jeudi 29 novembre 2012

Un programme de recherche

Les organes de presse paraissant dans une langue autre que la ou les langues du pays d'édition constituent un phénomène international à la fois important, ancien, mais toujours d’actualité, que quelques exemples permettent d’illustrer. À Londres, puis à Saint-Hélier sur l’île de Jersey, entre 1853 et 1856, L’Homme, Journal de la démocratie universelle, dirigé par Charles Ribeyrolles, s’adresse aux exilés du coup d’État du 2 décembre 1852.
Au même moment en France, les Galignani, éditeurs anglo-parisiens, diffusent leur quotidien en anglais, célèbre dans le monde entier, Galignani’s Messenger (1814-1890). Ailleurs, des périodiques en langues étrangères voient aussi le jour: certains naissent dans des communautés d’immigrés, comme La Estrella de Chile (1891) à Paris; d’autres se veulent des organes de communication transatlantique, tel El Correo de ultramar (1842-1886), également publié dans la Ville Lumière pour le marché hispano-américain. Aujourd’hui encore, le Buenos Aires Herald, A world of information in a few words, fondé en 1876, est toujours en vente dans la capitale argentine. En Birmanie, les voyageurs et les résidents étrangers peuvent, depuis quelques années, lire le Myanmar Times, Myanmar’s first international weekly. En Chine, les mêmes ont la possibilité de consulter China Daily, à Moscou ils achètent Moscow News et s’ils veulent pousser jusqu’à Oulan Bator ils y trouvent The Mongol Messenger.
Au petit jour, l'arrivé du train d'Irkoutsk dans la capitale mongole (voir: https://picasaweb.google.com/112490136752855584753/TranssiberienAout2010)



Ces titres sont, pour la plupart, les «oubliés» de l’histoire mondiale de la presse. Imprimés d’un type particulier, ils réclament qu’un regard nouveau soit porté sur eux. L’état des travaux, sur un corpus dont il est encore difficile de mesurer l’importance –en France, pour le seul XIXème siècle, plus de 500 périodiques en langues étrangères, actuellement recensés est à la fois embryonnaire et dispersé. Or, en dépit de leur nombre, de la qualité et de la pérennité de certains, la plupart de ces périodiques n’ont que peu ou pas attiré l’attention des chercheurs, que ce soit en France, en Grande-Bretagne, aux États-Unis, au Canada, voire en Australie, tous, pourtant, pays d’immigration.
Les seules études s’attardant sur un petit nombre d’entre aux sont associées à des recherches portant sur des groupes de réfugiés politiques. Ces journaux et revues méritent, pourtant, d’être considérés en tant que tels, en tant qu’organes appartenant à l’histoire des presses nationales. Or, jusqu’ici, en raison de l’«étrangeté» de la langue dans laquelle ils sont rédigés, ils ont presque partout été laissés de côté, toutes les histoires de l’imprimé ayant essentiellement eu pour but de contribuer à l’édification de la saga nationale. Aujourd’hui, à l’heure de la mondialisation, ne serait-il pas justifié de les envisager dans une optique transnationale? Ne serait-il pas stimulant, et peut-être fructueux, de constituer des équipes de chercheurs originaires de pays différents: des Latino-Américains et des Français, par exemple, afin d’étudier les quelque 80 journaux en espagnol ou les revues en portugais, publiés à Paris au XIXe siècle?
Au terme d’un travail initial de recensement et de mise au point d’une bibliographie raisonnée, une rencontre scientifique pourrait être organisée afin de comparer les résultats auxquels les différents membres du réseau seront parvenus, notamment autour des thèmes suivant: les types de publications, les hommes qui les ont initiées, les maisons d’édition ou de presse qui les ont lancées sur le marché, les langues dans lesquelles ces imprimés sont rédigés, les réseaux qui les ont portés, leur longévité, leur chronologie, leur contenu, leurs lecteurs, leur aire de diffusion…
Une première publication internationale pourrait alors être envisagée, qui tenterait de mieux cerner le rôle de ces organes dans le mouvement général de circulation des hommes et de leurs idées, de retracer dans leur complexité les transferts culturels auxquels ils donnent lieu, de comprendre les identités métissées auxquelles ils ont donné naissance, et, par là même de concevoir une histoire globalisante de la presse en langues étrangères et de sa circulation dans le monde.

Informations complémentaires:
Les collègues, enseignants et chercheurs, tout comme les étudiants, de toutes disciplines – historiens du livre, de la presse ou de l’immigration, spécialistes d’une aire culturelle spécifique, germanistes, hispanistes, anglicistes… intéressés par un tel projet, sont invités à rejoindre le réseau en se faisant connaître auprès de Diana Cooper-Richet, responsable de TRANSFOPRESS en collaboration avec Michel Rapoport, chercheurs au Centre d’histoire culturelle des sociétés contemporaines (CHCSC) de l’Université de Versailles Saint-Quentin-en-Yvelines.
Contact : transfopress@uvsq.fr
(communiqué par Diana Cooper-Richet).

lundi 26 novembre 2012

Un monument de la bibliothéconomie des Lumières

Il est difficile de comprendre pourquoi tel célèbre guide touristique français consacré à l’Allemagne néglige, dans sa présentation de Halle, de dire ne fût-ce qu’un seul mot d’une des curiosités les plus remarquables de cette ville: il s’agit de la Fondation (ou plus précisément des Fondations) Francke (Franckesche Stiftungen).
Nous sommes à une trentaine de kilomètres au nord de Leipzig. Halle, qui compte aujourd’hui plus de 230000 habitants, est connue depuis le IXe siècle, et la ville a longtemps tiré sa prospérité de l’exploitation du sel. Halle appartient aux territoires de l’archevêché de Magdebourg, mais elle passe au protestantisme en 1541. En 1680, elle est intégrée dans les États du prince-électeur de Brandebourg, bientôt roi de Prusse (1694). À la même époque sont fondées l’université, avec quatre facultés (1694), et l’orphelinat de Francke (1695).
La providence divine au fronton du bâtiment principal
Né à Lübeck, August Hermann Francke (1663-1727) est attaché à un piétisme rigoureux, qui lui attire de puissantes inimitiés et l’empêche de s’établir durablement, jusqu'à ce qu’il soit appelé comme pasteur à Glaucha, aux portes de Halle. Dans les dernières années du XVIIe siècle, il jette les premières bases d'un établissement de bienfaisance, qui va non seulement connaître un étonnant succès, mais s’imposer à terme comme l’un des pôles européens de la pédagogie moderne d’inspiration réformée…
L’idée de Francke est de recueillir les orphelins, et de leur fournir une éducation leur permettant de se prendre en charge eux-mêmes: selon l'optique réformée, Francke travaille pour le bien de la collectivité, en lui intégrant des membres actifs et susceptibles de s'engager utilement à leur tour. Le souci de l’innovation pédagogique est évident, qui touche aussi bien à la vie quotidienne qu’à la qualité d’une formation efficace, le tout bien évidemment dans un environnement piétiste affirmé. La fondation accueille bientôt plusieurs centaines d’élèves, une imprimerie est organisée, des activités de mission sont conduites (notamment en Inde), une bibliothèque est fondée ainsi qu’un cabinet de curiosités. Il s'agit aussi d’initier une réforme de la société qui puisse, à partir de Halle, se propager à travers le monde entier.
À Halle, la "bibliothèque en coulisses" aujourd'hui...
La bibliothèque retiendra bien sûr tout particulièrement notre attention: la salle du XVIIIe siècle, de 30m sur 11, est pratiquement conservée dans son état d’origine, avec son mobilier –on a même déposé tous les ajouts postérieurs, notamment les rayonnages mis en place au XIXe siècle pour pouvoir accueillir plus de livres. Francke commence lentement, en acquérant en 1698 ses dix premiers titres, mais trente ans plus tard, la bibliothèque possède quelque 18000 volumes –soit très sensiblement plus que celle de l’université. Parmi les collections entrées à Halle, la plus importantes est celle léguée par le théologien Carl Hildebrand von Canstein à Berlin en 1719, soit environ 11 000 volumes que l'on transportera à Halle.
... et en ex libris au XVIIIe siècle.
Franckhe a visité pour son information la bibliothèque de l’électeur à Berlin, et il a entretenu une vaste correspondance, mais il s’est surtout préoccupé de susciter les dons: d’ailleurs, le premier catalogue disponible est effectivement établi en suivant l’ordre des donateurs. La bibliothèque vise à soutenir la formation des élèves, et dès 1717 elle est ouverte six jours par jour non seulement aux élèves et enseignants de l’orphelinat (Waisenhaus), mais aussi des autres établissements plus modestes pouvant exister à proximité.
Un bibliothécaire responsable est nommé en 1714, un catalogue alphabétique et un catalogue systématique sont entrepris, et surtout un bâtiment spécifique est construit pour la bibliothèque en 1728. On suit autant que possible les conseils donnés par Gabriel Naudé (pour l’orientation du bâtiment, etc.), et on prévoit des séries de rayonnages en double épi, disposés en fonction de l’éclairage... et du poids: l’effet d’optique, qui fait penser à une scène de théâtre, explique peut-être la désignation de Kulissenbibliothek («bibliothèque en coulisses»). L’ex libris gravé reproduit cette image.
Biblia Damulica de 1723.
Le bâtiment se visite toujours, et l’ensemble des dossiers de documentation est conservé – avec les études et les plans, le détail des travaux d’aménagements et de consolidation, les catalogues, etc. Un fascinant modèle réduit de la bibliothèque, en bois, et démontable, montre comment Franckhe a fait réaliser en 1726 une manière de préfiguration du bâtiment futur, afin de mieux le visualiser en vue de sa réalisation. Enfin, la fondation possède un atelier d’imprimerie, qui publie notamment des ouvrages de piété et de pédagogie, mais aussi des éditions beaucoup plus inattendues, destinées aux missions, notamment en pays tamoul. C’est d’ailleurs de Halle que sera expédié le matériel sur lequel on imprimera la première Bible tamoule (Biblia Damulica), en 1723...
Ajoutons que les Fondations Franckhe ont été réanimées, mais en dehors du cadre religieux, après la chute du Mur, et que la bibliothèque, toujours accessible aux chercheurs, est désormais couplée avec un important centre d'études sur l'histoire de l'époque moderne et du piétisme.
 
Bibliogr. : Brigitte Klosterberg, Die Bibliothek der Franckeschen Stiftungen, Halle, Verlag der Franckeschen Stuftingen, 2007.

mercredi 21 novembre 2012

Leipzig, ville du livre

Leipzig, capitale de la librairie allemande, a été très durement touchée par le bombardement du 4 décembre 1943, qui a détruit la plus grande partie du «Quartier du livre» (Buchviertel). Après 1945, l’instauration du communisme a amené la plupart des grands éditeurs à s’installer à l’ouest. Parmi d’autres, le bâtiment de la Maison Reclam a été touché, et la firme elle-même s’est établie à Stuttgart. 
Le "Reclam-Carrée", ancienne librairie imprimerie Reclam à Leipzig
Pourtant, habiter quelques temps dans le Quartier du livre permet de retrouver beaucoup de traces d’une histoire très étroitement liée à celle de la ville. Les Reclam descendent de huguenots originaires de Savoie, et ils s’établissent en Brandebourg, à Magdebourg, puis à Berlin, à la suite de la révocation de l’édit de Nantes (1685): par l’édit de Potsdam, l’électeur a en effet ouvert ses États aux réfugiés. Un membre de la famille sera prédicateur à l’église française, sur le Gendarmenmarkt de Berlin, un autre, joaillier de Frédéric II. Frédéric Reclam et Jean-Pierre Erman rédigent d’ailleurs et publient, à partir de 1782, des Mémoires pour servir à l’histoire des réfugiés françois dans les États du roi.
Les Reclam s’orientent vers la librairie avec Karl Heinrich Reclam, qui s’installera à Leipzig en 1802, après s’être allié son mariage à la grande famille des libraires et intellectuels Campe, elle-même liée aux Vieweg. Le fils, Anton Philipp, fera son apprentissage dans ces mêmes réseaux libéraux, avant de s’établir à son tour, d’abord comme libraire, puis comme éditeur et imprimeur. Ce sont ces choix politiques (notamment en tant qu’un opposant résolu à la censure) qui expliquent, probablement, son intérêt pour la problématique du «livre pour tous». Cependant, ses tentatives pour élaborer un programme éditorial échouent devant la protection des droits des auteurs, jusqu’à la complète réorganisation de celle-ci en 1867. C’est à cette date que Reclam invente le produit qui fera sa fortune, la Universal Bibliothek.
Le programme éditorial est ambitieux:
On travaillera sans relâche à la poursuite de cette collection, dont l'ampleur dépendra du débit qu'elle rencontrera dans le public. On promet la parution de toutes les œuvres classiques de notre littérature qui peuvent avoir un intérêt général, et dont l'importance matérielle le permet. Que l'on ne comprenne pas par là que des œuvres auxquelles le qualificatif de «classiques» ne s'applique pas, mais qui n'en jouissent pas moins d'une popularité générale, se trouveraient exclues. Il se trouve d'autres œuvres qui seront pour la première fois présentées au public dans la collection de la Universal Bibliothek, dans laquelle trouveront également leur place de bonnes traductions allemandes des meilleures œuvres des littératures étrangères ou anciennes.
Comme les volumes sont vendus au public séparément, chacun se trouve en position de se constituer une bibliothèque d'après son propre goût et ses propres besoins, sans être obligé, à côté des œuvres qu'il désire, d'en acheter d'autres qui lui sont absolument indifférentes…
Publicité pour les distributeurs de Reclam
Le choix du «classique pour le peuple» est affiché dès le tome I, le Faust de Goethe, en deux volumes. La volonté de maintenir un prix très bas (20 Pf./vol.) guide la définition matérielle de la collection: le petit format (in-16) et la densité d'impression permettent, sans modifier les textes, de réduire le volume sans nuire à sa lisibilité. Le papier obtenu à partir du bois coûte moins cher, tandis que le principe de la collection engage d’intéressantes économies d’échelle (publicité, balance financière calculée sur l’ensemble, etc.). Le tirage usuel est de 5000, mais l'emploi de la stéréotypie autorise de fréquents retirages dont les prix de revient sont moindres que pour celui de tête: ainsi, les 5000 exemplaires du Faust étant épuisés en quatre semaines, on procède dès décembre 1867 à un second tirage, puis à un troisième en février 1868…
Le succès est immédiat: la collection s’accroîtra de 140 numéros par an en 1890, et atteindra le numéro 3470 en 1896, puis le numéro 5000 en 1910. La faiblesse des marges bénéficiaires est cependant à l’origine d’une difficulté pour la librairie de détail, dans la mesure où le détaillant ne touche plus qu’une somme réellement minime pour chaque exemplaire vendu. Reclam y répond par la mise en place rapide d’une politique publicitaire efficace, et par une innovation particulièrement remarquable, celle du distributeur automatique.
La Universal Bibliothèque au XXIe siècle
Le caractère normalisé de la collection (avec un prix et un format constants) permet en effet de mettre en place, en 1912, les premiers distributeurs de livres, des machines dessinées par Peter Behrens. Chaque distributeur propose une douzaine de titres, et fonctionne avec deux pièces de 10 Pfennigs. Ils sont installés dans les principaux bâtiments publics (gares, hôpitaux, etc.), mais aussi sur les paquebots transatlantiques etc., leur gestion étant confiée aux détaillants locaux. L'opération est rapidement un succès puisque, dès 1914, plus de mille distributeurs automatiques sont répartis dans toute l'Allemagne, écoulant annuellement quelque 1,5 million de volumes pour un chiffre d'affaires de l'ordre de 300 000 Marks.
 Les distributeurs automatiques de Reclam symbolisent pleinement le changement de logique dans la librairie industrielle, le passage du livre plus ou moins rare et cher au produit d'usage courant, et l'inversion nécessaire d'une distribution qui, jusque là tournée vers un public relativement limité, doit inventer les procédés nouveaux adaptés à la masse. En 1887, la maison est entièrement reconstruite, aux numéros 22 à 26 de la Inselstraße. Le bâtiment est encore en partie conservé aujourd’hui, notamment les locaux de l’ancienne imprimerie industrielle.
Quant à la Universal Bibliothek, elle est toujours publiée (en plusieurs sous-séries), et constitue même un modèle dont pourraient s’inspirer d’autres maisons d’édition: nous y trouvons d’ailleurs des textes qui intéressent… l’historien du livre, comme le manuel d’histoire des bibliothèques de Uwe Jochum, en 280 pages, très solidement encollées et pour le prix vraiment très accessible de 6,80 euros («UB», n° 17667).

samedi 17 novembre 2012

Pouvoirs de la ville, pouvoirs de l'écrit

En présentant il y a peu le concept d’infosphère, nous soulignions l’intérêt qu’il y aurait à pouvoir en articuler l’étude avec celle des pratiques et des représentations du pouvoir: si telle ou telle ville a une attractivité et une influence plus grandes, c’est aussi parce qu’elle dispose de ressources elles mêmes plus grandes dans le domaine de la constitution et de la gestion des stocks d’information. Nous savons que l’infosphère concerne d’abord tout ce qui relève du discours oral, qu’elle soit immédiate (un locuteur s’adresse à un ou à plusieurs auditeurs) ou à distance (par les techniques comme le téléphone, la radio, la télévision…).
Le concept intéresse aussi l’historien de l’écrit et du livre, qui y associera les bibliothèques, et tout ce qui relève de l’économie de l’écriture, de la manipulation des signes graphiques et de la circulation des informations: les imprimeries, les librairies et autres canaux de diffusion, la présence de l’écriture dans la rue (affiches, panneaux, inscriptions), sans oublier toutes sortes d’institutions plus ou moins spécialisées (des premiers périodiques de «nouvelles» aux agences de presse contemporaines). Même si la porosité autorisée par les nouveaux médias informatiques fait de l’information et de la communication un attribut aujourdhui constamment présent dans la vie quotidienne (jusqu’aux pratiques actuelles des téléconférences, ou encore du télé-enseignement, et plus largement du télétravail), l’avantage reste toujours acquis à la ville, et à la grande ville, par rapport à l’environnement rural. 
Mais le contrôle exercé par la ville, grâce aux pratiques de l’écrit, sur le son plat-pays, n’est pas un phénomène d’aujourd’hui –nous évoquions à ce propos l’exemple du Dénombrement de Bethléem. Une autre toile d’un autre Breughel reprend le thème, de manière quelque peu satyrique: il s’agit de l’Avocat des paysans, peint par Pieter Breughel à Anvers dans les premières décennies du XVIIe siècle (1620). L’avocat (mais il s’agit peut-être du notaire?) est un technicien de l’écrit, et sa maîtrise lui permet de dominer les arcanes d’une administration judiciaire dont les paysans ont trop souvent besoin. Il s’est arrêté au bourg, où il a peut-être un bureau temporaire (à moins qu’il ne reste quelques jours à l’auberge?), et c’est là qu’il reçoit les plaignants. Plus richement habillé, il est enfoui sous des masses de paperasses et de procédures: son statut social et ses revenus viennent de ce qu’il connaît les techniques de l’écrit et du droit.Un jeune clerc tient le secrétariat près de la porte.
Les détails sont savoureux (la physionomie des personnages!), dans cette scène presque balzacienne. Les paysans se présentent respectueusement, le couvre-chef à la main, et certains apportent des volailles, des fruits, ou encore un panier d’œufs, à titre de paiement. Un jeune homme de bonne condition est debout près de l’avocat: un autre clerc? Nous penserions plutôt à quelque fils de bonne famille venu quémander l’ouverture d’un crédit. La maîtrise de l’écriture crée, au sens propre, de la richesse et du pouvoir: elle assure notamment la maîtrise de circuits financiers fondés sur le «papiers», alias des valeurs (lettres de change, billets à ordre) qui sont les premiers instruments du crédit. 

Un Almanach (calendrier) est collé au mur, peut-être comme symbole d’un système de mesure du temps lié à l’écriture et au travail de l’écriture: on passe du temps «naturel» des saisons et des fêtes religieuses, le temps du village, au temps de l’administrateur (les impôts!) et du financier (le calcul des redevances et des taux d’intérêt). Hypothèse confirmée par le sablier sur la table: on rétribuera le juriste aux heures consacrées à telle ou telle affaire. Tous les détails sont signifiants, qui désignent la rupture entre la société rurale et une modernité articulant la chose écrite avec le passage à une autre perception du temps et l'invention d’un autre modèle de travail. 
Ce sont les catégories liées à l’écrit qui, de plus en plus évidemment, assurent la maîtrise de la ville, de ses administrateurs et de ses financiers sur le monde de la campagne.
Plusieurs versions du tableau sont connues, dont l'une au Musée Groeningue de Bruges, et une autre dans une collection privée espagnole.

mercredi 14 novembre 2012

Histoire et civilisation du livre, 2012

Vient de paraître:
Histoire et civilisation du livre. Revue internationale, VIII (2012),
Genève, Librairie Droz, 2012, 424 p., ill.

POUR UNE HISTOIRE TRANSNATIONALE DU LIVRE, dossier réuni sous la direction de Martin Lyons et de Jean-Yves Mollier
L’histoire du livre dans une perspective transnationale, par Martin Lyons et Jean-Yves Mollier
Considérations brèves sur l’histoire du livre chinois dans une perspective transculturelle, par Jean-Pierre Drège
Pour une histoire européenne du livre et de l’édition : enseignements et perspectives, par François Vallotton
L’histoire du livre en Amérique du Nord, par Jacques Michon
L’Espace atlantique et la civilisation mondialisée: histoire et évolution du livre en Amérique latine, par Eliana Regina De Freitas Dutra
Book history in Africa: A historiography, par Élizabeth le Roux
Le livre dans les Indes Néerlandaises: un marché nouveau pour les Pays-Bas, par Lisa Kuitert
Le livre dans l’espace arabe: dimensions transnationales, par Franck Mermier
Book history in India, par Abhijit Gupta
Les libraires français en Russie au Siècle des Lumières, par Vladislav Rjeoutski
Les réseaux commerciaux d'une presse périphérique à l'aube de la Révolution : la Société typographique de Neuchâtel, par Frédéric Inderwildi
Paris et la présence lusophone dans la première moitié du XIXe siècle, par Diana Cooper-Richet
Romans et commerce de librairie à Rio de Janeiro au XIXe siècle, par Sandra Guardini Teixeira Vasconcelos
ÉTUDES D’HISTOIRE DU LIVRE
Le livre parisien en Hongrie et en Europe centrale (XVe-XVIIIe siècle), par István Monok
L’inventaire après décès de Marie Attaingnant : quelques aspects économiques à propos des imprimés parisiens de musique au XVIe siècle, par Olivier Grellety Bosviel
Fuir les mauvais livres : sur une bibliophobie de l’Église au Siècle des Lumières, par Joël Fouilleron
Un aperçu de « la vie des autres » : la police parisienne du livre et ses informateurs sous l’Ancien Régime, par Gudrun Gersmann
Journaux et livres : la lecture dans les aventures du reporter sans plume Tintin, par Michel Porret

LIVRES, TRAVAUX ET RENCONTRES
L’achèvement d’un grand chantier dédié au Livre et à son histoire: le Dictionnaire encyclopédique du livre (DEL), par Jean-Dominique Mellot
Le monde du livre face aux lois de copyright international au XIXe siècle: Grande-Bretagne, France, Belgique, Etats-Unis, par Marie-François Cachin et Claire Parfait
Comptes rendus:
Catalogus incunabulorum et librorum sedecimo saeculo impressorum qui in Bibliotheca Dioecesianae Sabariensis asservantur (István Monok); Régi magyarorszàgi szerzők (RMSz) [Anciens auteurs hongrois] (Làszló Szelestei Nagy); XVI–XVII a. lituanika (István Monok); Libri in vendita. Cataloghi librari nelle biblioteche padovane (Emmanuelle Chapron); Hungarian Printers’ and Publishers’ Devices, 1488-1800 (Gabor Balazs, Jean-Dominique Mellot).
Libri per tutti: Generi editoriali di larga circolazione tra antico regime ed età contemporanea (Raphaële Mouren); Édition et diffusion de l’Imitation de Jésus-Christ (1470-1800) (István Monok); Lorenzo Valla e l'Umanesimo bolognese (Raphaële Mouren); Les Écrits à Lyon au XVIIe siècle (Emmanuelle Chapron); Baroque en Bohême (Michel Espagne); Réseaux de l’esprit en Europe, des Lumières au XIXe siècle (Sabine Juratic); Le Rêve grec de Monsieur de Choiseul (Emmanuelle Chapron).
Lost Illusions (Sheza Moledina); Carte franceză în Moldova până la 1859 (Olimpia Mitric); 1911-2011. Gallimard. Un siècle d’édition (Frédéric Barbier); Merchants of Culture (Anthony Glinoër).

La revue Histoire et civilisation du livre est publiée depuis 2005. Le rédacteur en chef en est Frédéric Barbier (EPHE et CNRS). Le Comité de rédaction est composé de Mmes et MM
Catherine Bertho Lavenir (Paris III), Emmanuelle Chapron (Aix- Marseille), Jean-Marc Chatelain (Bibliothèque nationale de France), Roger Chartier (Collège de France), François Déroche (Institut de France), Jean-Pierre Drège (EPHE), Sabine Juratic (CNRS), Claire Lesage (Bibliothèque nationale de France), Michel Melot (Inventaire général), Jean-Dominique Mellot (Bibliothèque nationale de France), Jean-Yves Mollier (Versailles / St-Quentin-en Yvelines), Raphaële Mouren (ENSSIB), Daniel Roche (Collège de France), Yann Sordet (Bibliothèque Mazarine), Marie-Hélène Tesnière (Bibliothèque nationale de France), Dominique Varry (ENSSIB).

samedi 10 novembre 2012

À Rio de Janeiro

Une visite à la Bibliothèque nationale du Brésil, à Rio de Janeiro, permet de découvrir non seulement un bâtiment extraordinaire (nous allons y revenir), mais aussi une institution dont l’histoire est tout à fait spécifique. Chacun sait bien sûr que le Brésil, dont les côtes sont progressivement découvertes à partir de la fin du XVe siècle, constitue un espace longtemps resté en marge des routes du livre. L’administration de la colonie portugaise, d’abord établie à Salvador (Salvador de Bahia), est transférée à Rio en 1763.
Toute la «librairie» est importée d’Europe, et la première presse typographique ne fonctionne au Brésil qu’au tout début du XIXe siècle.
À la fin de 1807 en effet, le prince régent de Portugal (plus tard le roi João VI) quitte Lisbonne pour le Brésil: il s’agit pour lui d’échapper à l’armée napoléonienne qui vient d'entrer au Portugal. La capitale du vice-royaume accueille dès lors le souverain et la cour royale. L’exemple est probablement unique, d’une monarchie européenne transportée dans un environnement jusque-là colonial –un cas d’école, pour les théoriciens et autres historiens des transferts culturels. La bibliothèque embarquée par le prince compte quelque 60 000 pièces, et elle est installée à Rio dans le couvent des Carmes (Ordem Terceira do Carmo, dans l'actuelle rue du 1er mars). Le décret du 29 octobre 1810 en fait la Bibliothèque royale, laquelle sera accessible au public à partir de 1814.
Un bâtiment représentatif...
En 1816, à la mort de sa mère, le régent devient roi de Portugal, mais il ne rentrera en Europe qu’en 1821, tandis que son fils, Pedro Ier reste à Rio comme régent. L’année suivante, pour échapper à la réaction orchestrée par les Cortes portugais, le régent proclame l’indépendance du Brésil, dont il devient empereur (Pedro Ier). Il est à souligner que le traité signé entre le Portugal et le Brésil en 1825 inclut une clause établissant le maintien à Rio des collections livresques qui s’y trouvaient alors, moyennant il est vrai le paiement d’une indemnité compensatrice.
Pedro II (1825-1891) succède à son père après que celui ait dû abdiquer en 1831, le nouvel empereur étant reconnu majeur en 1840. C’est lui qui réussit à faire du Brésil une puissance internationale stable, et en voie rapide de modernisation. Cet auteur des années 1850 (Émile Adet) peut souligner avec justesse l’ampleur du changement: partout, on construit des routes, partout on jette des ponts, partout
on fonde des hôpitaux et divers autres établissements d’utilité publique. (…) Le trait le plus saillant (…) est assurément l’espèce de renaissance intellectuelle dont (...) principalement à Rio de Janeiro, on rencontre les traces. Cette renaissance est favorisée (…) par de nombreux établissements scientifiques et littéraires. Au premier rang (…), on doit citer les bibliothèques et les musées de la ville. Sans parler du jardin botanique, un des plus riches du monde, et d’un très beau musée de curiosités naturelles, Rio de Janeiro possède trois bibliothèques. La bibliothèque du couvent des bénédictins est fort riche en textes anciens et en ouvrages de théologie; celle de l’empereur se distingue par ses éditions modernes; enfin, la bibliothèque nationale, dont aucun voyageur n’a parlé, est un des plus précieux dépôt de livres du Nouveau-Monde. Située dans l’ancien hôpital des carmélites, cette bibliothèque communique avec le palais du chef de l’État, et on y rencontre bien souvent le jeune empereur…
... et fonctionnel: vue partielle des magasins surplombant l'ancienne salle de lecture
Alors que le Brésil est devenu une république (1889), les transformations socio-économiques, mais aussi politiques, s’accélèrent à Rio, qui approcherait du million d’habitants à la veille de la Première Guerre mondiale. C’est en 1905 qu’est lancé le programme de construction d’une Bibliothèque nationale «représentative», au cœur de la capitale –proche du théâtre, et face au bâtiment du conseil municipal (nous sommes d’ailleurs sur l’Avenida Central, actuelle Avenida Rio Branco). La responsabilité d’ensemble de la réalisation revient à une personnalité exceptionnelle, le général Francisco Marcelino de Sousa Aguiar.
L’importance donnée au projet explique que le bâtiment soit achevé en cinq années à peine. L’unité en est d’autant plus fascinante que les concepteurs ont articulé un programme architectural spectaculaire, mais fonctionnel, avec un mobilier spécifique, très moderne, et en grande partie toujours en place aujourd’hui. On remarque tout particulièrement l’ancienne salle de lecture, surplombée par des magasins dont les rayonnages autoportants sont susceptibles d’accueillir quelque 350 000 volumes.
Et, pour en revenir à notre époque, l’âge post-gutenbergien (celui des nouveaux médias) est d’autant moins antinomique avec les réalisations, parfois spectaculaires, qui l’ont précédé (par ex. la Bibliothèque nationale du Brésil), qu’il devient impératif de donner au lecteur (et au citoyen) une perspective lui permettant de dépasser les « vaticinations des pensées de survol », comme le disait avec efficacité Régis Debray: autrement dit, ne croyons pas que la modernité passe toujours par la disparition de l'ancien, et suivons l'exemple du Brésil en donnant à voir, encore plus  à comprendre, les réalisations de ceux qui nous ont précédés.

(Émile Adet, « L’Empire du Brésil et la société brésilienne en 1850, dans Revue des deux mondes, 1851, p. 1080 et suiv.)

mardi 6 novembre 2012

Symposium: l'université et les livres

À l’occasion du cinquantième anniversaire des Presses de l’Université de São Paulo (EDUSP), la plus grande université du Brésil organise un symposium international consacré au thème «Université et édition». Le fait que ce qu’Henri-Jean Martin désignait élégamment comme le «petit monde du livre» soit étroitement lié à un autre «petit monde», celui des universités, est bien connu historiquement. Le symposium, organisé sous la responsabilité scientifique du professeur Deaecto donne une occasion de revenir sur cette problématique, tout en envisageant les évolutions actuelles, encore la typologie des différents modèles de presses universitaires, le rapport du public et du privé, etc.
Mais nous conserverons ici la perspective historique. La copie des manuscrits est des siècles durant restée chose de l’Église, pour les abbayes ou pour les chapitres cathédraux. On copie sur place les textes dont on pense avoir besoin, et qui seront ensuite tenus à disposition dans les différents bâtiments (l’église, les cellules des moines, l’infirmerie, le cloître et son école, etc., outre, bien sûr, le scriptorium ou la bibliothèque). Les collections laïques sont très rares, la principale étant peut-être, sous Charlemagne, celle du palais d’Aix-la-Chapelle, plus tard celles des différentes cours royales et autres.
Même si les manuscrits voyagent, nous le savons (on pourrait même dire, paradoxalement, qu’ils voyagent d’autant plus qu’ils sont plus rares), nous sommes dans une logique d’autoproduction, et il n’y a pratiquement pas de marché du livre au sens économique du terme.
La conjoncture change à partir du XIe siècle. Les causes générales sont connues: l’essor démographique, la montée des villes, le développement des échanges, la rationalisation politique progressivement à l’œuvre et –les universités. Par suite, la demande en formation élémentaire se fait pressante: il faut souvent, en ville, savoir lire, écrire et compter, et l’accès aux fonctions supérieures suppose une formation elle-même plus spécialisée.
À Paris, les maîtres investissent les pentes de la Montagne Sainte-Geneviève, tandis que les grands établissements religieux voient leurs écoles recruter davantage, que ce soit Sainte-Geneviève et Saint-Victor, ou l’école du cloître Notre-Dame. Au tournant du XIIe siècle, maîtres et étudiants s’organisent en corporation, l’universitas (universitas studiorum). Un siècle plus tard, la renommée des enseignements aurait attiré jusqu’à dix mille étudiants «immatriculés» dans la capitale du royaume…
Autorisée par la papauté, l’université est donc fondamentalement une corporation: elle n’assure pas de cours, elle ne fournit pas de services, mais elle apporte un statut et un certain nombre de garanties. L’enseignement, la mise à disposition de bibliothèques, voire le logement des étudiants et des professeurs, sont le fait d’autres structures, au premier chef les écoles et les nouveaux «collèges», dont le plus célèbre, pour Paris, est celui fondé par Robert de Sorbon en 1257: la Sorbonne, qui possède plus de mille volumes dans sa bibliothèque à la fin du XIIIe siècle.
Mais, avec l’université, c’est aussi une nouvelle économie du livre qui s’impose: il faut en effet fournir des manuels aux étudiants, sans parler du nécessaire d’écriture, parchemin, plumes, encres, cahiers, etc. Des professionnels s’établissent en ville, qui vont assurer ces services nouveaux: à Paris, les premières mentions datent du début du XIIIe siècle, lorsque Jean de Garlande explique, dans son Dictionarius, que le «parvis» de la cathédrale constitue le lieu où sont réunis ceux qui font commerce du livre «scolaire», alias du livre d’école.
Marque typographique de Bocard, à Paris, fin du XVe s.

Un siècle plus tard (1316), le contrôle de la corporation sur la nouvelle branche d’activités est assuré: libraires, copistes, enlumineurs, parcheminiers, relieurs, etc., tous appartiennent à l'université (ils sont ses «suppôts»). Ils prêtent serment devant le recteur dont ils suivent la procession, ils versent une caution importante, et ils doivent demeurer dans le périmètre, ou enclos, de l’université, qui correspond essentiellement au Quartier latin. En contrepartie, ils sont exemptés du guet et de l’impôt de la taille. Enfin, 
quatre jurés choisis par leurs pairs veillent au respect de la réglementation, qui concerne essentiellement le prix de location des livres et la correction des manuscrits.
Et, pour anticiper sur ce qui suivra: les historiens du livre le savent, les premiers typographes parisiens sont appelés eux aussi à l’initiative de l’université (1470), et celle-ci regroupe les professions liées à l’art nouveau qu’est l’imprimerie. En 1488 on dénombre parmi ses «suppôts» vingt quatre libraires jurés, quatre parcheminiers, quatre marchands et sept fabricants de papier, deux enlumineurs, deux relieurs et deux «écrivains»… La marque typographique de Bocard réunit les armes de la royauté, celles de l'université de Paris et celles de la ville, tandis que la légende proclame:
Honneur au roy et à la court! Salut à l'université dont notre bien procède et sourt [sort]! Dieu gart [garde] Paris la cité!
On le voit, avec notamment l’université (mais elle n'est pas la seule), c’est la logique du marché qui émerge dans le domaine du livre, selon une articulation qui s'impose pendant environ deux siècles. À partir du début du XVIe siècle en revanche, le lien se dénoue progressivement: si l’université subsiste en tant que corporation, elle perd le contrôle sur la branche, face à la concurrence montante de l’absolutisme royal. L’intérêt économique d’un privilège («imprimeur de l’université») devient lui-même limité, à une époque où l’essentiel de la production émanant de l’alma mater consiste en feuilles de programme et en positions de thèses, plus qu'en «librairie» à proprement parler manuels et autres livres scolaires sont publiés plus ou moins librement. La clientèle d’un important collège jésuite (par exemple à Dole), et surtout celle de l'administration (les imprimeurs du roi!), constitue désormais une manne autrement profitable…
Dans quelle mesure les presses universitaires actuelles sont indépendantes de la manne de l'argent public, c'est, parmi d'autres questions annoncées par le programme, ce que le symposium nous dira.
Séance d'ouverture du symposium

vendredi 2 novembre 2012

Conférence d'histoire du livre

École pratique des hautes études, IVe section
Conférence d'histoire et civilisation du livre
Lundi 12 novembre 2012
16h-18h

Ouverture de la conférence

Les livres pour tous: 
traduction et transferts culturels.
  À propos du chanoine Schmid (fin XVIIIe- XIXe siècle)
par
Monsieur Frédéric Barbier,
directeur d'études

Le directeur d'études se tiendra à partir de 14h30 dans le Cabinet des directeurs d'études, à la disposition des étudiants et des auditeurs qui  souhaitent le rencontrer.
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Nota: La conférence d'Histoire et civilisation du livre a lieu tous les lundis à l'École pratique des hautes études, de 16h à 18h. Pendant la fermeture de la Sorbonne, la conférence a lieu au 190 avenue de France, 75013 Paris (1er étage). Le secrétariat de la IVe Section se situe dans les mêmes locaux, où l'on peut notamment s'informer et se procurer les livrets du Programme des conférences 2012-2013.
Accès les plus proches (250 m. à pied): Métro: ligne 6 (Nation-Pte Dauphine), station Quai de la Gare. Bus 89, arrêt Quai de la Gare (cette ligne dessert notamment la Gare Montparnasse, puis elle passe rue de Rennes et place du Luxembourg).
Accès un petit peu plus éloignés: Métro: ligne 14, station Bibliothèque François Mitterand. RER ligne C, station Bibliothèque François Mitterand. Bus: 62 (arrêt Bibliothèque François Mitterand Avenue de France) et 64 (arrêt Bibliothèque François Mitterrand).

Calendrier des conférences (attention: les sujets à jour des conférences et les éventuelles modifications sont régulièrement annoncés sur le blog. N'oubliez pas, comme disent les informaticiens, de «rafraîchir» la page du calendrier quand vous la consultez).