éoliennes. C’est à hauteur de l’embranchement de Breteuil que nous basculons vers la Picardie, en suivant peu après le cours de la Noye, affluente de la Somme. Boves, au confluent de la Noye et de l’Avre, a longtemps constitué une frontière pour les Capétiens : le traité de Boves, en 1185, marque la victoire de Philippe Auguste sur les Flamands, et une date importante de la conquête de la suprématie royale sur les grands féodaux. Parmi les acquisitions du Capétien figure précisément la ville d’Amiens, à laquelle le roi concède une charte communale en 1209. Sur la droite se débranche la ligne Amiens-Compiègne.
Après Boves, le chemin de fer passe à Longueau, importante cité cheminote où se séparent les lignes de Calais et de Lille, et entre à Amiens (gare dite Gare du Nord). Ville très importante depuis l’époque gauloise (Samarobriva), Amiens est la capitale historique et administrative de la Picardie. La Bibliothèque Louis Aragon est située au 50 rue de la République, dans le centre de la ville. Nous y avons rendez-vous à 10h45 précises.
Les confiscations révolutionnaires avaient rassemblé dans la préfecture de la Somme un certain nombre de fonds de livres, au premier rang desquels celui de Corbie. La construction d’une bibliothèque est entreprise en 1823 à l’initiative du préfet Tocqueville, le père de l’écrivain : le bâtiment actuel, très bien restauré à la fin du siècle dernier, est ainsi par lui-même un témoignage significatif de l’architecture des nouvelles bibliothèques publiques en France au XIXe siècle. Il a été agrandi de deux ailes construites dans les années 1900 grâce au financement d’un mécène, Auguste Janvier.
Les fonds amiénois sont très riches: plus de 2500 manuscrits, 250 incunables, 40 000 livres anciens, outre les fonds plus récents d’étude et de recherche, les estampes, la photographie, etc. Parmi les entrées postérieures à la Révolution, on doit citer les livres de Louis Alexandre Cozette († 1842), la collection Charles de l’Escalopier († 1861) et la collection Jean Masson († 1933). Ce dernier, industriel et bibliophile, était particulièrement intéressé par les imprimés de l’Europe du nord-ouest. Enfin, on sait que Jules Verne († 1905) a passé à Amiens une grande partie de sa vie : il était logique que la Bibliothèque de cette ville se consacre aussi à la constitution d’un fonds exhaustif de ses œuvres dans les célèbres collections Hetzel.

10h45 Accueil à la Bibliothèque, par Madame Séverine Montigny, conservateur, directrice de la Bibliothèque municipale d’Amiens. Visite du bâtiment.
11h30 Présentation des manuscrits du fonds ancien de la Bibliothèque, par Monsieur Jean Vezin, directeur d’études, correspondant de l’Institut
13h Déjeuner. Selon l’habitude, nous nous efforcerons de réserver un restaurant pour déjeuner ensemble à proximité de la Bibliothèque
14h30 Présentation d’imprimés anciens (incunables, ouvrages des XVIe-XVIIIe siècles), par Mme Lyse Schwarzfuchs et M. Frédéric Barbier. Le thème principal retenu est celui des langues d’impression (éditions en différentes langues, dictionnaires et lexiques, traductions, etc.). Parmi les exemplaires que nous étudierons, la Cité de Dieu (éd. Abbeville, 1486), le célèbre Boccace d'Amiens, le Quintuplex Psalterium de Lefèvre d'Etaples, la Bible polyglotte d'Alcala, le De Asse en français de 1522, etc., outre plusieurs éditions hébraïques.
17h (environ) Fin de la visite.

Pour le retour, les horaires de la soirée sont donnés ci-dessous (ss toute réserve):
17h15 (18h23), 18h11 (19h20), 19h10 (20h20), 19h43 (21h20) (TER), 20h40 (22h08) (TER), 22h (23h17) (TER).

Le nombre de places étant limité, on est prié de s’inscrire, notamment pour réserver le déjeuner, jusqu’au lundi 7 juin et par téléphone auprès de : Mme Martine Grelot, I.H.M.C., 01 44 32 31 52 (et : martine.grelot@ens.fr).

Une visite d’Amiens devrait évidemment inclure la cathédrale Notre-Dame, inscrite au patrimoine mondial de l’Unesco ; le Musée de Picardie, remarquable pour ses collections anciennes d’archéologie, d’ivoires, de sculptures et de peintures ; la Maison Jules Verne, qui conserve intact le cadre de vie de l’écrivain. Toujours en ville, la vallée de la Somme est célèbre pour l’ancien quartier Saint-Leu et pour les hortillonnages. L’abbaye de Corbie, fondée au VIIe siècle, était située sur la Somme, à une quinzaine de kilomètres à l’est d’Amiens.

Informations complémentaires
Office de tourisme : http://www.amiens-tourisme.com/
Bibliothèque d’Amiens : http://www.bm-amiens.fr/AMIENS/Accueil.asp
Cathédrale d’Amiens : http://www.u-picardie.fr/Cathedrale/visite.html
Bus d’Amiens : http://www.ametis.fr/

Quelques clichés sur Amiens (photos F. Barbier) :
http://picasaweb.google.com/112490136752855584753/Amiens#

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