mardi 30 mai 2017

Séance foraine 2017

ÉCOLE PRATIQUE DES HAUTES ÉTUDES,
IVe Section (Sciences historiques et philologiques)
Conférence d’Histoire et civilisation du livre

À l’occasion de la séance foraine 2017, nous vous proposons de nous retrouver à Strasbourg le mercredi 21 juin prochain

Le programme prévisionnel serait le suivant:

9h30 Rendez-vous devant la porte de l'église catholique Saint-Pierre-le-Vieux, à 400m environ de la gare. À l'intérieur, plusieurs tableaux des XVe et XVIe siècle, et les panneaux de bois sculptés de Veit Wagner.

10h. Découverte de l’église Saint-Thomas, première église de la ville à avoir accueilli un prêche réformé (1524). Les charges canoniales de Saint-Thomas seront attribuées aux enseignants de l’école supérieure, puis de l’université. Aujourd’hui, l’église se signale notamment par la série des monuments funéraires de nombreux professeurs et bibliothécaires (le principal monument reste cependant constitué par le mausolée du maréchal Maurice de Saxe).
 
11h. Visite de la Bibliothèque du Grand Séminaire de Strasbourg, sous la conduite de son conservateur, Monsieur Louis Schlaefli. La bibliothèque est toujours abritée dans la salle aménagée pour elle au XVIIIe siècle, et elle conserve d’importants témoignages de livres anciens.
Nous nous efforcerons de dégager un moment libre pour que ceux qui le souhaitent puissent au moins découvrir la célébrissime cathédrale, qui jouxte le Grand Séminaire.

13h. Déjeuner dans le quartier de la Neustadt, «ville nouvelle» aménagée par l’Empire allemand à la suite de l’annexion de l’Alsace et de la Lorraine du Nord après la Guerre de 1870. La Bibliothèque nationale et universitaire (BNU, ancienne SLUB) est l’un des principaux bâtiments «représentatifs» construits sur la place centrale de cet ensemble en cours de classement au Patrimoine mondial de l’UNESCO. 

14h30 Visite de l’exposition du cinq-centième anniversaire, «Le vent de la Réforme: Luther, 1517», sous la conduite de Madame Madeleine Zeller, l'une des commissaires de l’exposition,
avec la participation de Monsieur Olivier Deloignon, professeur à l'École supérieure des arts décoratifs de Strasbourg.
L’exposition est organisée dans le cadre de la BNU, ce qui permettra à ceux qui le souhaitent de découvrir rapidement les aménagements intérieurs du bâtiment récemment restauré. 

À titre d’information, quelques horaires pour les TGV Paris-Strasbourg (il existe aussi plusieurs bus par jour de Paris à Strasbourg, plus lents, mais en général sensiblement moins chers: informations). 
Aller
Paris (Est) 6h40          Strasbourg 8h26
                  7h20                             9h04
                  7h44                             9h43
Retour
Strasbourg   17h17     Paris (Est)  19h10
                     18h17                        20h17
                     18h55                        20h46
                     20h19                        22h10
La participation à la séance foraine est ouverte à tous, mais, pour des raisons d’organisation, l’inscription est obligatoire. Celle-ci doit être faite par Internet à l’adresse suivante:
frederic.barbier@ens.fr (indiquer éventuellement le nombre de participants)
avant le lundi 12 juin prochain.
Un programme plus détaillé sera adressé aux personnes inscrites.
Informations données sous toutes réserves.

vendredi 26 mai 2017

Conférence d'histoire du livre



École pratique des hautes études, IVe section
Conférence d'histoire et civilisation
du livre 

Lundi 29 mai 2017
16h-18h
La police des métiers du livre à Paris
au XVIIIe siècle
par
Monsieur Jean-Dominique Mellot,
conservateur général
à la Bibliothèque nationale de France,
chef de service de l'Inventaire rétrospectif

NB: ATTENTION! voir ci-dessous la NOUVELLE ADRESSE DE LA CONFÉRENCE!


Nota: La conférence régulière d'Histoire et civilisation du livre a désormais lieu tous les lundis à l'École pratique des hautes études, de 16h à 18h. (54 boulevard Raspail, 75006 Paris, salle 26, 1er sous-sol).

Calendrier des conférences (attention: les sujets à jour des conférences et les éventuelles modifications sont régulièrement annoncés sur le blog. N'oubliez pas, comme disent les informaticiens, de «rafraîchir» la page du calendrier quand vous la consultez).



jeudi 25 mai 2017

La forme des livres: volumina et codices

Une forme livresque s’est trouvée trop souvent négligée par les historiens du livre, notamment (mais pas uniquement) s’agissant de la période moderne: ce sont les rouleaux, auxquels été consacrée la première session du colloque de Trente.
Baudemond rédige la Vie de saint Amand
Nous avons pour habitude de présenter le remplacement du rouleau (volumen) par le livre en cahiers (codex) comme marquant un premier temps de rupture et d’innovation dans la tradition du livre en Occident –et l’on sait que cette substitution est définitivement acquise au IVe siècle de notre ère. Bien entendu, on a échafaudé un certain nombre d’hypothèses susceptibles de suggérer les causes pour lesquelles une innovation d’une telle importance survient précisément dans une phase de crise très profonde de la civilisation écrite. Ce peut être la rupture de l’approvisionnement en papyrus, ou plus vraisemblablement la montée en puissance d’une religion chrétienne de longue date attachée à la forme du codex –comme le montrent certains passages de la Bible elle-même, ou encore la «lunette de saint Laurent», dans le mausolée de Galla Placidia à Ravenne. Plus vraisemblablement encore une combinaison de différentes logiques.
Dans le même temps, les anciennes bibliothèques constituées de volumina disparaissent irrémédiablement, au profit de la nouvelle «bibliothèque» formée désormais par le «Livre des livres», la Bible. Bien entendu, nous changeons aussi d’ordre de grandeur (autrement dit, il y a infiniment moins de livres...).
S’agissant de la mise en livre, nous avons aussi souligné, sur ce blog même, la filiation significative entre la pagina du volumen et la «page» du livre en cahiers. Le rouleau apparaît souvent dans l’iconographie comme étant le support «naturel» de la prise de notes, quand l’auteur «inspiré» parle, ou démontre par l’exemple de sa vie: c’est le cas de l’abbé ou du moine rédigeant la vie du saint fondateur (cliché 1), comme ce sera le cas du scribe prenant au vol (... mais aussi du lecteur: cf cliché 2) la poésie de tel ou tel Minnesänger dans le Codex Manesse de Heidelberg (Giuseppe Frasso, Univ. cath. de Milan). Il ne paraîtrait pas déraisonnable de penser que, à l’heure où la forme du livre en cahiers s’est imposée de fait, le rouleau apparaisse comme chargé d’une signification spécifique, voire d’une certaine distinction (le rouleau ne peut pas être réduit à une simple «forme alternative», et plus ou moins transparente).
Le dispositif interne peut-être le plus fréquent s’agissant des rouleaux serait celui du volumen, sur lequel le texte se présente en colonnes successives copiées perpendiculairement à la longueur, quand le rotulus est  privilégié pour les documents d’archives. Pensons, par ex., à l’inventaire de la bibliothèque réunie par Charles V dans la tour de la Fauconnerie de son château du Louvre (BNF, ms Baluze, 397). L’inventaire en rouleau a apparemment été préparé pour constituer l’instrument de référence, destiné à être intégré dans le trésor royal, quand les inventaires en codex devaient plutôt servir d’instruments de travail. Les fonds de manuscrits des grandes bibliothèques patrimoniales conservent souvent des pièces qui ont en effet la forme de semblables rouleaux.
Marilena Maniacci (Univ. de Cassino) conduit un travail systématique de recensement et d’analyse comparée des rouleaux aujourd’hui connus –intégrant notamment un certain nombre de rouleaux orientaux, les rouleaux de la Torah et surtout les exemples fournis par la chrétienté occidentale. Ces documents, qui en règle générale portent des textes à caractère religieux, sont en effet justiciables non seulement d’une analyse statistique, mais aussi d’une étude codicologique systématique. Nous découvrons alors que les textes en rouleau se rencontrent en nombre, et jusqu’à une époque très récente, même si l’apogée semble avoir été atteint au XVe siècle, et même s’il n’est pas toujours facile de faire le départ entre un document d’archives et un «livre» au sens large du terme.
Esthétisation de la lecture, dans le Codex Manesse
C’est à un texte particulier que s’intéresse Marco Rainini (Univ. cath. de Milan), lorsqu’il présente la Généalogie du Christ de Pierre de Poitiers († 1205), un classique des bibliothèques médiévales. L’ouvrage lui-même a probablement été rédigé par son auteur en fonction même de la forme du rouleau. La mise en livre varie d’un manuscrit à l’autre, mais elle est généralement très complexe, avec une suite de colonnes juxtaposées dans le sens de la longueur, le tout combiné avec des motifs graphiques et des systèmes de représentation (tableaux, diagrammes, etc.) eux-mêmes très sophistiqués. Nous sommes sans doute devant un jeu de procédés mnémotechniques, mais aussi devant un modèle qui sera repris pour un certain nombre de généalogies princières (par ex. dans un rouleau de la Corviniana), voire pour certaines chroniques imprimées à la fin du XVe siècle. Paradoxalement, cette mise en livre très spécifique peut, en définitive, être assez facilement transposée dans le cadre d’un livre en cahiers.
Concluons simplement sur le fait que le support du rouleau ne peut que très rarement s’articuler avec la technique de la typographie en caractères mobiles. Même la Chronica chronicarum donnée à Paris pour Jean (II) Petit en 1521 serait plutôt destinée à l’affichage, comme le suggèrent les particularités d’exemplaire (cf cliché 3). Nous ne pouvons réellement que nous féliciter de voir un colloque international d’histoire du livre réserver d’entrée une place importante (la première des ses quatre sessions de travail) à une forme trop généralement négligée par les spécialistes. Le plaisir de la recherche et de l’échange est complet quand, de surcroît, ledit colloque se déroule dans le cadre somptueux du Palazzo Geremia, au cœur de la ville historique de Trente… 

mercredi 24 mai 2017

Un petit tour en Pricrocoland

Une figure toujours d'actualité: le chevalier des causes perdues
Commençons par une référence filmographique, pour dire combien, aujourd’hui, il est dommage que l’action réfléchie en faveur de la culture ne soit pas aussi spectaculaire que celle qui consiste à se protéger des requins… Et pourtant, les attaques contre la culture sont bien plus fréquentes, insidieuses et donc redoutables que celles des squales!
S’agissant des bibliothèques, les faits sont là: dans telle ou telle ville, l’administration municipale décide brutalement de se séparer d’un conservateur infiniment dévoué depuis des années, et d’une compétence inégalable.
On peut s’interroger sur cette forme de cécité, laquelle n’engage pas seulement les décideurs, mais aussi, indirectement, ceux qui les ont élus. Faisons-leur la grâce de ne pas supposer qu’ils pourraient avoir des intérêts immédiats, ou des stratégies à la petite semaine (nous ne sommes plus à l’âge de la caricature des sous-préfectures, que diable!). Mais plus profondément, et plus gravement, l’ignorance concerne d’abord le travail du bibliothécaire, une caractéristique que nous aurions pu croire de l’ordre du passé, quand il n’en est rien. Le bibliothécaire municipal doit en effet remplir un certain nombre de missions, plus ou moins contradictoires, et dont la mairie ignore généralement tout (entre personnes civilisées, un minimum de confiance devrait pourtant aller de soi). Dans une grande bibliothèque patrimoniale, il faudra assurer les charges de la lecture publique, de l’animation, etc., mais aussi conduire le travail de recensement et de valorisation d’un patrimoine parfois écrasant.
La bibliothèque, comme les archives, sont la mémoire de la ville: donner ce patrimoine à comprendre à nos contemporains, et d’abord à nos concitoyens, devrait être déclaré cause nationale, à l’heure des déplorations sur l'insuffisance de la citoyenneté. Mais bien loin de s’improviser, cela suppose des compétences spécifiques trop rarement réunies. Tout un chacun ne sera certes pas commentateur avisé de tel ou tel manuscrit carolingien (et d’ailleurs, tout un chacun, à commencer par les «décideurs», ne connaît pas le patrimoine, et ignore jusqu’à la signification exacte de la formule d’«empire carolingien», une question pourtant européenne s'il en fût).
Arguer de mots dont on ignore le sens réel (ô numérisation, «que de crimes», etc.), proférer des affirmations sans les appuyer sur rien (en France, un bibliothécaire d’État change de poste tous les cinq ans), faire dans la facilité tout en s'abritant paradoxalement derrière sa propre ignorance, quoi de plus simple? On ne peut que s’étonner que des services censés mettre en œuvre une gestion raisonnée des deniers publics tombent dans des errements aussi absurdes: non seulement le capital financier n’est probablement pas amélioré (hélas), mais le capital symbolique s’effondre, la ville est ridiculisée et ses élus assimilés à des pantins sur la scène d’une bourgade abandonnée.
Il est vrai que c’est peut-être le cas? Ils deviennent en effet des pantins, dans une ville anciennement puissante, mais qui n’intéresse plus personne et dont le nom sera bientôt synonyme non seulement de récession, mais surtout d’esprit rétrograde. Ne parlons pas des services si élégamment désignés comme ceux des «ressources humaines», et dont le dernier souci est trop généralement celui des hommes.
II y a une quarantaine d’années, un grand esprit, Pierre Chaunu, décrivait avec optimisme les lampes qui partout s’allumaient sur la carte de l’Europe des Lumières –ici, une bibliothèque, là une académie, là encore une institution d’éducation, et partout, des taux d’alphabétisation en hausse. Les responsables en charge des affaires s’employaient alors à «encadrer» et à développer toutes sortes d’initiatives, gages de progrès.
Nous voici, à l’aube du IIIe millénaire, confrontés à une conjoncture bien plus sinistre: de tous côtés, les compétences sont bafouées par l’ignorance et le dévouement est trop souvent ignoré; sous couvert de discours convenus, la barbarie monte inexorablement, le «recadrage» est à l’ordre du jour et les éteignoirs entrent en action. Éteindre, c’est facile, quand allumer et entretenir est bien évidemment beaucoup plus complexe… On le voit, défendre la culture et les bibliothèques contre les assauts de l’ignorance, de la bêtise et de la muflerie (sans oublier la lâcheté) s’impose comme un enjeu de la citoyenneté de demain. Comptez sur nous: nous nous y emploierons.

jeudi 18 mai 2017

Conférence d'histoire du livre


École pratique des hautes études, IVe section
Conférence d'histoire et civilisation
du livre 

Lundi 22 mai 2017
16h-18h
Gens du livre à Paris au XVIe siècle: le cas de Nicolas Du Chemin, imprimeur-libraire de musique
par
Monsieur Olivier Grellety-Bosviel,
docteur de l'EPHE

NB: ATTENTION! voir ci-dessous la NOUVELLE ADRESSE DE LA CONFÉRENCE!

Le fichier manuel relatif à l’histoire du livre conservé au Minutier central constitue depuis une quarantaine d’années la source la plus riche pour tous les travaux sur l’histoire de la Librairie parisienne du XVIe siècle. L’histoire de ce fichier, et l’état actuel des sources  recensées, permettent de dresser une typologie des actes dans le sillage des recherches lancées naguère par Henri-Jean Martin sur le « petit monde du livre ». La question de la place des imprimeurs-libraires de musique au sein de l’édition parisienne à la Renaissance sera posée autour, notamment, de la figure de Nicolas du Chemin.

Nota: La conférence régulière d'Histoire et civilisation du livre a désormais lieu tous les lundis à l'École pratique des hautes études, de 16h à 18h. (54 boulevard Raspail, 75006 Paris, salle 26, 1er sous-sol).

Calendrier des conférences (attention: les sujets à jour des conférences et les éventuelles modifications sont régulièrement annoncés sur le blog. N'oubliez pas, comme disent les informaticiens, de «rafraîchir» la page du calendrier quand vous la consultez).



jeudi 11 mai 2017

Conférence d'histoire du livre

École pratique des hautes études, IVe section
Conférence d'histoire et civilisation
du livre 

Lundi 15 mai 2017
16h-18h
En France: les bibliothèques en Révolution
(1789-années 1830) 
(suite et fin)
par
Monsieur Frédéric Barbier,
directeur d'études 

NB: ATTENTION! voir ci-dessous la NOUVELLE ADRESSE DE LA CONFÉRENCE!

La conférence s'ouvrira par quelques observations à propos desquelles le directeur d'études a été sollicité relativement à l'histoire des bibliothèques et à son historiographie, notamment en France. Puis elle reviendra sur le cas emblématique des "bibliothèques en révolution". En conclusion sera évoqué le programme  de la séance foraine de l'année universitaire 2016-2017, séance qui devrait se tenir à Strasbourg le mercredi 21 juin prochain (avec la visite guidée de l'exposition de la BNU Le Vent de la Réforme).
Arrêté de la Commission d'Instruction publique, 28 praririal an II (Source: Archives dép. des Yvelines)
Nota: La conférence régulière d'Histoire et civilisation du livre a désormais lieu tous les lundis à l'École pratique des hautes études, de 16h à 18h. (54 boulevard Raspail, 75006 Paris, salle 26, 1er sous-sol).

Calendrier des conférences (attention: les sujets à jour des conférences et les éventuelles modifications sont régulièrement annoncés sur le blog. N'oubliez pas, comme disent les informaticiens, de «rafraîchir» la page du calendrier quand vous la consultez).



mercredi 10 mai 2017

Le livre aux États-Unis

Dans le cadre du séminaire de Patrick Fridenson à l'EHESS

Daniel Raff,
historien des entreprises à l'University of Pennsylvania,
présentera sa recherche sur

L'infrastructure du commerce des livres aux États-Unis:
sa valeur changeante, ses dangers potentiels

le mercredi 24 mai de 11h à 13h
au 105 boulevard Raspail, salle 10

Vous y êtes cordialement invités
(communiqué par Patrick Friedenson)

dimanche 7 mai 2017

Colloque d'histoire du livre

IMAGO LIBRORUM 
Mille anni di forme del libro in Europa
 
Rovereto, Biblioteca Civica 
e
 Trento, Biblioteca Comunale

24-26 maggio 2017 
Rovereto
mercoledÏ 24 maggio
h. 17.00 Saluti e introduzione
Frédéric Barbier (CNRS, EPHE, Parigi) IMAGO LIBRORUM:  tra rappresentazione e immagine del libro
Gianmario Baldi Inaugurazione della esposizione IMAGO LIBRORUM presso la Biblioteca Civica
Le Palazzo Geremia de Trente
Trento, Palazzo Geremia
I sessione. giovedi 25 maggio
h. 9.00
Non di solo codex. Forme alternative del libro occidentale
Saluti e introduzione
Presiede Giorgio Antoniacomi (direttore della Biblioteca Comunale di Trento)

Marilena Maniaci (Univ. di Cassino) Rotoli medievali greci e latini (e non solo): tipologie, funzione, prospettive di ricerca
Don C. Skemer (Princeton Univ. Library) Magic Rolls and Folding Sheets: Physical Forms of Textual Amulets in the Middle Ages
Marco Rainini (Univ. Cattolica) Cronache medievali in rotolo: a partire dalla Genealogia Christi di Pietro di Poitiers
Giuseppe Frasso (Univ. Cattolica) Poesia in forma di rotolo
Gino Roncaglia (Univ. della Tuscia) Oltre il libro: le frontiere del testo digitale
Discussione 

II sessione giovedi 25 maggio
h. 14.30
La parola sul foglio: spazio e resa grafica
Presiede Giuseppe Frasso (Univ. Cattolica)

Saverio Campanini (Univ. di Bologna) La luce oltre la siepe. La Bibbia ebraica dal rotolo al libro
Ursula Stampfer (Abbazia di Novacella) Gli anni d’oro dello scrittorio di Novacella (1450-1525 ca.)
Donatella Frioli (Univ. di Trento) Prosa, poesia e illustrazione alla corte Malatestiana di Rimini
Paul F. Gehl (Curator Emeritus, Newberry Library Chicago), Teaching With Type: Design for the Renaissance Grammar Classroom
David McKitterick (già Cambridge Univ.) Collecting Early Printed Books for the Modern Printing Design
Discussione

III sessione, venerdi 26 maggio
h. 9.00
Dal testo al libro: organizzare e comunicare
Presiede Maria Cristina Misiti (MIUR)

Ursula Rautenberg (Univ. di Erlangen) Last words on the History of the Title-Page
Marco Palma (Univ. di Cassino) Forme e funzioni del colophon nel libro manoscritto e a stampa del XV secolo
Edoardo Barbieri (Univ. Cattolica) «Dinanzi a la quale poco si potrebe legere»: le rubriche negli incunaboli delle origini
Antonio Castillo Gómez (Univ. de Alcalá) «Para que todos la sepan y entiendan». Scrittura e immagine nei testi urbani effimeri nella Spagna della prima età moderna
Duccio Dogheria (MART di Rovereto) Dal Futurismo al futuro: editoria sperimentale Discussione

IV sessione venerdi 26 maggio
h. 14.30
Illustrare il testo / raffigurare il testo, ovvero la sfida tra parole e immagini
Presiede Andrea Giorgi (Univ. di Trento)

Mino Gabriele (Univ. di Udine) All’origine dei libri di emblemi: tra sapienza e iconologia
Marco Gozzi (Univ. di Trento) Suoni per figura: miniatura, musica e testo nel manoscritto liturgico
Giovanna Zaganelli (Univ. per Stranieri di Perugia) La relazione fra testo e immagini in alcuni Blockbücher del XV secolo
Lorena Dal Poz (Regione Veneto) Testo e immagine nei codici manoscritti e a stampa del vescovo di Trento Johannes Hinderbach
Martyna Urbaniak (Scuola Normale Superiore di Pisa) Per parole e per immagini: le illustrazioni dell’Orlando Furioso
Discussione e conclusioni

jeudi 4 mai 2017

Hier et aujourd'hui

Plusieurs ouvrages récents, et une masse de commentaires à propos des élections présidentielles qui se déroulent actuellement en France, attirent l’attention sur des lignes de fracture présentées comme nouvelles et qui parcourent la société.
La principale passerait entre une France, ouverte, informée et pour l’essentiel constituée d’urbains, et une France plus isolée qui serait d’abord celle du monde rural et des régions d’où la grande industrie a plus ou moins disparu. Cette ligne première en croise plusieurs autres, qui relèvent surtout de la sociologie: ceux qui participent à la France «ouverte» seraient relativement plus favorisés, par leurs diplômes, leurs revenus, leur mode de vie, etc. La France du repli serait en revanche celle des catégories plus fragiles, celle qui est plus touchée par le chômage, celle qui a un sentiment d’abandon, qui s’inquiète face au déclassement possible, à la marginalisation et aux risques de toutes sortes. Et, pour couronner le tout, les préférences politiques traditionnelles, les sympathies pour tel ou tel parti et les systèmes anciens de solidarité tendent parallèlement à s’affaisser. Nous voici devant une conjoncture où le slogan, l’affirmation gratuite, voire la fake news peuvent avoir des conséquences très grandes.
Les phénomènes du passé nous aident à analyser ceux du présent, notamment s’agissant d’histoire des communications et des médias. Que la rapidité des communication (jusqu’à l’instantanéité de la communication mondialisée) ne soit pas gage d’ouverture est montré dès la fin de l’Ancien Régime: le réseau des grandes routes royales est l’un des plus modernes d’Europe, et les circulations considérablement facilitées à travers le royaume. Pour autant, lorsqu’Arthur Young parcourt le pays, il s’étonne constamment de ne voir que des routes vides, une circulation inexistante et des moyens d’information absents. Il quitte Paris par la route d’Orléans, et le pays devient aussitôt «un désert, comparé avec les routes qui avoisinent Londres». Suivons le à Besançon, le 27 juillet 1789, alors même que les événements se précipitent, mais que les seules informations disponibles sont pour l'essentiel celles échangées à la table d’hôte –c’est, d’une certaine manière, l’information que nous aurions aujourd'hui, avec les périodiques abandonnés dans la salle d’attente d’un médecin:
Il n’est pas croyable combien la France est arriérée pour tout ce qui touche aux informations. De Strasbourg jusqu’ici, il ne m’a été impossible de lire un seul journal. Ici, j’ai demandé le Café littéraire. Il n’y en a pas. Les gazettes? Dans les cafés. C’est très vite répondu, mais ce n’est pas si facile à trouver. Rien que la Gazette de France, pour laquelle en ce moment un homme de bon sens ne donnerait pas un sol. J’ai été dans quatre autres cafés; dans quelques-uns, il n’y a pas du tout de journaux; au Café militaire, le Courrier de l’Europe, vieux de quinze jours; des gens bien habillés parlent de nouvelles qui datent de deux ou trois semaines, et leur conversation montre pleinement qu’ils ne savent rien de ce qui se passe. Dans toute la ville de Besançon, pas trace du Journal de Paris ou d’un autre journal donnant le détail des délibérations des États; et cependant, c’est la capitale d’une province aussi grande que cinq ou six de nos comtés anglais, et qui contient vingt-cinq mille âmes; et chose étrange à dire, le courrier n’arrive que trois fois par semaine! (…) Aussi le pays croit-il tout le contraire de ce qui s’est passé… (la description de Dijon, quelques jours plus tard, est très proche).
Arthur Young attire notre attention sur le fait que les «temps caractéristiques» se juxtaposent sans se pénétrer entre plusieurs géographies à la typologie différente.
1) Les deux «capitales», de Paris et de Versailles, concentrent les moyens d’information qui font l’admiration de Koraÿs.
2) Au-delà, la circulation se fait d’abord dans un cadre privé, par le biais notamment des correspondances, bien plus rarement, de la presse périodique: c’est dans ce cadre seul que se vérifie le jugement de Georges Lefèbvre selon lequel «les grandes villes que touchaient les routes de poste recevaient des nouvelles tous les jours» (La Grande Peur, p. 79). Le public est par définition minoritaire, et les écarts se comptent en jours, voire en semaines, par rapport à la capitale.
3) Enfin, nous pénétrons dans le plat-pays, lequel constitue, sauf cas particulier, un environnement vide de circulations et d’informations fiables: comme l’a montré Dominique Julia à propos de la Champagne, les localités situées le long des grandes routes bénéficient de meilleurs taux d’alphabétisation. Mais, dans les villages, hors le curé, qui sait lire et écrire? C’est la géographie ancienne des «temps locaux», d’où l’écrit et l’imprimé sont pratiquement absents, et où le continuum de l’information est depuis toujours apporté par les bruits et par les rumeurs.
Le livre exemplaire consacré par Georges Lefèbvre à la Grande Peur (Paris, SEDES, 1932) suggère que le heurt entre des «temps caractéristiques» différents pourrait constituer en définitive un facteur propice à la naissance de bruits, et d'actions, sans contrôle ni fondements. La carte des p. 197-198 (cf cliché) montre que la panique du Clermontois (Clermont-de-l’Oise) prend sa source dans ce monde intermédiaire, celui de la ruralité, mais à proximité immédiate d’une grande route par où transitent courriers, nouvelles… et bruits. Une altercation entraperçue, un conflit ancien, et la peut naît, avant de se répandre, grossie par toutes sortes d’interprétations infondées. De même, la peur de Champagne méridionale naît dans quelques bourgades proches de Romilly-s/Seine, étape de la grande route de Paris à Troyes.
À l’inverse, des régions entières sont épargnées par le phénomène, qui sont souvent des régions de frontière mais aussi, parfois, des régions particulièrement isolées (la Sologne, le haut Morvan, ou encore la plus grande partie de la Bretagne). La Peur, la simplification abusive, sont ainsi l'effet à la fois d’une information médiocre et d’une assimilation problématique. Le modèle pourrait-il, mutatis mutandis, être transposé en notre début du IIIe millénaire, lorsqu'une partie de la population est soumise à l'irruption des nouveaux médias, mais ne sait pas toujours la maîtriser? Revenons-en pour finir à Arthur Young:
Comme si les lignes politiques et les cercles littéraires d’une capitale constituaient un peuple, et non l’universelle diffusion des connaissances agissant, par une rapide communication, sur des esprits préparés, grâce à une habituelle activité du raisonnement, à les recevoir, à les combiner et à les comprendre… 
Qui a dit que la question de l'école était, toujours aujourd'hui, l'une des questions fondamentales posées au responsable politique?