samedi 30 mai 2015

Encore la mise en texte

Les développements de la civilisation écrite au cours des âges se sont accompagnés de la mise en place progressive de toutes sortes de dispositifs permettant de repérer, de décrire, de manipuler et de communiquer les contenus textuels. L’historien du livre est familier d’un certain nombre d’entre eux, surtout s’ils concernent les livres en cahiers, alias les codex.
1- Les uns, que nous appellerons les dispositifs internes, se sont trouvés intégrés au document lui-même.
1.1 Voici, d'abord, le plus évident: les tables, sommaires et autres index, la désignation bibliographique sous la forme d’une page de titre normalisée, la foliotation ou la pagination (et leur utilisation...), les titres courants, etc. Leur premier objectif est de l’ordre de l’identification et du repérage: identifier le texte comme étant celui que l’on veut consulter, le cas échéant «se faire une idée» de sa structure et y repérer tel ou tel fragment, qu’il s’agisse de poursuivre sa lecture, ou au contraire de consulter un passage que l’on suppose pertinent.
1.2 Les choix de mise en page contribuent surtout à la «clarification» du texte, avec des éléments comme la mise en paragraphes, l’emploi des blancs, le saut de page, le chapitrage, etc. Nous laissons ici de côté tout ce qui relève de la typographie proprement dite, mais il est bien évident que l’utilisation d’une certaine fonte incorpore aussi des éléments d’information sur telle ou telle composante du texte: la hiérarchie des titres et des sous-titres (en capitales, petites capitales, etc.), la présence d’une citation (en plus petit corps), l’intégration de références bibliographiques (avec un titre qui sera cité en italiques), etc. (Cf cliché ci-contre: rubrication, lettre ornée manuscrite, et corps du texte imprimé).
1.3 Un dernier ensemble de dispositifs internes, moins généralisé, se rencontre aussi, qui vise à l’enrichissement du texte.
1.3.1 Ce sont d’abord les éléments proprement textuels du paratexte (en premier lieu les pièces liminaires, préface, etc.), les commentaires éventuels (dans la logique de la glose médiévale) et, surtout, les notes, elles-mêmes parfois structurées en différents niveaux (ce que montrerait de manière paradigmatique un ouvrage comme l’Histoire de l’imprimerie de Prosper Marchand, en 1740).
1.3.2 Les illustrations interviennent le cas échéant ici, et leur articulation avec le texte est particulièrement complexe: une illustration scientifique (comme celle de la Zoologie de Gesner) vise à reproduire ce qui se trouve décrit dans le texte, quand une illustration d’évocation entretient avec celui-ci des rapports d’une grande variété. Dürer fait ainsi de l’Apocalypse une lecture que l’on pourra dire littérale (1498), quand certaines planches du Voyage pittoresque de la Grèce, de Choiseul, visent plutôt à une forme d’enrichissement, en évoquant un paysage, ou l’ambiance quotidienne du voyage. Il convient aussi de prendre en considération les éléments textuels accompagnant éventuellement l’illustration, à commencer par son titre. 
La voûte de la station "Concorde", dans le métro de Paris, permet de comprendre comment la disposition matérielle des lettres et des mots (sans blancs insérés entre les mots, ni signe diacritique d'aucune sorte) rend inintelligible la "lecture silencieuse" d'un texte par ailleurs parfaitement connu et d'une lisibilité absolue. Pour comprendre le texte, il faut le lire, ou le "penser", à voix haute.
2- Venons en maintenant aux dispositifs externes, c’est-à-dire extérieurs à l’ouvrage proprement dit dont il s’agit. Nous retrouvons la même typologie que nous venons d’évoquer.
2.1 La fonction principale d’un premier ensemble d'éléments est en effet de l’ordre du repérage: ce sont les répertoires, bibliographies et autres catalogues, dont le contenu, la forme matérielle et la structure intellectuelle se déploient selon une typologie très variée –celle dont l’exposition De l’argile au nuage avait entrepris l’exploration, y compris s’agissant de la matérialité des supports (registres, fichiers, livres imprimés, etc., jusqu'aux catalogues informatisés). À ce niveau, la question se pose toujours, de savoir à quoi il s’agit de renvoyer: soit les contenus en tant que contenus (comme pour une bibliographie: mais il se posera la question des recueils et des périodiques), soit les exemplaires donnant les contenus à lire, et supposant par suite des techniques spécifiques de repérage, qu’il s’agisse de la cote ou des indications portées sur l’exemplaire lui-même (auteur et titre, étiquettes éventuelles, etc.).
2.2 Nous ne mentionnerons que pour mémoire le second groupe d’éléments externes, dont l’analyse relève plus des problématique d’histoire (sociale) du livre ou d’histoire proprement littéraire: ce sont les comptes rendus et autres recensions, les commentaires, éventuellement la publicité, voire les éléments intertextuels, autrement dit relatifs au surgissement d’un certain texte dans un autre texte, que ce soit de manière explicite ou implicite.
Il est bien évident que nous ne traçons ici que les plus grandes lignes d’une typologie qui reste à étudier plus précisément. Il est bien évident aussi que la problématique des outils permettant de manipuler l’information est plus que jamais aujourd’hui d’actualité, à l’heure des nouveaux médias et de la virtualisation: les choix qui se font, et qui privilégient tel ou tel pratique ou dispositif par rapport à tel autre, engagent aussi les modes de penser, voire engagent la construction même et l'élaboration des connaissances.
Terminons en disant que, ici peut-être plus qu’ailleurs, se fait sentir le besoin d’une chronologie précise et relativement détaillée de l’apparition et de l’essor des différents éléments que nous avons évoqués. Ajoutons encore un mot, en clin d’œil: à titre de démonstration et de «travaux pratiques», nous avons donné au présent billet une forme que nous n’apprécions jamais dans un texte imprimé, mais qui a le mérite de mettre en évidence –un peu trop– la hiérarchisation du discours. On constate au passage comment le texte discursif, s'il suit un certain cadre matériel, pourrait directement refléter la construction d'un tableau.

vendredi 29 mai 2015

Conférences d'histoire du livre


École pratique des hautes études, IVe section
Conférence d'histoire et civilisation du livre

Lundi 1er juin 2015

14h-16h
Histoire de l’édition pédagogique au XVIIIe siècle
par
Madame Emmanuelle Chapron,
chargée de conférences à l’EPHE,
maître de conférences à l’Université d’Aix-Marseille,
membre de l’Institut universitaire de France (junior)


16h-18h
Histoire d'un imprimeur libraire
à Strasbourg, XVe-XIXe siècle (3)
par
Monsieur Frédéric Barbier,
directeur d'études

Le cliché ci-contre n'a pas de rapports avec la thématique des conférences, ni même avec l'histoire du livre: il rappelle le souvenir de la séance foraine de Troyes, qui s'est déroulée dans les meilleures conditions possible hier 28 mai. Cliché: une des superbes rosaces du transept de la cathédrale des SS Pierre et Paul à Troyes, éclairée par le soleil matinal.

Nota:
La conférence régulière d'Histoire et civilisation du livre a lieu tous les lundis à l'École pratique des hautes études, de 16h à 18h. (190 avenue de France, 75013 Paris, 1er étage, salle 115). Le secrétariat de la IVe Section se situe dans les mêmes locaux.

Accès les plus proches (250 m à pied).
Métro: ligne 6 (Nation-Pte Dauphine), station Quai de la Gare.
Bus
89, arrêt Quai de la Gare (cette ligne dessert notamment la Gare Montparnasse, puis elle passe rue de Rennes et place du Luxembourg).

Accès un petit peu plus éloignés: Métro: ligne 14, station Bibliothèque François Mitterrand. RER ligne C, station Bibliothèque François Mitterrand. Bus: 62 et 64 (arrêt Bibliothèque François Mitterrand Avenue de France) et 64.


lundi 25 mai 2015

Séance foraine à Troyes (28 mai 2015)

Chers amis,
Juste un petit mot pour inciter les retardataires à s’inscrire à la séance foraine de Troyes jeudi prochain 28 mai 2015.
On peut s’inscrire à la présente adresse (frederic.barbier@ens.fr) jusqu’à mardi 26 mai au soir.
Très cordialement à tous
Clairvaux revisité, ou la salle des fonds anciens de la Médiathèque de Troyes, avec les rayonnages de Clairvaux...
Sur le cadre régional de la Champagne
http://histoire-du-livre.blogspot.fr/2015/05/la-champagne-portrait-historique-dune.html
Sur la bibliothèque des comtes de Champagne
http://histoire-du-livre.blogspot.fr/2015/05/lage-dor-de-la-champagne.html
Et, sur les livres de Clairvaux
http://histoire-du-livre.blogspot.fr/2015/05/en-champagne-la-spiritualite-de-saint.html

samedi 23 mai 2015

En Champagne: la spiritualité de saint Bernard et les livres des Cisterciens

Nous poursuivons aujourd'hui notre série de billets introduisant à la séance foraine de Troyes, en évoquant trop brièvement la spiritualité champenoise à travers la haute figure de saint Bernard de Clairvaux, à travers l'abbaye fondée par lui dans le désert du Val d'Absinthe, sur la haute vallée de l'Aube,... et à travers les livres qui nous en sont parvenus.

Le thème de la réforme de l’Église est récurrent depuis le Xe siècle, et son actualité est renforcée par le millénarisme: les prélats, évêques et abbés, sont trop entrés dans le monde du siècle, ce qui explique a contrario le succès de Cluny, fondée en Bourgogne en 910. L’abbaye, qui ne dépend que de Rome, est soustraite au pouvoir des grands, la règle de saint Benoît y est appliquée avec rigueur, et Cluny bénéficie en outre d’une succession d’abbés remarquables (Odilon, Hugues de Cluny et Pierre le Vénérable). Les Clunisiens, organisée de manière très hiérarchisée, occupent un grand nombre de postes, comme évêques, voire comme papes: Urbain II décrira Cluny comme «la lumière du monde».
Mais Cluny est bientôt trop puissante, et trop riche, pour pouvoir porter le modèle idéal de la règle bénédictine. En 1098, l’abbaye de Cîteaux (à une vingtaine de km au sud de Dijon) est fondée par un groupe de moines venus de Molesme: les débuts sont difficiles, jusqu’à l’arrivée d’Étienne Harding en 1108. Le véritable décollage se produit lorsque l’abbaye commence à essaimer, au début du XIIe siècle.
Voici en effet qu’intervient une personnalité exceptionnelle, celle de saint Bernard de Clairvaux. Bernard Tescelin de Saure est né en 1090/1091 dans une famille de petite noblesse du Dijonnais. Il étudie d’abord à l’école capitulaire de Châtillon-s/Seine, avant d’entrer à Cîteaux en 1112, sous l’abbatiat d’Étienne Harding. C’est l’abbé lui-même qui l’envoie en 1115, avec quelques autres frères, fonder une autre maison dans un lieu isolé: Clairvaux est une terre donnée par le comte Hugues de Champagne sur la haute vallée de l’Aube. Au «Val d’Absinthe», nous sommes réellement au désert:
Clairvaux (…) est dans une vallée environnée presque de tous côtez de montagnes & de vallées, & pour y arriver il nous a fallut faire près de deux lieuës dans les bois. On ne peut pas en approcher qu’on ne sente son cœur touché, & un certain je ne sçais quoy, qui fait connoître la sainteté de son origine… (D. Martène et D. Durand, I, p. 98-99). 
 Nous n’avons pas à revenir ici sur la personnalité du jeune abbé. Saint Bernard est le promoteur d’un modèle de vie monastique particulièrement rigoureuse et dépouillée, voire ascétique, mais il est aussi un rhéteur, et un intellectuel engagé dans toutes les grandes affaires de son temps: comme adversaire d’Abélard, mais aussi comme inspirateur de la croisade contre les Albigeois, et de la Seconde croisade (1146). Son esprit est d’une spiritualité telle qu’il refuse de recourir à la raison humaine pour traiter des problèmes de la théologie: Fuyez cette Babylone, fuyez et sauvez votre âme! Vous trouverez beaucoup plus de choses dans la forêt que dans les livres, les arbres et les pierres vous instruiront davantage… Saint Bernard fait de Clairvaux l’une des capitales de la chrétienté. À sa mort (1153), l'abbaye abrite plus de 700 moines, et l’Europe compte quelque 500 abbayes cisterciennes. Il sera canonisé dès 1174.
Clairvaux possède une bibliothèque très vite importante, un atelier de copistes et d’enlumineurs (qui suivent le style très sobre correspondant au programme de saint Bernard), et probablement un atelier de reliure. Le modèle d’une vie monastique sévère et dépouillée transparaît dans la décoration des manuscrits de Clairvaux (initiales monochromes, pas d’or, pas de représentation d’hommes ni d’animaux). 
La bibliothèque de Clairvaux est d’abord favorisée par l’aura qui entoure saint Bernard, et par le rôle politique de l’abbé: les manuscrits sont produits dans le scriptorium sur place, mais il y a aussi des dons, notamment de la part des comtes de Champagne, ou encore de Henri de France dans les années 1175. Henri, fils du roi Louis le Gros, entre en effet comme novice à Clairvaux en 1145 (il sera évêque de Beauvais en 1149, et archevêque de Reims en 1163), et il donnera dix manuscrits à l’abbaye, pour une part aujourd’hui conservés.
À la fin du XIIe siècle, la bibliothèque de Clairvaux compte environ 350 volumes quand, au XIVe siècle, elle en comptera 1050. Enfin, en 1472, le catalogue dressé sur l’ordre de l’abbé Jean de Virey dénombre près de 1800 volumes, dont quelques incunables. Le grand libraire et imprimeur parisien Antoine Vérard fait don à Clairvaux de plusieurs exemplaires de ses éditions, par ex. un Froissard, avec son ex dono. Au tournant du XVe siècle (1495-1503), c’est la construction d’une nouvelle bibliothèque, au-dessus d’un second cloître. D. Martène et D. Durand découvriront ce bâtiment au début du XVIIIe siècle, et ils témoignent au passage de ce que le mobilier n’a pas changé depuis des siècles…
 Ce manque apparent d’intérêt rend d’autant plus remarquable, à la fin de l’Ancien régime, l’achat de la magnifique bibliothèque des Bouhier: cette dynastie de parlementaires dijonnais avait réuni depuis le XVIe siècle une bibliothèque de quelque 2000 manuscrits et 31 600 imprimés, vendue par le dernier héritier, le comte d’Avaux, pour 135 000 livres à Clairvaux en 1782. La collection de Clairvaux, avec la bibliothèque Bouhier, est aujourd’hui conservée à Troyes, où elle constitue l’un des plus importants fonds anciens de notre pays.

jeudi 21 mai 2015

L'âge d'or de la Champagne comtale

En découvrant la Médiathèque de Troyes à l'occasion de notre prochaine séance foraine (cliquer ici pour consulter le programme), nous aurons l'occasion de nous familiariser avec la brillante cour des comtes de Champagne aux XIIe et XIIIe siècles. Les comtes entreprennent en effet très tôt de constituer leur principauté en un ensemble autonome et administré avec soin. Ils soutiennent les fondations religieuses et leurs écoles, ils ont une action importante comme commanditaires et comme mécènes de textes et d'œuvres d'art, et ils réunissent une bibliothèque remarquable. Dans cette perspective, une figure majeure est celle du comte Henri le Libéral: pourtant, la trajectoire du comté de Champagne sera en définitive précocement interrompue par les alliances successives avec la dynastie capétienne, et par l'intégration dans le domaine royal.

En 1152, les successeurs de Thibault II le Grand, comte de Blois-Champagne, se partagent seigneuries et charges. Henri Ier le Libéral, né en 1127, est comte de Troyes; son frère, Thibault, reçoit quant à lui le comté de Blois; le cadet, Guillaume aux Blanches-Mains, fait carrière dans l’Église, comme évêque de Chartres (1165), puis archevêque de Sens (1168) et de Reims (1176), et cardinal (1179). C’est à lui que Pierre Le Mangeur (Petrus Comestor) dédicace son Histoire ecclésiastique dans les années 1170. Quant à la sœur, Adèle († 1206), elle a épousé en troisièmes noces le roi Louis VII († 1180), et elle est la mère de Philippe Auguste.
La Champagne constitue alors une principauté très puissante, bien administrée et riche (c’est la grande époque des foires), mais elle est aussi un des pôles de la Chrétienté. Lorsque le pape Alexandre III (vers 1105-1181) se réfugie en France pour se mettre à l’abri de l’empereur et des antipapes Victor IV et ses successeurs, il s’établit en effet à Sens (1163-1165), et c’est à Sens et à Pontigny que l’archevêque de Cantorbéry Thomas Beckett se réfugiera aussi un temps, avec son entourage de clercs (1164-1170). On sait que Jean de Salisbury, secrétaire de l’archevêque et lui aussi un intellectuel de très haut vol, succédera à Guillaume aux Blanches Mains au siège de Chartres (1176).
Henri le Libéral a lui-même bénéficié au château de Troyes d’une bonne formation, apportée par des précepteurs privés. Il lit bien le latin, il entretiendra une correspondance active avec de nombreux clercs de son temps, et il constitue une bibliothèque personnelle que nous connaissons relativement bien. Attentif à former une classe d’administrateurs compétents, il fonde un certain nombre de collégiales avec des écoles. La principale, consacrée à saint Étienne et établie en 1157 dans le palais comtal lui-même, a vocation à servir de chapelle palatine, et à devenir la nécropole dynastique. Elle accueille en outre, au premier étage, les archives et la bibliothèque comtales.
Bible des comtes de Champagne, MAT, ms 2391 (prov.: St-Étienne)
On a pu estimer cette bibliothèque à une cinquantaine de manuscrits, d’abord des historiens de l’Antiquité latine (Valère Maxime, Quinte Curce, Flavius Josèphe, Aulu Gelle...) mais aussi les Pères et docteurs de l’Église (Augustin, Jérôme, Isidore, Grégoire, etc.), sans oublier des auteurs plus récents, comme Hugues de Saint-Victor ou encore Pierre Lombard. Patricia Stiernemann souligne que le comte a été conseillé précisément pour faire recopier les versions les meilleures et les plus complètes des textes qu’il souhaitait, d’après des manuscrits figurant notamment dans des bibliothèques de Champagne méridionale. Les Anglais de l’entourage de Thomas Becket ont ici un rôle important.
Henri le Libéral a épousé Marie de France (1145-1198), fille aînée de Louis VII et d’Aliénor d’Aquitaine. La comtesse, qui pratique la lecture, goûte elle aussi aux textes et aux livres, mais avec des préférences autres, peut-être plus «modernes», que celles de son mari. Elle s’intéresse en effet à la «matière de Bretagne», entendons aux romans du cycle arthurien, et c’est elle qui commande à son clerc Chrétien de Troyes l'un au moins des grands romans de la Table ronde, le Chevalier à la charrette (Lancelot). Elle fait aussi traduire la Genèse en langue romane, et possède un certain nombre de manuscrits à caractère religieux, l’ensemble étant rangé, au château, dans une «armaire» (armoire).
Dans les faits, une partie des manuscrits du comte passera dans le trésor de la collégiale, ce qui a assuré leur conservation lors de la Révolution, et ce qui explique qu’ils soient, aujourd’hui encore, conservés dans les fonds de la Médiathèque de Troyes. Parallèlement, la ville est le siège d’une activité de copie et de peinture de manuscrits destinés à la clientèle de la cour. Une autre importante collection de livres y est celle du chapitre cathédral, qui fera reconstruire sa bibliothèque en 1477-1480: cette salle de la «Théologale» (parce que l’on y dispensait aussi les cours de théologie) accueille les manuscrits enchaînée, et elle est décorée de vitraux dont le célèbre «rondel de Nicolas de Lyre» aujourd’hui présenté au Musée du vitrail. 
Le "Rondel de Nicolas de Lyre" (Troyes, Musée du vitrail)

Alors que les alliances se sont multipliées entre la dynastie des comtes de Champagne et celle des rois Capétiens, alors aussi que les comtes sont devenus par héritage rois de Navarre (1199), la Champagne indépendante disparaît définitivement à la suite du mariage de la reine Jeanne de Navarre († 1305) avec le futur Philippe le Bel en 1284… Quant au palais comtal et à la collégiale Saint-Étienne, ils seront détruits au début du XIXe siècle.

mercredi 20 mai 2015

La Champagne: portrait historique d'une province

La traditionnelle séance foraine de la Conférence d'Histoire et civilisation du livre se déroulera le 28 mai prochain à la Médiathèque de l'Agglomération troyenne (détails ici). Nous inaugurons aujourd'hui la publication de quelques billets destinés à introduire à cette journée.

La Champagne est une région connue de partout, mais qui paradoxalement reste difficile à situer avec précision: la désignation elle-même est indécise, puisque la «champagne» (campagne) désigne une «vaste étendue de plat pays (…). La campagne par excellence est d’ailleurs la Beauce ou la Champagne» (Robert historique). À l’étranger, le mot est surtout répandu à cause du vin, la capitale «du» Champagne étant bien évidemment Reims.
La caractéristique première de la Champagne est de constituer la marche orientale du Bassin Parisien. Les deux principales vallées qui la parcourent sont celles de la Seine et de la Marne, avec leurs grands affluents, l’Aisne, puis l’Aube et l’Yonne vers le Sud. Son réseau fluvial fait de la Champagne  un espace de convergence, qui débouche à la fois vers la Manche (bassin de la Seine), vers la mer du Nord (bassins de la Meuse et de la Moselle) et vers la Méditerranée (bassin du Rhône). À hauteur de Saint-Seine l’Abbaye, la distance entre l’Oze (sous-affluent de la Seine) et la Suzon (sous-affluent de la Saône) est au plus de 2km… 
Nous sommes, logiquement, sur des routes commerciales très anciennes entre la Méditerranée et l'Europe du nord-ouest, comme en témoigne la découverte du trésor de Vix en 1953 près de Châtillon-s/S. La province est parcourue d’itinéraires romains de première importance, décrits par la Table de Peutinger. De Lyon, capitale des Gaules, la via Agrippa traverse Chalon-s/Saône (Cabilionum), avant d’atteindre Langres (Andemantunum), dans un site fortifié remarquable tout proche des sources de la Marne. Reims (Durocortorum) et Troyes (Augustobonum) sont sur les itinéraires du nord, tandis que la route de la Seine passe notamment par Sens (Agendincum). Le troisième itinéraire majeur est celui de la Moselle en direction de Metz (Durimedium Matricorum), de Trèves (Augusta Trevirorum) et de la vallée du Rhin (Mayence/Mogontiacum).
Un puissant oppidum fortifié: Langres
Le rôle de cette véritable dorsale de l’empire romain d’Occident se retrouve dans la géographie ecclésiastique et politique: Lyon est la primatiale des Gaules, de même que Mayence sera celle de Germanie (son archevêque-électeur est aussi archichancelier d’Empire); Langres est le siège d’un évêché dont le titulaire porte les titres de duc et pair du royaume; Sens est la capitale d’une province romaine stratégique, et sera plus tard la métropole de Paris; Reims, également archevêché, sera la ville du sacre royal; Metz est, à l’époque mérovingienne, la capitale du puissant royaume d’Austrasie; quant à Trèves, elle est un temps capitale de l’Empire romain d’Occident, et sera le siège d’un des trois archevêques électeurs du Saint-Empire.
Ces mêmes routes seront en partie celles suivies, au XIe siècle, par les communautés juives remontant du sud (rappelons que Troyes est la ville de Rachi), et c’est encore cette position qui fera la fortune des foires de Champagne, aux XIIe et XIIIe siècles. 
Dans ce schéma, Troyes (Augustobonum) reste pourtant relativement secondaire: la vallée de la Seine constitue un environnement marécageux peu propice au peuplement. Mais les grandes routes sont aussi les routes de la christianisation, et l’église de l’évêque, future cathédrale, s’élève au milieu du IVe siècle au sein de la ville fortifiée du Bas-Empire: pour reprendre la comparaison classique entre le plan de la ville actuelle et la silhouette d’un bouchon de Champagne, nous sommes ici dans la «tête» du bouchon dont la ville commerçante et bourgeoise occupera le corps. Après la chute de l'Empire, Augustobonum prend le nom de Tricassium, alias la cité des Tricasses, la peuplade gauloise de la région. Le principal pouvoir y est, à l’époque mérovingienne, celui de l’évêque.
Un pouvoir concurrent monte pourtant en puissance à l’époque carolingienne, celui de l’administrateur impérial, le comte (comes): selon le schéma général, la dévolution du pouvoir aux comtes débouchera sur l'affirmation des grandes dynasties féodales –dont celle des futurs comtes de Champagne. À la même époque, la vallée de la Meuse marque peu ou prou, la limite de la Francia occidentalis, et celle de la province de Champagne (partage de Verdun, 843). Alors que les invasions normandes ruinent le pays à la fin du IXe siècle, la personne du comte rteprésente le recours ultime permettant de se défendre.
Une ville en forme de bouchon de Champagne: Troyes au XIXe s.
La première dynastie comtale est liée à la puissante famille de Vermandois, dont certains membres sont, au Xe siècle, archevêque de Reims, comte de Meaux ou encore comte de Troyes. Le comte Hugues de Champagne (1093-1125) est le premier à faire de Troyes sa capitale permanente. Le palais comtal y est désormais le centre du pouvoir: il a été détruit sous la Révolution, mais il se dressait, avec l’ancienne collégiale Saint-Étienne, à l’emplacement de l’actuelle place du Préau.
Il est inutile d’entrer dans les détails de la généalogie comtale, des rapports entre les comtés de Blois et de Champagne, et de ceux entre les comtes et leurs voisins et concurrents de la dynastie capétienne. Les comtes Thibault II le Grand (1125-1152), Henri Ier le Libéral (1152-1181) et, plus tard, Thibault IV le Chansonnier (1222-1253), sont des personnalités particulièrement remarquables, souvent très pieuses, mais aussi tournées vers les curiosités intellectuelles et littéraires. Nous reviendrons dans notre prochain billet sur l'ancienne bibliothèque des comtes de Champagne autrefois conservée à la collégiale Saint-Étienne de Troyes, et aujourd'hui, en partie, à la Bibliothèque de cette ville (cliquer ici).

vendredi 15 mai 2015

Conférences d'histoire du livre


École pratique des hautes études, IVe section 
Conférence d'histoire et civilisation du livre

Lundi 18 mai 2015, 16h-18h
Troyes, la Champagne et les livres: introduction à la séance foraine
par
Monsieur Frédéric Barbier, directeur d'études

La conférence régulière d'Histoire et civilisation du livre a lieu tous les lundis à l'École pratique des Hautes Études, de 16h à 18h. (190 avenue de France, 75013 Paris, 1er étage, salle 115). 

Accès les plus proches (250 m. à pied)
Métro: ligne 6 (Nation-Pte Dauphine), station Quai de la Gare.
Bus 89, arrêt Quai de la Gare (cette ligne dessert notamment la Gare Montparnasse, puis elle passe rue de Rennes et place du Luxembourg).
Accès un petit peu plus éloignés: Métro: ligne 14, station Bibliothèque François Mitterrand. RER ligne C, station Bibliothèque François Mitterrand. Bus: 62 et 64 (arrêt Bibliothèque François Mitterrand Avenue de France) et 64.


SEANCE FORAINE,
JEUDI 28 MAI 2015:
LA MEDIATHEQUE DE L’AGGLOMERATION TROYENNE ET SES COLLECTIONS
 
Vitrail de la vie de saint Éloi, Troyes, église Ste-Madeleine
La traditionnelle séance foraine organisée à titre privé par la conférence d’Histoire et civilisation du livre (École pratique des Hautes Études) se déroulera à Troyes le jeudi 28 mai prochain. Nous avons rendez-vous à la Médiathèque de l’Agglomération troyenne (MAT, 7 rue des Filles-Dieu) à 10h30. Grâce à l’obligeante disponibilité de nos collègues conservateurs sur place, nous pourrons découvrir le bâtiment même de la MAT, la galerie reconstituée de l’ancienne bibliothèque des cisterciens de Clairvaux, l’exposition «1000 ans de livres à Troyes» et un certain nombre de pièces exceptionnelles conservées dans le fonds ancien de l’établissement. Les collections patrimoniales de Troyes sont placées sous la responsabilité de Monsieur Pierre Gandil, directeur adjoint de la MAT.


Programme
Le programme prévisionnel est le suivant:
10h30 Rendez-vous à la MAT. Accueil par Monsieur Pierre Gandil, et présentation de l’établissement.
10h30-12h45 Présentation de manuscrits, par Madame Anne-Marie Turcan-Verkerk, directeur d’études à l’École pratique des Hautes Études, et les conservateurs de la Médiathèque.
13h Déjeuner. Selon l’habitude, nous nous efforcerons d’organiser un repas en commun dans une brasserie à proximité.
14h30 Présentation d’imprimés, par Monsieur Frédéric Barbier, directeur d’études à l’École pratique des Hautes Études, et les conservateurs de la Médiathèque.
16h30 Conclusion de la journée.
 
Collections de Troyes
Rappelons ici que les collections anciennes conservées à Troyes sont parmi les plus riches de France: il s’agit notamment de manuscrits de l’ancienne bibliothèque des comtes de Champagne, de l’essentiel de la bibliothèque de Clairvaux, des livres d’un certain nombre de collectionneurs dont les plus connus sont les membres de la dynastie dijonnaise des Bouhier, sans oublier, bien évidemment, les ouvrages représentatifs de la célébrissime «Bibliothèque bleue de Troyes».
Rappelons aussi qu’il serait dommage de quitter Troyes sans parcourir les rues de la ville ancienne, très largement reconstruites après le grand incendie de 1524: nombreuses maisons du XVIe siècle à colombages et hôtels Renaissance, outre, bien évidemment, les édifices majeurs que sont la cathédrale Saint-Pierre et Saint-Paul, les autres églises, et les musées (dont le Musée de l’Outil et de la Pensée ouvrière, qui est un musée du compagnonnage, abrité dans le très bel hôtel de Mauroy). La cathédrale et plusieurs églises de Troyes possèdent des ensembles exceptionnels de vitraux des XIIIe-XVIe siècles (cf cliché: saint Éloi apprend à lire).

Horaires de train
Nous indiquons ci-après, à titre informatif, les horaires des trains entre Paris et Troyes
Paris (Gare de l’Est) 6h42 (Troyes 8h14). 7h42 (9h13). 8h43 (10h12).
Troyes 17h12 (Paris Est 18h46). 18h12 (19h46). 19h20 (20h46).
Attention: ces horaires sont donnés sous toutes réserves et doivent être contrôlés. La MAT est située à environ 800 m. de la gare de Troyes.

Participation à la journée
La participation est libre et gratuite. Il convient cependant de s’inscrire par courriel, en écrivant à l’adresse suivante : frederic.barbier@ens.fr, avant le lundi 23 mai. On est prié de préciser si l’on ne souhaite pas participer au déjeuner. Tous les renseignement éventuels sont donnés à la même adresse.

dimanche 10 mai 2015

Nouvelle publication en espagnol


Vient de paraître
Frédéric Barbier, Historia del libro, trad. Patricia Quesada Ramírez,
2e édition, trad. sur la 1ère éd. fr. (2001),
Madrid, Alianza Editorial, 2015,
397 p., ill.
ISBN 978-84-9104-049-1
NB. 1ère éd. espagnole, ibidem, 2005. 

Et toujours
Frédéric Barbier, Histoire du livre en Occident,
Paris, Armand Colin, 2012,
351 p., ill. («Collection U»).
ISBN 978-2-200-27751-2
NB. 3e éd. revue, corrigée et augmentée, de l’Histoire du livre, ibid., 2001 (2e éd., 2006; réimpr., 2009).
Ouvrage traduit en chinois, espagnol, grec, hongrois, italien, portugais (brésilien) et serbe.

Et: Frédéric Barbier, Histoire des bibliothèques, d'Alexandrie aux bibliothèques virtuelles,
Paris, Armand Colin, 2013,
301 p., ill. («Collection U»).
ISBN 978-2-200-27440-5

samedi 9 mai 2015

Colloque d'histoire du livre


Colloque international

Savoir / pouvoir : Les bibliothèques, de l’Antiquité à la modernité

Lundi 11 mai 2015 - Mercredi 13 mai 2015


Strasbourg - BNU (Auditorium) / Mulhouse - Campus Illberg
 

L’essor des bibliothèques, en Orient comme en Occident, constitue un phénomène majeur de culture et de civilisation. Quelles sont les raisons politiques, religieuses ou morales qui ont présidé à la fondation de ces établissements dédiés à l’élaboration, à la conservation et à la diffusion d’un savoir aussi bien profane que sacré? Quelle place occupent-ils aujourd’hui dans la cité 
Organisée dans le cadre de la réouverture de la Bibliothèque nationale et universitaire de Strasbourg (BNU) rénovée, cette rencontre scientifique internationale et bi-site s’inscrit aussi dans le prolongement de l’exposition Métamorphoses, manifestation emblématique de l’entrée de la BNU dans une phase nouvelle de son développement.
Elle résulte d’un partenariat entre la BNU, le Labex Hastec, les responsables du programme IDEX «Translatio» de l’Université de Strasbourg et l’EA 4363/ILLE (Institut de recherches en langues et littératures européennes) de l’Université de Haute-Alsace/Mulhouse.

Programme

Lundi 11 mai 2015 – Pouvoir du lieu
Strasbourg (auditorium de la BNU)
Bâtiment-symbole, bâtiment-repère: la bibliothèque dans la cité,
son environnement urbain, son décor, son aménagement

10h00 Accueil des participants
10h30 Allocutions de bienvenue: Albert POIROT, Administrateur de la BNU; Alain BERETZ, Président de l’Université de Strasbourg; Laurent PERNOT, Membre de l’Institut, responsable du programme IDEX «Translatio»
11h00 Conférence inaugurale: Antonio LOPRIENO, Président de l’Université de Bâle, «Savoir et pouvoir dans la Bibliothèque égyptienne»
11h30 Philippe HOFFMANN, Directeur d’études à l’EPHE et Directeur du Labex Hastec, «Les écoles philosophiques néoplatoniciennes à la fin de l’Antiquité : programme d’enseignement et bibliothèques»
12h00 Discussion
12h30 Pause

14h00 Yann SORDET, Directeur de la Bibliothèque Mazarine, «Information, politique et bibliothéconomie dans l’Europe du XVIIe siècle : aux origines de la bibliothèque Mazarine»
14h30 Maria Luisa LOPEZ-VIDRIERO, Directrice de la Biblioteca del Palacio Real de Madrid, «Les bibliothèques de palais en Espagne jusqu’au 19e siècle»
15h00 Discussion
15h15 Pause
15h30 Andrea DE PASQUALE, Directeur général de la Bibliothèque nationale centrale de Rome, «La Bibliothèque nationale d’Italie, 40 ans après la construction du nouveau bâtiment: idéologie, architecture, décor»
16h00 Christophe DIDIER, Adjoint de l’Administrateur de la BNU, «Métamorphoses d’un lieu de savoir: l’exemple de la BNU»
16h30 Discussion
17h00 Visite commentée de l’exposition Métamorphoses 

Mardi 12 mai 2015 – Autorité du savoir
Mulhouse (Campus Illberg, salle du Conseil de l’ENSISA Lumière)
Le pouvoir intellectuel des bibliothèques,
l’évolution du lectorat et des pratiques, les usages du lieu

10h00 Accueil des participants
10h30 Allocutions de bienvenue: Christine GANGLOFF-ZIEGLER, Présidente de l’Université de Haute-Alsace; Peter SCHNYDER, Directeur de l’EA 4363 / ILLE.
11h00 Dominique CHARPIN, Professeur au Collège de France, «Les bibliothèques en Mésopotamie: des fonds de manuscrits privés aux bibliothèques royales»
11h30 Yves LEHMANN, Professeur à l’Université de Strasbourg, «Encyclopédisme documentaire et impérialisme planétaire dans l’Antiquité gréco-romaine»
12h00 Discussion
12h30 Pause

14h00 Robert BEDON, Professeur émérite à l’Université de Limoges, «Les bibliothèques en Gaule romaine. État de nos connaissances. Fonctions professionnelles, culturelles et politiques»
14h30 Stavros LAZARIS, Chercheur au CNRS, «Manuels d’enseignement dans une bibliothèque monastique du nord de la Grèce: le cas d’un livre illustré d’histoire naturelle et de morale chrétienne»
15h00 Discussion
15h15 Pause
15h30 Gilbert FOURNIER, Ingénieur de recherche au CNRS-IRHT, Biblissima, «Gens de savoir, gens de pouvoir. Les lecteurs étrangers du collège de Sorbonne (15e siècle)»
16h00 Élodie CUISSARD, Chargée de recherche documentaire à la BNU, «La vie et la bibliothèque de Richard François Philippe Brunck de Freundeck (1729-1803)»
16h30 Discussion
17h00 Présentation du projet de Learning center par Dominique MEYER-BOLZINGER, Vice-présidente CFVU de l’Université de Haute-Alsace / Mulhouse

Mercredi 13 mai 2015 – La bibliothèque comme institution
Strasbourg (auditorium de la BNU)
La bibliothèque perçue comme fondement d’un pouvoir ou d’un contre-pouvoir:
aspects juridiques ou religieux, patrimoine et collections, hommes de savoir / pouvoir…

9h00 Aude LEHMANN, Maître de conférences HDR à l’Université de Haute-Alsace / Mulhouse, «Autour du De bibliothecis de Varron: politique et culture dans la Rome césarienne»
9h30 Marilina GIANICO, ATER à l’Université de Haute-Alsace / Mulhouse, «D’une bibliothèque l’autre: réflexions sur l’histoire de la Bibliothèque Estense de Modène»
10h00 Discussion
Escalier principal de la "BNU nouvelle"
10h15 Pause
10h30 István MONOK, Professeur à l’Université de Szeged, Directeur général des Archives et Bibliothèques de l’Académie des sciences de Hongrie, «Économie et politique de la bibliothèque: la Hongrie de l’Ancien Régime»
11h00 Pedro CATEDRA, Professeur à l’Université de Salamanque, «Les bibliothèques collégiales et universitaires de l’Espagne des 15e et 16e siècles, dans un contexte européen»
11h30 Doina HENDRE BIRO, Conservateur de la Bibliothèque Batthyaneum Alba Iulia, filiale de la Bibliothèque nationale de Roumanie, «Bibliothèque, confession et identité collective: le Batthyaneum de Karlsburg / Alba Iulia»
12h00 Discussion
12h30 : Pause

14h00 Frédéric BARBIER, Directeur de recherche au CNRS et Directeur d’études à l’EPHE, «Les bibliothèques protestantes de l’époque baroque (16e–18e siècles)»
14h30 Pierre CASSELLE, Directeur de la Bibliothèque de l’Hôtel de Ville de Paris, «La Bibliothèque de l’Hôtel de Ville de Paris. 140 ans au service du pouvoir municipal»
15h00 Discussion avec la salle et conclusions (modérateur: Yves LEHMANN, coresponsable du programme IDEX « Translatio ») 

NB- Un manuel récent: Histoire des bibliothèques, d'Alexandrie aux bibliothèques virtuelles

Conférence d'histoire du livre

École pratique des hautes études, IVe section
Conférence d'histoire et civilisation du livre

Lundi 11 mai 2015
16h-18h

À la recherche de la perfection.
Rivalité typographique et éditoriale avec Baskerville
et conflits avec les Didot
(à propos de Giambattista Bodoni)
par

Monsieur Pedro M. Catedrá,
professeur à l'Université de Salamanque,
directeur d'études invité étranger

Nota: La traditionnelle séance foraine de la conférence d'Histoire et civilisation du livre de l'École pratique des Hautes Études se déroulera le jeudi 28 mai à bibliothèque de Troyes (Médiathèque de l'agglomération troyenne), de 10h30 à 16h45. Un programme spécifique sera publié à ce propos, mais nous précisons dès aujourd'hui les liaisons ferroviaires possibles depuis Paris:
Aller (Paris Est) 7h 42 (Troyes 8h14) ou 8h42 (Troyes 9h13).
Retour (Troyes) 17h12 (Paris 18h46) ou 18h12 (Paris 19h46)

La conférence régulière d'Histoire et civilisation du livre a lieu tous les lundis à l'École pratique des Hautes Études, de 16h à 18h. (190 avenue de France, 75013 Paris, 1er étage, salle 115).

Accès les plus proches (250 m. à pied)
Métro: ligne 6 (Nation-Pte Dauphine), station Quai de la Gare.
Bus 89, arrêt Quai de la Gare (cette ligne dessert notamment la Gare Montparnasse, puis elle passe rue de Rennes et place du Luxembourg).
Accès un petit peu plus éloignés: Métro: ligne 14, station Bibliothèque François Mitterrand. RER ligne C, station Bibliothèque François Mitterrand. Bus: 62 et 64 (arrêt Bibliothèque François Mitterrand Avenue de France) et 64.

Calendrier des conférences (attention: les sujets à jour des conférences et les éventuelles modifications sont régulièrement annoncés sur le blog. N'oubliez pas, comme disent les informaticiens, de «rafraîchir» la page du calendrier quand vous la consultez).

vendredi 1 mai 2015

Conférences EPHE

École pratique des hautes études, IVe section
Conférence d'histoire et civilisation du livre

Programme des conférences,
mai et juin 2015


4 mai (EPHE, 190 ave de France, 1er étage)
14h-16h Histoire de l’édition pédagogique au XVIIIe siècle, par Madame Emmanuelle Chapron, chargée de conférences
16h-18h Bodoni, l’éditeur et le « politicien », de l’Europe des Bourbon à la France napoléonienne, par Monsieur Pedro M. Catedrá, directeur d’études invité étranger

11 mai (EPHE, 190 ave de France, 1er étage)
16h-18h À la recherche de la perfection. Le point de vue technique: rivalité typographique et éditoriale avec Baskerville et conflit avec les Didot, par Monsieur Pedro M. Catedrá, directeur d’études invité étranger

18 mai (EPHE, 190 ave de France, 1er étage)
16h-18h Troyes, la Champagne et le livre: introduction à la séance foraine, par Monsieur Frédéric Barbier, directeur d’études

25 mai
Pas de conférence (lundi de Pentecôte)

28 mai (Médiathèque de Troyes)
Séance foraine : la Médiathèque de Troyes. Cette séance (participation libre, mais sur inscription) fera l’objet d’un programme séparé. Les commentaires des volumes présentés seront notamment assurés par Madame Anne-Marie Turcan-Verkerk et par Monsieur Frédéric Barbier, directeurs d’études.
L’année 2015 est marquée par le neuf-centième anniversaire de la fondation de Clairvaux: avec 1450 manuscrits subsistants auxquels s’ajoutent quelque 400 incunables et imprimés au début du XVIe siècle, le fonds de Clairvaux est le premier fonds médiéval français. Il a fait l’objet d’un travail d’inventaire poussé en 1472, à la demande du principal abbé de Clairvaux au XVe siècle, Pierre de Virey. La majeure partie de ces manuscrits est aujourd’hui conservée par la Médiathèque du Grand Troyes. Ce fonds prestigieux a été inscrit au registre Mémoire du Monde de l’UNESCO en 2009.

1er juin (EPHE, 190 ave de France, 1er étage)
16h-18h Histoire d’un imprimeur, du XVe au début du XIXe siècle (4), par Monsieur Frédéric Barbier, directeur d’études

8 juin (EPHE, 190 ave de France, 1er étage)
16h-18h Histoire d’un imprimeur, du XVe au début du XIXe siècle (5), par Monsieur Frédéric Barbier, directeur d’études

15 juin (EPHE, 190 ave de France, 1er étage)
16h-18h Conclusion de la conférence: Histoire d’un imprimeur, du XVe au début du XIXe siècle (6), par Monsieur Frédéric Barbier, directeur d’études